Risques sanitaires et recommandations

Risques sanitaires
Source : Etat de Vaud

Recommandations sanitaires en région lausannoise

Des recommandations sanitaires ont été émises pour les détenteurs de jardins potagers, les utilisateurs de parcs et jardins et les détenteurs de poules en fonction du degré de pollution des sols et sont disponibles sur le guichet cartographique cantonal et la fiche d’information ci-dessous.

Recommandations sanitaires par classe de pollution potentielle

Fiche des recommandations sanitaires

Ces recommandations sont basées sur des études d’Unisanté (Unisanté 2021 et Unisanté 2022). La pollution des sols découverte en région lausannoise ne représente pas un danger immédiat pour la santé. Les principales sources d’exposition sont l’ingestion d’œufs, de volailles et de cucurbitacées ainsi que l’ingestion accidentelle de terre. Si un terrain a des concentrations importantes en dioxines mais qu’il n’y a pas de consommation fréquente et sur une longue période d’œufs ou de cucurbitacées produits sur ce sol ou d’ingestion de terre, le risque d’effets sur la santé n’est pas plus important que le risque via l’alimentation usuelle.

En région lausannoise le contact par la peau avec des sols contaminés et l’inhalation de poussières contenant des dioxines remises en suspension représentent un risque négligeable.  Quant à l’eau du robinet, elle peut être consommée. Cette pollution ancienne, étant fortement associées aux particules de sol, ne contamine ni les eaux souterraines, ni les ressources en eau potable.

Tout comme chez les humains, les dioxines peuvent avoir des répercussions sur la santé des animaux. Il faut donc éviter que ceux-ci ingèrent des quantités importantes de terre. Le risque est faible pour les chiens et les chats, car ceux-ci ne mangent généralement pas spécifiquement de la terre.

Détails des recommandations sanitaires et supplément d’information :

Détenteurs de jardins potagers

Utilisateurs des parcs et jardins

Détenteurs de poules

Risques sanitaires

Généralités

Nous sommes tous exposés quotidiennement à de faibles doses de dioxines, particulièrement via les denrées d’origines animales (ex : viande, beurre, lait, œufs). Les dioxines sont des polluants complexes avec des particularités toxicologiques diverses et aux effets non spécifiques. Une fois que les dioxines ont pénétré dans l'organisme, elles s'y maintiennent plusieurs années à cause de leur stabilité chimique et de leur capacité à être absorbées par les tissus graisseux, dans lesquels elles sont stockées.

Les expositions aux dioxines présentant des risques peuvent être brèves (fortes concentrations) ou chroniques et sur le long terme. À court terme, l’exposition à de fortes concentrations en dioxines par le biais d’ingestion de terre polluée ou d’aliments peut provoquer une altération de la fonction hépatique, avec un retour à la normale dès l’arrêt de l’exposition. Le risque de lésions dermiques, tel que la chloracné (ou acné chlorique), n’est présent que lors de contaminations aigues et très sévères, comme lors de la catastrophe industrielle de Seveso en 1976.

À long terme, selon certaines études, une exposition chronique aux dioxines, notamment via l’alimentation, peut être associée à différents risques sanitaires :

  • Trouble de la fertilité : Certaines études ont montré des effets sur la fertilité chez les jeunes hommes. Cette baisse de fertilité est une tendance mondiale dont les causes sont multifactorielles.
  • Cancer : Les risques pour certains cancers spécifiques (lymphomes, myélomes multiples, sarcomes des tissus mous, cancers du poumon, cancers du foie) sont observés comme étant plus élevés dans certaines études.
  • Grossesse : Une augmentation du risque tératogène (malformations du bébé) est également suspectée.
  • Autres pathologies suspectées : Troubles métaboliques (p. ex. diabètes) et du développement du système nerveux, altération de la fonction endocrinienne et dégradation du système immunitaire.

