14.2. Surfaces agricoles utiles

Thème: Production et consommation

Signification de l'indicateur

Les surfaces agricoles utiles font partie des ressources naturelles nécessaires à la vie, ressources qu'il importe de sauvegarder à long terme dans la perspective du développement durable (principe 15a). Le sol est une ressource limitée, non renouvelable, qu'il faut léguer aussi intacte que possible aux générations futures (principe 16b).

Cet indicateur mesure l'évolution quantitative des surfaces agricoles utiles. Un rétrécissement continuel des terres cultivées est un signe alarmant du point de vue du développement durable. Toutefois, les conséquences écologiques pour le sol ne sont pas les mêmes si la perte de terres cultivées est engendrée par une extension de l'espace bâti ou par un reboisement naturel.

Principes en rapport avec cet indicateur: 2a. Satisfaction des besoins, 15a. Sauvegarde des ressources naturelles, 16b. Limitation de l'utilisation des ressources non renouvelables, 20. Paysages naturels et cultivés convenables.

Type d'indicateur: (S) structurel.

Evolution

Surfaces agricoles utiles

Source :
OFS – Statistique suisse de la superficie.  

Données

En bref

Tendance statistique :


Evaluation développement durable :


Commentaire

Commentaire statistique

Tendance: baisse.

Entre les relevés de 1979/81 et de 2004/05, la surface agricole utile du canton de Vaud, y compris les alpages, est passée de 1432 km2 à 1362 km2, ce qui représente une diminution de 5 %.

Commentaire développement durable

Evaluation: négative (contraire à la durabilité).

Deux facteurs principaux expliquent cette évolution. D'une part, la surface agricole utile est soumise aux pressions constantes de la construction dans les régions périurbaines. D'autre part, en raison du manque de capacité matérielle des agriculteurs à l'entretenir, elle est remplacée par une extension naturelle de la surface forestière. Dans le deuxième cas, le facteur main-d'œuvre – avant tout familiale – est déterminant dans les régions marginales aux conditions d'exploitation difficiles (climat, topographie).

Étant donné le rôle de l'agriculture face à ce deuxième facteur, la restructuration accélérée des domaines agricoles couplée à une forte diminution du nombre des exploitations n’est pas sans conséquences: en effet, outre le risque de déprises dans certaines régions de montagne, c'est le rôle multifonctionnel de l'agriculture qui pourrait être mis en péril à terme (production alimentaire et entretien du paysage), avec en sus une destruction du tissu social dans les campagnes.

Toutefois, cette évaluation globale négative peut être quelque peu relativisée ici. En effet, il convient de relever que, dans une définition restreinte de la surface agricole utile, lorsqu’on exclut les aires d’alpages, cette surface est, au contraire, restée relativement stable durant ces vingt dernières années, passant de 100'800 hectares en 1990 à 109'500 hectares en 2010.

Méthodologie

Cet indicateur mesure l'évolution quantitative de la surface agricole utile.

Le présent indicateur ne doit pas être confondu avec la "surface agricole utile" telle qu'elle est définie dans l'ordonnance sur la terminologie agricole. Cette dernière exclut en particulier les alpages (cf. ci-après). Sans ces derniers, en effet, la surface agricole utile n’a guère varié au cours de ces vingt dernières années.

Surfaces agricoles utiles: pour cet indicateur, dont les données proviennent de la Statistique suisse de la superficie, les surfaces agricoles se composent à la fois de la SAU (surface agricole utile, selon la définition de l'OTerm, rapportée aux domaines agricoles exploités à l'année) et des surfaces d'estivage (alpages hors SAU, clairement délimités par la zone d'estivage, et exploités seulement durant la saison d'estivage). Cette définition diffère de celle utilisée pour l'indicateur 14.3. Agriculture biologique.

Enquête

Statistique de la superficie: la statistique de la superficie, produite par l'Office fédéral de la statistique, fournit des données sur la couverture et sur l'utilisation du sol en Suisse. Elle est établie d'après les photographies aériennes de l'Office fédéral de la topographie, qui sont analysées à l'aide d'un réseau de points d'échantillonnage hectométrique. Les deux relevés réalisés jusqu'ici, en 1979/81 et en 1990/93, fournissent pour la première fois des informations statistiques fiables, géographiquement différenciées, sur l'utilisation du sol dans toute la Suisse. Les résultats permettent de mesurer l'étendue des interventions humaines et l'impact des phénomènes naturels sur notre environnement.

Comparabilité

La Food and Agriculture Organization (FAO) collecte, à l'échelle du globe, des données sur l'agriculture, et en particulier sur les surfaces utilisées à des fins agricoles (Agricultural Area). Des comparaisons internationales seraient donc en principe possibles. Toutefois, il faudrait pour cela rapporter les surfaces agricoles à la population ou à la superficie de chaque pays. Dans ce sens, le présent indicateur est surtout utile pour observer à long terme l'évolution de l'utilisation du sol en Suisse.

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