Flétrissement du frêne
Une nouvelle maladie s'attaque au frêne
Depuis quelques années, le frêne, une essence largement répandue dans le canton de Vaud, est victime d’une maladie fongique aiguë : le flétrissement du frêne, ou chalarose. Ce champignon originaire du Japon s’est propagé à vive allure dans toute l'Europe en y causant des dégâts considérables. Il a été observé pour la première fois en Suisse en 2008 et dans le canton en 2010 (Fig. 1). A l’heure actuelle, il n’existe aucune mesure phytosanitaire efficace permettant de traiter les arbres malades ou même d’enrayer la propagation de cet agent pathogène.
Chaque arbre réagit de façon différente face à la maladie : certains arbres meurent mais d’autres peuvent développer des résistances. Bien que les symptômes du flétrissement soient plus facilement observables dans les jeunes peuplements, toutes les classes d’âges sont susceptibles d’être infectées (voir Symptômes de la maladie (point 2)). Les symptômes visibles durant la période de végétation sont généralement le flétrissement du feuillage (Fig. 2) et le dessèchement des branches (Fig. 3). De la pourriture peut apparaître dans la couronne et au pied de l'arbre (Fig. 4). Cette maladie réduit la robustesse et la stabilité de l'arbre.
Compte tenu du fait que la maladie est désormais présente sur l'ensemble du territoire cantonal et qu’aucune mesure phytosanitaire efficace n’existe, l'abattage systématique des arbres atteints n'est pas conseillé. L’évolution de l'état sanitaire des arbres isolés ou des peuplements doit, en revanche, être régulièrement évalué (voir Apparence du frêne en fonction de la maladie (point 5)). Si les enjeux sécuritaires et économiques le permettent, il est recommandé d’éviter les récoltes prématurées afin de ne pas déstabiliser les peuplements, saturer le marché du bois de frêne ou éliminer les individus génétiquement résistants.
Mesures sécuritaires et sylvicoles ciblées
Aux abords des infrastructures fréquentées ou des objets dignes de protection (routes, habitations, refuges, places de pique-nique, etc.), les frênes sévèrement atteints représentent une menace pour la sécurité des personnes et des infrastructures : de grosses branches sèches peuvent tomber et des arbres entiers se renverser. A ces endroits, une surveillance renforcée doit donc être mise en place dès que les frênes subissent une perte foliaire de plus de 25%. Les frênes dont le houppier est desséché à plus de 70% devraient être abattus préventivement. Les frênes dont le pied ou les racines présentent des traces de pourriture devraient également être abattus.
L'abattage des frênes atteints par le flétrissement, instables et cassants, est une opération délicate et risquée. Ce type de travail doit par conséquent être réalisé par du personnel forestier qualifié, expérimenté et formés à l'abattage des arbres dangereux.
Le flétrissement du frêne représente également une contrainte majeure pour la gestion forestière :
les objectifs sylvicoles doivent désormais être définis en tenant compte de cette nouvelle maladie, le frêne ne pouvant plus être considéré comme une essence cible (voir Recommandations sylvicoles (point 3)).
Raccourci
Cette page est accessible directement grâce à l'adresse www.vd.ch/frene
Pour plus d’informations
Les inspecteurs forestiers d’arrondissement et les gardes forestiers de triage se tiennent à la disposition des communes et de la population pour tout renseignement relatif au flétrissement du frêne ou aux questions de sécurité. Les cordonnées des personnes de référence par commune peuvent être trouvées sur le site Internet de l’Etat de Vaud.
De plus amples informations concernant le flétrissement du frêne sont également disponibles sur le site internet de l’institut fédéral de recherche sur la forêt WSL
Document
Synthèse des connaissances actuelles concernant le flétrissement du frêne (pdf, 1.18 Mo)