Temple Saint Jean-Baptiste de Grandson
Monument d’importance nationale, le temple Saint-Jean-Baptiste de Grandson, dont la construction remonte au XIIe siècle, est un joyau de l’art roman.
Bâtiment classé monument historique d'importance nationale, il est, avec la cathédrale de Lausanne et l’abbatiale de Romainmôtier, l’un des très rares édifices placés sous la responsabilité directe de l’Etat.
Complètement restaurée durant sept ans, l'église a été inaugurée en septembre 2006
Le temple aujourd'hui
Le plan
L’irrégularité du plan de l’église traduit les différentes phases de construction et de transformation qui se sont succédées au cours de neuf siècles d’histoire. Les fouilles entreprises pendant la récente restauration ont permis de retrouver le plan d'origine des parties orientales de l’église transformée à l’époque gothique.
La nef principale
La nef actuelle, romane, a remplacé une première construction, sans doute du même volume, mais couverte d’une charpente apparente ou d’un plafond lambrissé. Elle comprend 2 rangées de colonnes sur lesquelles reposent les arcades en plein cintre qui soutiennent une voûte en berceau continu. Les colonnes ( en marbre, grès et granit), qui proviennent sans doute d’anciennes constructions romaines, sont surmontées de chapiteaux sculptés du XIIe siècle, aux corbeilles ornées de figures, d’animaux et d’éléments végétaux stylisés, qui font la renommée de l’église.
Les bas-côtés
La nef principale est contre-butée par d'étroits bas-côtés voûtés en quart de cercle. Les parois des bas-côtés sont rythmées d'arcatures aveugles soutenues par des colonnes et des chapiteaux engagés.
La croisée
Une vaste coupole sur trompes marque la croisée. Les gros piliers qui soutiennent la coupole de la croisée sont le résultat des travaux entrepris par le prieur Nicolas de Diesbach, au XVIe siècle, bien attestés par les armoiries sculptées de ce prélat placées près de la chaire. En raison de problèmes statiques, les anciens supports romans durent être doublés par un parement massif.
Le chœur et ses chapelles latérales
A l'origine, un cœur à abside semi-circulaire était complété de deux absidioles semi-circulaires. Dans l’avant-choeur subsiste une partie de l’ancienne construction romane, prolongée au XIVe siècle, à l’est, par une travée ornée d’une croisée d’ogives retombant sur des culots sculptés. Les deux chapelles latérales au nord et au sud, qui ont été agrandies également au cours du XIVe siècle, complètent le chevet. Au nord, l’ancienne chapelle Sainte-Marie-Madeleine, probablement transformée lors des travaux entrepris par Othon Ier de Grandson, comprend encore quelques aménagements du XIVe siècle, notamment le tabernacle mural et la piscine liturgique. Au sud, une chapelle dont l’ancien vocable n’est pas connu, renferme trois niches, des enfeus destinés sans doute à accueillir les tombeaux de notables ecclésiastiques ou peut-être de bienfaiteurs laïcs du monastère.
La chapelle Bourgeois
Jouxtant le choeur, la chapelle Bourgeois, à laquelle on accède en descendant quelques marches, est consacrée à Saint André et Saint Blaise. Probablement construite en 1508 par le sacristain Guillaume Bourgeois, prieur élu, elle renferme encore la pierre tombale de ce dernier.
La restauration du portail et de la façade ouest
Les sculptures accompagnant la rose et représentant les quatre Evangélistes avaient été très altérées par le temps. Ces sculptures appartenant indissociablement au dessin de la façade occidentale recomposée par Léo Châtelain à la fin du XIXe siècle, nécessitaient une intervention. Confronté à une telle situation le choix de « suggérer » sans remplacer les manques ou de clairement moderniser en respectant la charte de Venise s’offraient. Cette dernière solution fut choisie.
Le programme iconographique, choisi, confirme la symbolique du Tétramorphe autour de la rose et propose pour les pierres du portail le thème de l’Alpha et de l’Oméga. La réalisation, à la suite d'un concours, a été confiée au sculpteur Olivier Estoppey. Elle remplace les figures sculptées par des blocs de béton fortement encastrés, ornés de silhouettes de personnages en dialogue, disposés en losange, comme à l’origine, autour de la rosace.
Le cloître et les bâtiments conventuels
Au sud de l’édifice l'espace de l'ancien préau du cloître a presque conservé sa volumétrie d’origine ainsi que les trois ailes des bâtiments conventuels. Ces derniers, devenus pour une part, propriété de LL.EE. de Berne et de Fribourg, et, pour l’autre part, de la ville de Grandson dès 1554, furent d’abord remaniés puis adaptés à de nouvelles fonctions, et finalement reconstruits au cours du XVIIIe siècle. Dans les ailes est et sud, se trouvaient, et se trouvent encore, la cure et l’école. L’aile ouest, avec sa belle façade de 1778-1779, abrita l’hôtel de ville jusqu’en 1890-1891, avant que ce dernier ne soit déplacé au bas de la ville.
Le clocher
Les modifications ultérieures aux premières périodes romanes, vers la fin du XIIe siècle (Roman III) semblent avoir subi une influence auvergnate, notamment dans la mise en place de la coupole de la croisée du transept pour la première construction du clocher actuel. Cette construction semble contemporaine du voûtement de l'avant-choeur, puis de la nef et des bas-côtés. Cette transformation semble avoir entraîné d’importants réaménagements dans la nef. Les colonnes romaines en remploi et les chapiteaux, peut-être déjà présents à l’étape précédente, sont vraisemblablement déplacés d’une travée vers l’ouest afin de permettre la construction de piliers plus conséquents, destinés à soutenir le clocher. Le clocher sera reconstruit à l'époque gothique. Il recevra une horloge en 1805.
Informations pratiques
Situation
Rue Haute 23
1422 Grandson
Visites libres
tous les jours de 9h à 18h (hormis durant les cultes)
Visites guidées (sur demande)
+ 41 24 447 41 00