Une journée dans la vie de Noé Morel, ASPM

Assistant social de protection des mineur·e·s (ASPM) à l’Office régional de protection des mineur·e·s (ORPM) de l’Est, à Montreux

  • En poste à la DGEJ depuis 2022
  • 7 ans d’expérience dans l’exécution des peines des adultes, puis des mineur·e·s, et dans le socio-éducatif, toujours pour le Canton de Vaud
Noé Morel

« Le soutien de l’équipe est essentiel dans ce métier. Si on travaille seul, on ne dure pas. »

Un mercredi (pas) comme un autre

07 : 50 - Traitement du courrier et des emails
Je relève mon courrier qui est visé en amont par la direction et le secrétariat. Il s’agit de lettres adressées par des parents, des avocats, des enseignants, et par la Justice. Nous répondons à tout. Par exemple, un avocat questionne pourquoi j’ai réuni des parents pour discuter du droit de visite d’un père victime d’addiction, qui n’assure pas de régularité dans ses visites à son enfant de 5 ans.

Echange avec collègue

10 : 00 - Pause avec les collègues
On échange régulièrement de manière informelle au cours de la journée, on débriefe. Il y a du chocolat partout dans notre bureau.

10 : 30 - Premier entretien tripartite avec le signalant et les parents
Une thérapeute a signalé une jeune fille de 15 ans ; elle a des idées suicidaires et les parents ne reconnaissent pas ses problèmes et son besoin d’aide. Nous posons le cadre de l’intervention de la DGEJ, détaillons la procédure et creusons les points du signalement. La plupart des situations qui me sont attribuées sont des ados ou des enfants en âge scolaire – donc qui peuvent parler. Souvent, je débriefe ensuite avec des collègues pour discuter des aspects complexes.

12 : 00 - Temps de pause
Je prends une heure de pause à midi. C’est très important pour moi de bien manger et de me ressourcer. On mange avec une dizaine de collègues, dans une ambiance conviviale.

Rencontre avec des parents

13 : 00 - Rencontre avec des parents pris dans une dynamique de violence, suite à un signalement de la Police
Je cherche à comprendre si c’est un coup d’éclat ou si c’est une dynamique qui s’étend sur la durée. J’essaie d’amener ces parents à prendre conscience que cela entrave le développement de leurs enfants. L’objectif est de leur faire prendre conscience pour qu’ils acceptent de l’aide auprès de nos partenaires spécialisés dans les violences domestiques.

14 : 00 - Je fais beaucoup de téléphones
Dans une journée type, c’est peu fréquent qu’il y ait un placement ou une intervention urgente. Par contre, il y a beaucoup de téléphones : en moyenne 10 par jour qui durent entre 5 et 30 minutes.

  • J’appelle une enseignante : Je cherche à comprendre la scolarité de l’enfant du point de vue de ses apprentissages. Est-ce qu’il travaille à la maison et bénéficie du cadre nécessaire pour ce faire ? Comment interagit-il avec les enfants et les enseignants ? Comment l’enseignante perçoit-elle la relation avec les parents – est-ce qu’ils signent le carnet régulièrement, est-ce qu’ils sont présents pour leur enfant ? Est-ce que quelque chose l’a interpellée ?
  • J’appelle un pédiatre : Ceux-ci ont accès à tout l’aspect psycho-social de l’enfant et de la famille. Sans rompre le secret de fonction, ils peuvent me renseigner sur les compétences parentales, sur les besoins de l’enfant, si les parents répondent à ses besoins.

15 : 00 - Un moment de libre ? Il y a toujours des écrits à faire !
La charge administrative est lourde - elle correspond à la moitié de notre temps de travail. Il s’agit d’écrire des rapports d’appréciation, des bilans d’actions socio-éducatives, des réponses aux avocats, etc.

16 : 30 - Visite à domicile chez une famille pour une situation de négligence légère
L’école a relevé que les habits d’un enfant venant d’une famille très précaire n’étaient pas adaptés – pas assez chauds, troués et sales. Je peux échanger directement avec les parents et l’enfant. J’évalue la situation en vue de proposer des soutiens (magasins de seconde main) ou des mesures d’accompagnement avec un éducateur qui vient toutes les deux semaines.

17 : 30 - Je rentre à la maison,
en sachant que j’ai une journée complètement différente qui m’attend demain, avec une mission de garde et une collègue absente que je dois remplacer en audience au pied levé - ce que nous redoutons toutes et tous, nous les assistant·e·s sociaux·les, car cela demande du temps de bien se préparer !

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