Mandat N° 31
De l'enseignement par compétence à l'appréciation chiffrée du travail de l'élève : quelle utilisation des objectifs du plan d'études ? (P. Gilliéron Giroud)
Contexte
La réforme scolaire, mise en application dès 1997, visait à introduire dans les classes des innovations pédagogiques par le biais de nouvelles pratiques d'évaluation des apprentissages des élèves et par l'introduction d'un dossier d'évaluation. La nécessité de préciser les visées de l'enseignement (notamment en termes de compétences et de connaissances) focalise les réflexions sur la question des objectifs d'enseignement-apprentissage. La réécriture du plan d'études vaudois débute au moment de l'introduction du projet École vaudoise en mutation (EVM) dans les classes. Une première version du document est éditée en 2000. Elle a fait l'objet de deux remises à jour partiel (2001 et 2003).
La Loi scolaire, qui vient d'être modifiée, fait une place importante aux objectifs d'apprentissage. En effet, pour la première fois, la référence à ceux-ci figure dans la Loi scolaire (art. 3). Il y est indiqué que l'école vise à faire atteindre à chaque élève des objectifs d'apprentissage et que ceux-ci sont définis dans un plan d'études en termes de connaissances et de compétences. L'article 8 de la Loi précise que le travail de l'élève est évalué en référence aux objectifs d'apprentissage. Le lien entre objectifs d'enseignement (définis en termes de compétences et de connaissances) et évaluation des apprentissages est donc clairement établi et les pratiques doivent désormais s'y conformer.
Objectifs
Il importe maintenant de questionner la demande institutionnelle évoquée plus haut. La recherche vise ainsi à connaître le travail des enseignants et à préciser leurs attentes, mais aussi leurs difficultés et leurs besoins, en matière de transposition du savoir prescrit en savoir enseigné puis en savoir évalué. Elle donnera lieu à des propositions visant à améliorer l'encadrement par l'institution du travail par objectif dans les classes.
Il s'agit d'analyser, d'une part, la nature des éléments significatifs (définis comme étant des bilans qui portent au moins sur une compétence, EMPL p. 15) et des appréciations qui y figurent et, d'autre part, de documenter les liens entre les notes attribuées aux apprentissages des élèves et l'enseignement par compétences (décrites, dans le plan d'études vaudois, sous la forme de compétences visées, de compétences associées et d'objectifs fondamentaux).
Le domaine retenu pour cette analyse est la langue I dans les trois voies du secondaire (VSO - VSG - VSB) du 7e degré. Plus concrètement, il s'agit de comprendre le « fonctionnement » de l'enseignant à travers des informations recueillies sur les travaux des élèves ainsi que, par entretien, sur les différentes étapes de son travail et de questionner les choix effectués notamment en ce qui concerne :
- La part de réécriture des compétences associées (comment, par qui, pour qui et quand).
- Les moyens et les activités d'enseignement choisis.
- L'articulation, en cours d'apprentissage, avec une démarche d'évaluation formative.
- La présence, en cours d'apprentissage, d'une ou de plusieurs évaluations sommatives.
- Le type de tâches proposées aux élèves dans l'élément significatif.
- Le type d'objectifs qui figurent sur l'élément significatif.
- L'échelle de correction choisie et à quoi se réfère chaque position.
- La prise en compte d'aspects qualitatifs dans le résultat chiffré attribué à l'élève et leur importance.
Chacune de ces questions sera traitée en référence à la ou les compétences et aux connaissances qui doivent être développées chez les élèves.
Populations étudiées
Enseignants de 30 classes du 7e degré (10 par filière).
Instruments et démarches de recueil d'informations
Les informations utiles à la recherche seront recueillies au moyen :
- D’éléments significatifs de la classe.
- D’entretiens avec les enseignants.
Calendrier
Janvier 2004 - juin 2006