19.1. Indice de pollution à long terme

Thème: Air et climat

Signification de l'indicateur

Préserver et favoriser la santé est un élément central du développement durable (principe 2b), de même que minimiser la charge environnementale occasionnée par les émissions de polluants, en veillant à ce que la pollution ne dépasse en aucun cas le seuil d'absorption des écosystèmes (principe 17a). Les émissions de polluants atmosphériques doivent donc être limitées au maximum.

Les émissions de dioxyde d'azote (NO2) non naturelles proviennent essentiellement des véhicules à moteur et des installations de combustion. Sous l'effet du soleil et en présence d'hydrocarbures, le dioxyde d'azote forme de l'ozone et, avec du brouillard et de la pluie, des pluies acides. Il peut irriter les poumons et diminuer la défense contre les infections des voies respiratoires.

L'ozone (O3) est quant à lui un polluant secondaire qui se forme à partir d'oxydes d'azote (NOx) et de composés organiques volatils (COV) sous l'effet des rayons solaires. Il s'agit du principal polluant à l'origine du smog estival. Il peut avoir des répercussions à court comme à long terme sur la santé humaine ainsi que sur les écosystèmes.

En ce qui concerne les poussières fines en suspension dans l'air (PM10), de nombreuses études menées ces dernières années ont montré qu'elles constituent un risque important pour la santé. En effet, les particules fines respirables, qui pénètrent dans les poumons, sont potentiellement cancérigènes; elles peuvent en outre provoquer des maladies des voies respiratoires ou des maladies cardiovasculaires, augmentent le risque d'infarctus du myocarde, diminuent la fonction pulmonaire et, partant, les aptitudes physiques.

L’indice de pollution à long terme (IPL) est un indice mixte qui renseigne sur la pollution de l'air à partir des mesures des concentrations de trois polluants atmosphériques (dioxyde d'azote, ozone et poussières fines). Une valeur faible de l'indicateur indique une bonne qualité de l'air.

Principes en rapport avec cet indicateur: 2b. Promotion de la santé, 12a. Production compatible avec l’environnement, 17a. Limitation des déchets biodégradables et des polluants, 18c. Précaution en cas d'incertitude, 19. Respect de la durée des processus naturels.

Type d'indicateur: (C) capital.

Evolution

Graphique

Sources :
OFEV – Réseau NABEL.
DGE  – Réseau Vaud'Air.  

Données

En bref

Tendance statistique : baisse

Evaluation développement durable : neutre

Commentaire

Commentaire statistique

Tendance: baisse.

L’année 2022 a été marquée par des températures durablement supérieures à la moyenne, un manque de précipitations persistant et un ensoleillement important. Les conditions météorologiques hivernales n’ont ainsi pas généré de pic de pollution. L’été caniculaire a quant à lui donné lieu à trois vagues de chaleur et de nombreux dépassements d’ozone.

Commentaire développement durable

Evaluation: neutre.

Ces dernières années, les conditions météorologiques ont été favorables à la limitation temporelle des périodes de smog hivernal et estival. Malgré de légères variations interannuelles quant aux concentrations en dioxyde d'azote (NO2), en ozone (O3), et en particules fines (PM10), elles n'ont pas été suffisamment importantes pour influencer l'indicateur IPL. D'une manière générale les concentrations de ces polluants sont restées stables. Toutefois la pollution atmosphérique actuelle, qui a une influence directe sur la végétation et la santé de la population, reste trop élevée. De ce fait, elle constitue une problématique importante pour le développement durable. En effet, les concentrations des polluants stagnent et pourraient repartir à la hausse ces prochaines années si le fort développement que connaît le canton de Vaud n'est pas accompagné de mesures adéquates en matière de protection de l'air.

Par ordre d'importance de leurs effets négatifs sur la santé humaine, les trois principaux polluants atmosphériques sont : les poussières fines pouvant affecter les poumons, le dioxyde d'azote et l'ozone troposphérique (proche du sol). Ces polluants dépassent régulièrement les valeurs limites de l’Ordonnance fédérale sur la protection de l'air (OPair).

