Population de loups et suivi

• Etat de la population
• Historique du retour du loup
• Suivi de l'espèce
• Analyses génétiques

Etat de la population

Dernière actualisation 16.10.2024

Au vu des déplacements et de la situation transfrontalière de trois meutes, Il est difficile d'évaluer avec précision la population de loups dans le canton de Vaud en 2024. La présence de 25 loups au minimum avait pu être observée avec certitude dans le canton en 2023.

La population vaudoise de loups comprend :

• Deux meutes vaudoises : Marchairuz et Mont Tendre
• Trois meutes transfrontalières : Risoud, Jougne-Suchet et Haute-Valserine
• Quelques individus isolés

Le suivi des populations est réalisé à l'aide de pièges photographiques et vidéo ainsi que par la récolte de matériel génétique (crottes, urine, salive, poils, etc.).

Jura vaudois

2 meutes vaudoises :

• Marchairuz

En 2019, le territoire du Marchairuz a connu la reproduction de sa première meute. Le couple reproducteur, composé du mâle M95 et de la femelle F19, s’est reproduit durant quatre années consécutives. Après le prélèvement du mâle reproducteur M95 dans le cadre d’une régulation en novembre 2022, aucune reproduction n’a été observé sur ce territoire en 2023.

Formation en 2019 : couple + 5 louveteaux

Mars 2022 : tirs de 2 jeunes loups nés en 2021

Automne 2022 : couple + 5 adultes et subadultes + 7 louveteaux

Fin 2022 : tirs de 2 loups (mâle M95 et jeune)

Eté 2023 : minimum 2 mâles et 2 femelles. Pas de reproduction constatée

2024 : monitoring en cours (effectif probable de 4 loups). Pas de reproduction constatée

• Mont Tendre

En 2023, la région du Mont Tendre a vu l’établissement d’une nouvelle meute constituée par le couple reproducteur M351 et F77. Cette dernière est issue de la meute du Marchairuz où elle est née en 2020, tandis que M351 est originaire de la population de loups d’Europe centrale. En mars 2024, une équipe du KORA, du canton de Vaud et une vétérinaire locale a réussi à capturer et équiper d’un collier émetteur la femelle F186, née dans la meute du Marchairuz entre 2019 et 2022. Grâce au collier émetteur, la reproduction de F186 a pu être confirmée et trois louveteaux ont été observés. F186 a perdu son collier émetteur le 01.07.2024. Le sort de F77, la femelle territoriale 2023, n’est pas connu à ce jour.

Formation en 2023 :  un couple, dont la femelle F77 est issue du Marchairuz + 5 louveteaux

Septembre 2023 : tirs de 2 jeunes loups

Janvier 2024 : tir d’un jeune loup

Eté 2024 : couple formé de M351 et F186 + 2 subadultes + 3 louveteaux au minimum

Octobre 2024 : tir d'une jeune louve
 

3 meutes transfrontalières:

• Risoud

En 2021, la première reproduction d’une meute a été répertoriée sur le territoire du Risoud. Le couple reproducteur formé de M99 et F76 s’est reproduit en 2021 et 2022. La femelle F76, issue de la première portée de la meute du Marchairuz en 2019, a été légalement prélevée en France (tir de défense) en septembre 2022. En 2023, la reproduction entre le mâle M99 et la femelle F160, née dans la meute voisine du Marchairuz entre 2019 et 2021 a été confirmée grâce à l’identification génétique d’un louveteau.

Formation en 2021 : couple + 2 louveteaux au minimum

Fin 2022 : couple + 1 à 2 subadultes + 3 louveteaux

Eté 2023 :  au moins 3 adultes, dont un couple + 4 louveteaux

Août/Octobre 2024: tirs de 3 loups côté français

Octobre 2024 : 9 loups sont observés sur territoire suisse (3 à 4 loups adultes accompagnés de 5 à 6 louveteaux)

• Jougne-Suchet

En 2023, le territoire de Joux/Suchet voit l’établissement de sa première meute. A ce jour, seuls F79 et M207 ont été identifiés génétiquement à plusieurs reprises grâce à des échantillons d’urine et de crottes. F79 est née dans la meute du Marchairuz en 2020.

Formation en 2023 :  couple + 2 louveteaux

Eté 2024 : un couple + 4 louveteaux au minimum côté français

Septembre 2024 : tir de 1 loup côté français

• Haute Valserine

La meute de Haute-Valserine, présente en Suisse depuis 2023, est vraisemblablement localisée majoritairement en France. Seuls les individus M400 et F56 ont été identifiés à ce jour. F56 est née au sein de la meute du Marchairuz en 2019.

