5.4. Loisirs - distances parcourues en transports individuels motorisés
Thème: Culture et loisirs
Signification de l'indicateur
Pour garantir le développement durable, il faut préserver l'efficacité et la compétitivité de l'économie, la qualité de la place économique et le bon fonctionnement des marchés (postulats 10a, 10b). Dans le même temps, il importe de diminuer autant que possible les atteintes à l'environnement et de limiter la consommation des ressources non renouvelables (postulats 12a, 12b, 16b, 17a). Il est également nécessaire de préserver la santé de l'être humain (postulat 2b). Que le motif de déplacement soit le travail, les loisirs, la formation ou les achats, la mobilité apparaît comme un besoin important de l'être humain. Nécessaire à la cohésion sociale et au bon fonctionnement de l'économie, elle est aussi une source de bruit, de dangers, de pollution graves pour la santé et de gaz à effet de serre.
Cet indicateur présente la distance totale et la distance en tant que conducteur d'une voiture et d'une moto parcourue par habitant et par jour pour le motif loisirs.
Postulats en rapport avec cet indicateur: 2a. Satisfaction des besoins, 2b. Promotion de la santé, 12 b. Consommation sociale compatible avec l'environnement, 16a. Limitation de l'utilisation des ressources renouvelables, 16b. Limitation de l'utilisation des ressources non renouvelables, 17a. Limitation des déchets biodégradables et des polluants, 17b. Arrêt des émissions de polluants non biodégradables.
Type d'indicateur: (D) input-output.
Evolution
Sources :
OFS – Recensement fédéral de la population (RFP), enquête thématique, Microrecensement sur le comportement de la population en matière de mobilité et de transports (MRMT).
OFS 2007 – La mobilité en Suisse, Résultats du microrecensement 2005 sur le comportement de la population en matière de transports, glossaire, Neuchâtel, 2007
En bref
Tendance statistique : | |
Evaluation développement durable : |
Commentaire
Commentaire statistique
Tendance: baisse, soit une diminution des distances parcourues pour les déplacements liés aux loisirs en tant que conducteur d'une voiture et d'une moto (8,1 km en 2000, 7,9 km en 2005 et 6,5 km en 2010).
Les loisirs constituent toujours le principal motif de déplacement en Suisse
En Suisse, le nombre de kilomètres parcourus pour les loisirs augmente entre 2000 et 2005 de 16.3 km à 16.6 km passant de 44% du total des distances parcourues à 45%. En 2010, les kilomètres et la part pour les loisirs diminue pour atteindre 15.3 km et 40%.
Les loisirs dans le canton de Vaud
Pour le canton de Vaud, la tendance est identique : une augmentation entre 2000 et 2005, de 16.5 km à 17.2 km, soit 42% du total des distances parcourues, suivie d'une baisse en 2010 à seulement 13.9 km (-3.3km) soit 37% de part loisirs (-6 pts).
La baisse totale des distances parcourues des Vaudois de presque 3km entre 2005 et 2010 (de 40.5 km à 37.6 km) s'explique par la forte baisse des déplacements loisirs (-3.3 km) qui restent quand même largement le principal motif de déplacement des Vaudois, encore loin devant le motif travail (28%).
Cette baisse est occasionnée par une moins grande utilisation des transports individuels motorisés (TIM) pour les loisirs – de 13.5 à 10.5 km entre 2005 et 2010. Cette part modale des TIM dans les distances parcourues pour les loisirs diminue ainsi à 80 , 78 puis 75 % en 2000, 2005 et 2010. L'utilisation des transports publics, elle, augmente de 11% à 15% en 10 ans, soit un peu moins que pour l'ensemble des motifs, et surtout moins que le motif travail (14% à 30%).
Les loisirs pratiqués en mode doux (marche et vélo) augmentent légèrement de 6% à 9% en 10 ans, soit de 390 à 440 km par année en moyenne, exclusivement par une pratique plus importante de la marche.
Commentaire développement durable
Evaluation: positive (pour la durabilité)
La baisse du total des distances parcourues pour les loisirs (16.5 km en 2000, 17.2 km en 2005 et 13.9 km en 2010) peut être interprétée comme positive du point de vue du développement durable. Moins on se déplace, plus on préserve l'environnement. Toutefois, cette baisse de mobilité loisirs ne peut être considérée comme positive que si elle est en lien avec des activités plus proche du domicile. Si par contre, ce sont les loisirs qui deviennent trop chers pour des raisons économiques, le bilan "social" est négatif. Les loisirs sont un besoin, la mobilité est un outil d'accès aux activités ou une activité de loisirs en soi.
A noter que sont uniquement recensés les déplacements de loisirs effectués en Suisse. Les distances parcourues en avion en dehors de la Suisse ne sont pas comptabilisées et sont en forte augmentation entre 2005 et 2010 (cf. indicateur 5.3).