Il est difficile d’associer avec exactitude une exposition aux dioxines et la survenue de ces pathologies. En effet, leur apparition, à la suite d’une exposition chronique aux dioxines, dépend d’une multitude de facteurs. De plus, d’autres polluants et causes peuvent aussi conduire à ces mêmes effets sur la santé.

Risques sanitaires actuels en région lausannoise

Consommation de biens alimentaires

Une étude d’imprégnation de la population a été menée par Unisanté (Unisanté 2024) afin d’évaluer l’impact de la contamination des sols dans la région lausannoise sur les taux sanguins en dioxines d’adultes ayant consommé des aliments issus des zones contaminés. Les résultats suggèrent que les risques pour la santé liés aux dioxines des personnes habitants actuellement autour de l’ancienne usine d’incinération du Vallon qui ont consommé ou consomment des aliments issus des zones contaminées ne diffèrent pas significativement de ceux de la population générale. Les mesures sanguines ayant porté exclusivement sur les adultes en raison de la grande quantité de sang requise pour les analyses, l'impact de la consommation d'aliments provenant de sols contaminés n'a toutefois pas pu être évalué chez les enfants.

L’effet principal attendu pour la population générale et lausannoise, lié à l’exposition alimentaire aux dioxines est la diminution des concentrations de spermatozoïdes chez les hommes. Toutefois, cette baisse de fertilité est une tendance mondiale dont les causes sont multifactorielles. Concernant le risque de cancer, les connaissances actuelles suggèrent que l’exposition alimentaire aux dioxines n’est pas associée à un risque accru de cancer chez l’humain. En effet, les quantités de dioxines ingérées dans le cadre de l’alimentation du quotidien sont inférieures au seuil à partir duquel un cancer peut être observé.

Ingestion de terre

Le scénario d’ingestion de terre n’a pas fait l’objet d’une étude populationnelle.

Risques sanitaires dans le passé en région lausannoise

Pour les personnes ayant résidé autour de l’incinérateur du Vallon durant son activité (1958-2005), le risque sanitaire était également lié à l’inhalation de dioxines et d’autres polluants présents dans l’air. Les impacts sur la santé de ces émissions sont difficiles à évaluer et généraliser, car la composition des émissions a beaucoup changé au fil du temps. Pour les incinérateurs de premières générations, quelques effets sur la santé sont reportés dans la littérature dont le lymphome non hodgkinien, le sarcome des tissus mous et le cancer du larynx chez les femmes. Toutefois, ces effets sanitaires étant spécifiques à l’incinérateur, à sa localisation et à la période étudiée, ces résultats ne peuvent pas être facilement transposés à une autre population ou un autre incinérateur.

Les résultats de l’étude d’imprégnation (Unisanté 2024) montrent que les concentrations sanguines en dioxines des participants à l’étude qui vivaient dans les zones contaminées lorsque l’usine était encore en fonction (arrêt en 2005) ne diffèrent pas des autres participants.  Dans l’état actuel des connaissances, un lien de causalité entre l’exposition aux émissions de l’usine d’incinération du Vallon et d’éventuels symptômes passés ou présents de la population ne peut pas être établi.

Décisions cantonales en application de l’Ordonnance sur les atteintes portées aux sols (OSol)

En application de l’art. 9 al. 2 et de l’art. 10 al. 1 de l’OSol, l’Etat de Vaud a l’obligation d’émettre une décision de restriction ou d’interdiction pour les parcelles dont des analyses de sol démontrent que des concentrations en dioxines dépassent le seuil d’investigation ou la valeur d’assainissement de l’annexe 2 de l’Ordonnance sur les atteintes portées aux sols (OSol).

Ces décisions retranscrivent formellement (dans le cas de la pollution aux dioxines en région lausannoise) les recommandations sanitaires d’Unisanté dans un but de protection de la santé. Les mesures mentionnées dans les décisions rendues sont de nature à informer les propriétaires de la parcelle sur les comportements à adopter vis-à-vis de l’usage de leur sol afin de protéger leur santé.

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