Formation en 2023 :  couple + 5 louveteaux

Eté 2024 : 5 nouveaux louveteaux au minimum ont été observés côté français

Plateau

2022 : présence d’un mâle isolé dans la Broye

2023 : un second mâle identifié dans la Broye

Eté 2022 : 2 loups mâles présents à Bavois et Forel

Mars 2023 : présence d’un loup sur la commune de Jorat-Mézières

Depuis le début de l'année 2024 : présence d'un loup (M121) observée sur l'ensemble du Plateau et d'un second loup, originaire de la population dinaro-balkanique, à deux reprises en février à Chardonne et Premier.

Alpes

Automne 2023 : un loup isolé dans la région de Gryon

Printemps et été 2024 : un loup aperçu à plusieurs reprises dans les Préalpes, notamment dans la région de Bex, de Château-d'Oex et Solalex

Historique du retour du loup

Après avoir été éradiqué de Suisse à la fin du XIX^ème siècle, le loup a progressivement et naturellement recolonisé la Suisse depuis 1995 en provenance d'Italie d’où il n’a jamais complétement disparu. Il faut attendre 2012 pour que la première meute de Suisse se forme dans les Grisons. Dans le canton de Vaud, la présence d’un premier loup a été confirmée en 2007, après 152 ans d’absence.

Suivi de l'espèce

Le Canton de Vaud, en collaboration avec la fondation KORA (Fondation consacrée à l'écologie des carnivores et gestion de la faune sauvage), la Fondation Landry et le WLS.CH WildLife Solutions, suit l'évolution du loup sur l'ensemble de son territoire et réalise un monitoring intensif du loup dans le Jura Vaudois. Le suivi est réalisé conjointement avec l'Office français de la biodiversité.

Projet "Wolves and Cattle"

Le Canton de Vaud est associé également au projet de recherche scientifique "Wolves and Cattle" mené par le KORA dans le but d'étudier les conditions d'une coexistence entre loups et activités pastorales. Des tentatives de captures de loups afin de les doter de colliers émetteurs ont été menées d'abord à l'automne 2023 dans la partie sud du Jura vaudois. Les opérations ont repris en 2024, une première louve ayant pu être munie d'une balise pendant quelques mois.

La méthode privilégiée consiste à capturer les loups à l'aide de pièges à mâchoires en caoutchouc (une dizaine par secteur). Ceux-ci se déclenchent à partir d'un certain poids et sont munis d'un émetteur. Un signal d'alarme est envoyé à l'équipe de capture - comprenant un/une vétérinaire -, qui peut ainsi se rendre sur place rapidement. Ces pièges, ainsi que des appâts odorants ou carnés, sont placés tout près des chemins forestiers où les loups aiment se déplacer. Les pièges sont bloqués la journée lorsqu’ils se trouvent à proximité de chemins très fréquentés par les randonneurs et les jours de chasse du cerf (avec chiens courant).

Des panneaux d'information dans les secteurs concernés ont été placés pour avertir les promeneurs et autres usagers et attirer leur attention sur la nécessité de rester au milieu des chemins et de tenir les chiens en laisse courte.

D'autres méthodes de capture, telles que des tirs hypodermiques, pourraient être utilisées au besoin.

Analyses génétiques

Les analyses génétiques sont réalisées à des fins de suivi de l’espèce. Elles permettent de déterminer dans un premier temps s'il s'agit bien d'un loup ainsi que son origine. Dans un deuxième temps, elles permettent d'identifier l'individu.

Les analyses génétiques sont effectuées par le Laboratoire de Biologie de la Conservation de l'Université de Lausanne.

Les analyses génétiques ne fonctionnent pas toujours car l’ADN prélevé n’est souvent plus intact. C’est pourquoi, lors d’une prédation sur un animal de rente, seul le constat du surveillant de la faune fait foi pour déterminer l’espèce responsable de la prédation.

Trouver le surveillant de la faune de sa région

Tableau récapitulatif des analyses 2022 (xlsx, 12.43 Ko)

TABLEAU Récapitulatif des analyses 2023 (xlsx, 13.04 Ko)

Analyses génétiques réalisées en 2024

(*Individu génétiquement identifié pour la première fois en Suisse)