Les enjeux d'une démographie dynamique
Des scénarios hauts pour tous les niveaux d’enseignement
L’étude de l’Office fédéral (OFS) concernant les « Scénarios 2018-2027 pour le système de formation » établit plusieurs tendances, notamment la hausse du taux de passage après la scolarité obligatoire vers les écoles de maturité gymnasiale, la propension croissante des élèves de la formation professionnelle à préparer une maturité professionnelle ou encore la transition croissante après ce titre vers les HES. Il souligne également que « les scénarios élaborés par le passé ont eu tendance à sous-estimer les évolutions effectives ».
Le dynamisme vaudois
En 2019, les hautes écoles sises sur sol vaudois (UNIL, HEP, HES) accueillaient au total 26 222 étudiant·e·s. Chiffre auquel il convient d’ajouter les 11 032 étudiant·e·s inscrit·e·s à l’EPFL. Depuis 2010, les hautes écoles vaudoises enregistrent, toutes formations confondues, une croissance des effectifs étudiants. C’est une constante stable pour l’UNIL, avec un taux de croissance annuel moyen de 3,2% sur la décennie écoulée, ce qui a ajouté un tiers d’étudiant·e·s en dix ans. Pour la HEP Vaud, le taux de croissance sur la même période a été plus fluctuant, mais pratiquement toujours positif, avec une moyenne annuelle de 8,9% – le nombre d’étudiant·e·s a donc quasiment doublé. Les évolutions au sein des HES sont plus variables selon les domaines d’activité. On constate une tendance à la stabilisation, même si le taux de croissance moyen des effectifs au sein de la HES-SO (et de l’ensemble des HES sur sol vaudois) s’élève annuellement à 3,2%. Dans le domaine de la Santé, les deux HES vaudoises ont enregistré une augmentation de plus de la moitié de leurs effectifs depuis 2010.
Une rentrée particulière dans un contexte sanitaire tendu
Pour la rentrée 2020, le contexte particulier créé par la pandémie contribue à une hausse marquée des effectifs étudiants. Se basant sur des sondages réalisés juste avant l’été, le Centre suisse de coordination pour la recherche en éducation (CSRE) prédisait une augmentation de l’ordre de 10% des nouvelles inscriptions dans les hautes écoles suisses par rapport à la moyenne des années précédentes. Le contexte sanitaire pousserait nombre de jeunes fraîchement diplômés (maturité) à ne pas s’octroyer une année sabbatique et à démarrer immédiatement un cursus tertiaire.
De premiers indices dans ce sens ont été enregistrés par les directions des hautes écoles vaudoises. Selon des données provisoires (fin juillet 2020), qui restent à confirmer, les années propédeutiques, tant dans le domaine de la santé (HESAV, La Source) qu’à l’ECAL, devraient connaître une augmentation significative, entre 12 et 15%, de leurs effectifs. Ceci alors que dans ces institutions le nombre d’entrant·e·s en bachelor s’annonce plutôt stable. À la HEIG-VD, une augmentation de l’ordre de 11% est bien attendue pour les étudiant·e·s en bachelor. Fin juillet, l’UNIL prévoyait une croissance de 5% de ses effectifs, tout en sachant que les décisions prises pour les derniers examens en raison de la Covid-19 (tentative non comptée comme un échec) pourraient encore faire augmenter ce taux.
À l’inverse, un facteur serait de nature à contrebalancer cette tendance marquée à la hausse des effectifs étudiants : de nombreux candidats issus de l’étranger pourraient renoncer à court terme à venir étudier en Suisse en raison de la pandémie.
Davantage de parcours, des formations en emploi ou à temps partiel
Si, globalement, le nombre d’étudiant·e·s augmente, il en est de même pour la diversité des profils des personnes qui se lancent dans un cursus tertiaire, et aussi des différents types de formation. Pour quelqu’un qui souhaite changer d’orientation ou reprendre des études, dans notre société où la mobilité professionnelle est valorisée, davantage de possibilités existent désormais au sein des hautes écoles vaudoises.
La HEIG-VD propose par exemple de se former en emploi ou à temps partiel. Par rapport à un cursus à plein temps, la durée des études est allongée de deux semestres. À la HEP Vaud, la formation à l’enseignement primaire est à plein temps, mais différents aménagements du plan de formation existent pour que les formations à l’enseignement secondaire I et II puissent être suivies en cours d’emploi. Par ailleurs, à l’UNIL, dès l’automne 2020, tous les bachelors proposés pourront être suivis à temps partiel pour une durée normale de douze semestres. Cette possibilité rejoint celle des masters qui peuvent presque tous être suivis à temps partiel.
Davantage d’étudiant·e·s, davantage de logements
Depuis la création de la Fondation Maisons pour Etudiants Lausanne (FMEL) en 1961, de nombreux efforts ont été consentis dans l’offre en logements étudiants sur le territoire vaudois. En 2019, la FMEL disposait d’une capacité d’accueil de 2535 lits. La décennie qui s’ouvre offre de nouvelles perspectives de logement, notamment avec le Vortex, désormais emblématique bâtiment du Campus de Dorigny. Le Vortex offre 829 chambres pour étudiant·e·s et 76 logements pour les hôtes académiques, sans compter des locaux collectifs pour la vie communautaire du site. Après avoir servi de village olympique pour les Jeux Olympiques de la jeunesse Lausanne 2020 puis de logement d’urgence pour la Protection civile durant le pic de la pandémie Covid-19, le Vortex a été remis durant l’été 2020 à la FMEL et à l’UNIL. Sa mise en service marque un nouveau tournant pour le Campus lausannois, qui sera ainsi habité, jour et nuit, par certains membres de sa communauté.
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