L'application de l'OPair et du plan de mesures OPair de l'agglomération Lausanne-Morges devrait influencer l'évolution de la qualité de l'air dans le canton de Vaud par une réduction des émissions des divers polluants.

Méthodologie

L’IPL est un indice mixte avec lequel on mesure la pollution à long terme de l'air à partir des mesures des concentrations de trois polluants atmosphériques (dioxyde d'azote, ozone et poussières fines). Cet indicateur a été défini au niveau national. Il est composé de trois indices partiels provenant des stations de mesure du réseau NABEL (Réseau national d'observation des polluants atmosphériques) et du réseau cantonal Vaud’Air situées respectivement en site urbain, en site d'agglomération et en site rural. Actuellement, pour le canton de Vaud le site urbain correspond à la station NABEL de Lausanne, le site d'agglomération à la station Vaud'Air de Morges et le site rural à la station NABEL de Payerne.

L'indicateur est fortement dépendant des emplacements des stations de mesure.

Calcul

Le calcul de l’IPL pour chaque station de mesure a lieu en cinq étapes:  

1. Détermination des valeurs pour chaque polluant traceur entrant dans l'indice

2. Facteur utilisé pour déterminer l'indice partiel de chaque polluant

Les valeurs déterminées sous le point 1 sont divisées par le facteur propre à chaque polluant.  

3. Établissement des indices partiels

Les valeurs d’entrée calculées au point 2 permettent d'évaluer les indices partiels. Ces derniers sont déterminés sur la base des niveaux suivants:

Niveau (indice partiel)Valeur d’entrée pour indice partiel (*)
6 (très haut)valeur mesurée > 1,5 fois la moyenne annuelle
5 (haut)valeur mesurée ≤ 1,5 fois la moyenne annuelle
4 (marqué)valeur mesurée ≤ 1,25 fois la moyenne annuelle
3 (modéré)valeur mesurée ≤ moyenne annuelle
2 (faible)valeur mesurée ≤ 0,75 fois la moyenne annuelle
1 (très faible)valeur mesurée ≤ 0,5 fois la moyenne annuelle

  (*) Valeur selon nouvel indice 2013, Cercl’Air (2013)

4. Détermination de la valeur moyenne pondérée permettant de déterminer l'IPL

Les indices partiels déterminés à l’étape 3 sont pondérés par les facteurs suivants:

PolluantFacteur de pondération
Poussières fines:6
Dioxyde d'azote:3
Ozone (valeur la plus élevée des percentiles 98):1


L'addition des 3 résultats donne une valeur moyenne pondérée.  

5. Détermination de l'IPL pour chaque station de mesure

La valeur moyenne pondérée calculée au point 4 permet d'évaluer l'IPL. Ce dernier est déterminé sur la base du tableau ci-dessous:  

IPLCharge polluanteMoyenne pondérée
6 très haute  si > 5.5
5 haute si ≤ 5.5
4 marquée si ≤ 4.5
3 modérée si ≤ 3.5
2 faible si ≤ 2.5
1très faiblesi ≤ 1.5


Tableau pour obtenir l’Indice de Pollution Long terme (IPL).
Source: www.cerclair.ch/fr/recommandations.html

Engagements à l'échelle nationale

L'Ordonnance fédérale sur la protection de l'air (OPAir) vise à réduire les concentrations de polluants dans l'atmosphère.

Comparabilité

Étant donné que les indicateurs partiels sont fortement dépendants des emplacements des stations de mesure, une comparaison intercantonale s'avère difficile. Le site NABEL de Lausanne est particulièrement exposé à la pollution liée au trafic routier.  

Des indicateurs proches mais non comparables d'un point de vue méthodologique figurent dans les systèmes d'indicateurs de développement durable Cercle indicateur (Qualité de l'air – Indice de Pollution Long terme) et MONET (Concentration de particules fines et Concentration d'ozone).

Références

Cercl'Air (2013). Indice de pollution de l'air – recommandation pour un système d'indices suisses destiné à la communication des variations temporelles et spatiales de la pollution de l'air, Recommandation Cercl'Air n° 27b, Lausanne.
Disponible Cercl'Air.

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