Les résultats pour le motif "loisirs" sont présentés à l'aide du set d'indicateurs regroupant une série d'indicateurs basés sur les kilométrages parcourus. Ce set intègre notamment les indicateurs 15.1 et 15.2.
L'indicateur 5.4 retenu reste le plus pertinent pour mesurer les impacts négatifs des déplacements de loisirs, soit les kilomètres des véhicules TIM, en mesurant les kilomètres parcourus en tant que conducteur de véhicules individuels motorisés (15.1b=5.4).
Comme mentionné précédemment, les tendances de certains indicateurs sont plus difficiles à interpréter du point de vue du développement durable. Mais en principe leur variation donne des renseignements intéressants sur le motif loisirs comme pour les kilomètres totaux (15.1) et les kilomètres en transports publics (15.1c).
La part modale TIM conducteur (15.2a) donne une autre perspective sur l'importance globale des conducteurs - donc des véhicules - par rapport à la part modale TIM (15.2) et le ratio des km TIM sur km TIM conducteur donne le taux d'occupation des véhicules TIM (15.2b).
Le kilométrage total en TIM (15.1a) donne une indication moins fine que l'indicateur 5.4 sur la tendance à l'utilisation de la voiture, car il ne fait pas la différence entre conducteur et passager, donc ne tient pas compte du nombre de personnes par véhicules.
Le kilométrage en mode doux (15.1d) est un indicateur important car l'augmentation des kilomètres parcourus est positive pour la santé et très économique. Il est donc à favoriser.
Les résultats "loisirs" 2005-2010 pour le canton de Vaud peuvent ainsi se décomposer de la manière suivante :
En comparaison, les résultats "loisirs" au niveau suisse donne :
En conclusion pour le canton de Vaud, la baisse des kilomètres parcourus en TIM (15.1a) et en tant que conducteur TIM (5.4=15.1b) sont positifs en terme de développement durable. Par contre, les autres indicateurs sont négatifs :
- part modale TIM conducteur (15.2a) en augmentation (47% pour les loisirs) mais en dessous du tout motif (53%)
- baisse du taux d'occupation des TIM (15.2b) alors que ce taux (1.62 pour les loisirs) représente deux fois plus de passagers par véhicule que la moyenne "tous motifs" de 1.35
- baisse des kilomètres parcours en mode doux (15.1d) pour les loisirs qui représente 53% des kilomètres totaux parcourus tous motifs
Pour la Suisse, la baisse des kilomètres parcourus en TIM (15.1a) et en tant que conducteur TIM (5.4=15.1b) est positive du point de vue du développement durable. Si cette baisse n’est pas aussi importante que pour le canton de Vaud, il faut noter que les valeurs suisses sont meilleures que les vaudoises (10.1 km TIM contre 10.5 et 6.0 km TIM conducteur contre 6.5 km).
Le bilan est donc très positif, ceci d'autant plus que contrairement au canton de Vaud, la part modale TIM conducteur (15.2a) et le taux d'occupation des TIM (15.2b) vont également dans le sens du développement durable. Pour les modes doux (15.1d), la tendance est également à la baisse mais les kilomètres parcourus par les Suisses restent un tiers au-dessus de ceux parcourus par les Vaudois.
Méthodologie
Les valeurs présentées concernent uniquement les étapes de déplacements réalisées en Suisse, par personne résidant en Suisse, respectivement dans le canton de Vaud.
En 2010, l'enquête du microrecensement distingue les distances parcourues:
(a) estimées par les personnes enquêtées (ou déclarées)
(b) mesurées par "routing" : relevé de l‘itinéraire emprunté sur un réseau routier ou ferroviaire digitalisé
La seconde méthode est plus précise et permet de mieux estimer les distances réelles notamment en corrigeant les surestimations des personnes interrogées. Comme cette surestimation est supérieure pour les transports publics, la part modale TIM augmente en principe de quelques points. Les km parcourus en 2000 et 2005, calculés sur la base des déclarations des personnes interrogées, ont été adaptés en fonction des estimations des distances de l'enquête 2010 par le biais de facteurs de correction par mode (en fonction des kilomètres) uniques pour la Suisse.
En principe, les tendances observées donnent les mêmes résultats selon qu'on ait recours à l'un ou l'autre mode de calcul en Suisse. Pourtant, tel n'est pas le cas dans le canton de Vaud où les différences entre l'auto-estimation et le routing ne correspondent pas aux valeurs moyennes observées en Suisse. Ce sont donc les distances "estimées" qui ont été utilisées pour l'indicateur.
Autres limites et biais connus
Faible échantillon du MRMT et périodicité de 5 ans.
