Une journée dans la vie de Julien Mbaïminan, RME

Responsable de mandats d’évaluation à l’UEMS, unité qui est chargée des situations de séparations conflictuelles, de l’exécution des mesures de protection dans le cas d’enlèvements d’enfants et des enquêtes ciblées.

• En poste à la DGEJ depuis 2022
• Julien a été commercial au Tchad, et dans l’événementiel en France, puis s’est reconverti à 44 ans dans le social. Il a effectué une formation de 4 ans à la HETSL en travaillant en parallèle dans un foyer pour personnes sourdes et aveugles.

08 : 00 - Je prépare les rencontres avec les parents.
Je réponds à certains courriels comme à un pédiatre, une enseignante, etc.A 90%, j’ai un portefeuille de 10 mandats, ce qui correspond à 10 famillessuivies en simultané sur une période de 4 mois.

10 : 00 - Entretien avec un parent, une des étapes de l’évaluation.
La justice a mandaté notre Unité afin d’évaluer et de formuler des propositionsquant à l’attribution de la garde et du droit de visite d’un enfant.Ce jour-là, je rencontre la mère pour entendre son récit et comprendreses attentes. Lors de cet entretien, je fais en sorte de créer un climat deconfiance. Mon objectif est que cette mère se sente à l’aise et pas jugée.C’est pourquoi je recentre toujours les discussions sur l’enfant. En find’entretien, je conviens avec la mère d’une prochaine visite à son domicileen présence de son enfant, afin d’évaluer les relations mère-enfant etles conditions de vie.

12 : 00 - Je m’entretiens avec un pédopsychiatre.
Celui-ci suit un enfant qui souffre d’un trouble de l’attention avec hyperactivité(TDAH) sévère, ayant des répercussions importantes sur ses apprentissagesscolaires. Le médecin recommande un traitement pharmacologique,auquel le père s’oppose. Nous évoquons les implications que cette prise demédicament présente pour l’enfant. La mère réclame l’autorité parentaleexclusive afin de pouvoir se déterminer seule sur les questions médicales.Après concertation avec ma hiérarchie, j’écris à la justice et sollicite parvoie de mesures urgentes de limiter l’autorité parentale du père, maisuniquement sur les questions médicales.

12 : 30 - Pause repas avec les collègues.
J’aime ces moments. On parle de nos familles et de nos loisirs, mais leplus souvent on parle de notre travail. Nous sommes une équipe trèssoudée. Face à des situations complexes, on échange beaucoup, on estappelés à se soutenir. Les dossiers sont attribués de manière individuelle,mais les hypothèses d’interventions sont posées à plusieurs.

14 : 00 - Je lis une lettre d’une maman en colère.
A travers un long courrier, une mère m’exprime son mécontentement et remet en cause ma proposition de reprise du lien entre son fils et son père, qu'il n'a pas revu depuis plus d'un an en raison du conflit parental. Les désaccords avec les parents sont fréquents et je m’efforce de leur expliquer mon positionnement, avec patience et bienveillance. Le dialogue reste donc toujours privilégié. Cela dit, c'est la justice qui prend les décisions finales.

15 : 00 - Visite au domicile d’un parent dans le cadre d’une évaluation.
Il est l’heure de me rendre chez un parent. Les visites à domicile permettentd'évaluer l'environnement dans lequel l'enfant évolue, tout en observantses interactions avec chacun de ses parents. C’est aussi un momentprivilégié pour jouer et échanger avec les enfants sur la situation familiale,en tenant compte de leur âge et de leur capacité de discernement.

17 : 00 - Je rentre car demain j’ai une audience importante.