Les données sur la répartition modale du transport de personnes en prestations kilométriques permettent:
- d'analyser les parts modales des différents modes TIM, TP, mobilité douce, autres et leurs évolutions (report modal)
- d'analyser la part modale des TIM pour mesurer l'impact du trafic automobile:
- part modale des TIM (en % des km parcourus) => l'objectif du programme de législature
- part modale des conducteurs TIM (en % des kilomètres parcourus) => la part réelle d'évolution de la voiture par rapport aux autres modes
Pour connaître l'augmentation réelle des effets négatifs (pollution) occasionnée par le trafic dans le canton de Vaud, le total des kilomètres parcourus par des voitures (soit les kilomètres des conducteurs TIM) est le meilleur indicateur.
En outre, la base de données des pendulaires (recensement fédéral de la population) sur laquelle se basait l'objectif ci-dessus n'est plus disponible, ne sera plus exhaustive et sera exploitable au mieux en 2013-2015.
Pour rappel, l'objectif du programme de législature est d'augmenter l'offre en transports publics pour diminuer la part des transports individuels motorisés en termes de distances parcourues de 75% en 2005 à 70% (2012), 65% (2020) et 50% (2050).
Enquête
Microrecensement sur le comportement de la population en matière de mobilité et de transports (MRMT) - enquête thématique du Recensement fédéral de la population (RFP)
Les chiffres sur les différents modes de transport proviennent du microrecensement transport et mobilité. Cette enquête sur les habitudes de transport est menée auprès de la population suisse depuis 1974, tous les cinq ans, par l'Office fédéral du développement territorial (ODT) et par l'Office fédéral de la statistique (OFS). Cependant, les données ne sont comparables pour le canton de Vaud que depuis l'enquête de 2000. Le microrecensement fournit des données essentielles sur les transports de personnes, telles que l'intensité des déplacements, le choix du moyen de transport (répartition modale) et les motifs de déplacement (travail, formation, achats, loisirs, etc.). Depuis 1994, l'enquête s’étend sur toute l'année; elle est réalisée par téléphone avec l'assistance de l'ordinateur (technique CATI).
En 2010, 62'868 personnes cibles de six ans ou plus (dont 5'352 pour le canton de Vaud), réparties en 59'971 ménages (5'088 pour le canton de Vaud) ont participé à l’enquête.
En 2005, c'était 33'390 personnes (dont 3'357 pour le canton de Vaud), réparties en 31'950 ménages (3'204 pour le canton de Vaud).
En 2000, c'était 29'407 personnes (dont 3'692 pour le canton de Vaud), répartie en 27'918 ménages.
Glossaire
(OFS 2007)
Transport individuel motorisé (TIM): Voitures de tourisme (=voitures), motocycles, motocycles légers et cyclomoteurs. Les camions, les cars et les taxis ont été attribués à la catégorie «autres moyens de transport» (sauf indication contraire) en raison de leurs propriétés spécifiques, c’est-à-dire de la difficulté à les classer de manière claire.
Mobilité douce (MD) ou transport non motorisé: A pied et à vélo (les appareils apparentés à des véhicules comme trottinettes ou rollers sont compris sous «autres moyens de transport»).
Transports publics (TP): Tram, bus, car postal, train.
Sauf mention contraire, les taxis (selon la statistique suisse des transports = TIM, selon la statistique européenne des transports = TP), les bateaux (classés tantôt TP, tantôt TIM), les téléphériques (TP spécifiques) et les avions (classés tantôt TP, tantôt TIM) ont été attribués lors des exploitations à la catégorie «autres moyens de transport», en raison de leurs propriétés spécifiques ou de la difficulté à les classer de manière claire.
Autres moyens de transport : En l’absence d’autre indication, on entend sous cette désignation les camions, les autocars, les taxis, les bateaux, les trains de montagne, les transports à câble, les avions, les appareils apparentés à des véhicules (trottinettes, rollers), etc.
Répartition modale : Répartition des trajets ou des déplacements entre différents moyens de transport selon la distance, la durée de trajet ou le nombre d’étapes.
Distance journalière : Distance moyenne parcourue par personne et par jour (sauf précision contraire, seulement sur le territoire national).
Motif de déplacement : Les déplacements sont accomplis pour un motif déterminé. Dans le microrecensement, les motifs suivants ont été distingués: travail, formation, achats/approvisionnement, activité professionnelle, voyage de service, loisirs, déplacements pour rendre service, déplacement pour accompagner, retour à la maison ou hébergement à l’extérieur (variable auxiliaire). Les motifs de déplacement pour les loisirs ont fait l’objet d’une différenciation plus détaillée.
Intervalle de confiance : Mesure de la précision statistique d’une valeur estimée sur la base d’un échantillon. Exemple: la distance journalière parcourue par les actifs est de 47,8 km en moyenne sur l’ensemble des personnes interrogées. L’intervalle de confiance à 90% est de +/-1,0 km. Cette valeur signifie que la moyenne réelle (si tous les actifs occupés étaient interrogés et non pas seulement un échantillon) est comprise entre 46,8 km et 48,8km (47,8km +/-1 km) avec une probabilité de 90%.