Vers une école plus durable

Depuis l’hiver dernier, le réchauffement climatique est au cœur des préoccupations de la jeunesse internationale. Les élèves, étudiant·e·s et apprenti·e·s vaudois·e·s ne font pas exception : ils·elles ont participé de manière inédite à des mobilisations de grande ampleur. Le Conseil d’État a d'ailleurs inscrit dans son Programme de législature 2017-2022 des objectifs inspirés de l’Agenda 2030, le cadre de référence du développement durable proposé par l’ONU. Il est en train d’élaborer un programme de mesures constituant son « Plan Climat ». Il en attend la réduction importante des émissions de CO2 et la préparation du canton et sa population aux effets du réchauffement climatique. De son côté, le Grand Conseil vaudois a déclaré l’« urgence climatique » en mars 2019.

Les lieux de formation vaudois ont été largement touchés par les mobilisations des jeunes pour le climat la première moitié de l’année 2019. Pour répondre à la demande forte exprimée par la jeunesse, mais aussi parce que la formation a un rôle clef à jouer dans les changements de société, un groupe de travail « Durabilité au DFJC » a été créé en avril 2019. Il réunit des représentants des directions générales et services du département, de l'UNIL ainsi que des délégué·e·s de la jeunesse vaudoise issu·e·s du mouvement des « grévistes » du climat et de la Commission de jeunes du Canton.

Recenser et prescrire les bonnes pratiques

Les travaux portent en premier lieu sur un recensement des mesures existantes en termes de durabilité, pour identifier et prescrire les bonnes pratiques déjà mises en place dans les établissements. De nouveaux projets sont élaborés en parallèle. Ils concernent tant le cadre de vie des lieux de formation – infrastructures, mobilité, restauration collective, vie scolaire – que le contenu des enseignements. Ils partagent le double objectif de réduire l’impact environnemental de l’école vaudoise et de préparer les jeunes aux exigences qu’imposent les défis environnementaux. Le DFJC a le souci de viser une cohérence entre les contenus enseignés, la pédagogie et le cadre de la formation, cohérence qui répond à l’exigence d’exemplarité de l’État.

Parmi les nouveaux projets, un travail est initié pour que les cahiers des charges des constructions des lieux de formation de l’État (gymnases, écoles professionnelles, hautes écoles) intègrent les exigences environnementales dans les dispositifs énergétiques, les espaces verts, les cantines et les cuisines. Des recommandations dans ce sens seront aussi faites auprès des communes qui ont la responsabilité des bâtiments de l’école obligatoire. Par ailleurs, afin d’améliorer la qualité de l’air dans les espaces scolaires, des mesures sont prises à la rentrée pour évaluer le CO2 présent dans les salles de classe. Les établissements scolaires disposeront d’un appareil permettant de mesurer les taux de CO2 dans les classes pendant les cours. Des mesures organisationnelles faciliteront l’aération régulière des classes. 

Un autre enjeu renvoie aux impacts environnementaux de l’éducation numérique. Il importe que ce chantier prioritaire du DFJC respecte des bonnes pratiques en termes de durabilité. Cela concerne, par exemple, la durée de vie du matériel informatique ou les dépenses énergétiques du stockage des données. 

Par ailleurs, la Direction générale de l’enseignement postobligatoire élabore une « Plateforme Durabilité ». Cet outil, destiné à répondre à la demande des enseignant·e·s du secondaire II, permettra de partager des ressources et les bonnes pratiques au sein des gymnases et des écoles professionnelles concernant la vie sur les lieux de formation et les contenus enseignés. Sur le volet pédagogique, une réflexion globale est menée pour que les questions de durabilité dépassent le cloisonnement des disciplines, notamment par la tenue de journées thématiques dans les établissements ou l’organisation de « camps verts » favorisant une approche transversale des problématiques environnementales. À ce titre, la décision 164 de la cheffe du DFJC, de juillet 2019, encourage la tenue des activités scolaires collectives de l’école obligatoire sur le territoire suisse. Dorénavant, le choix de la destination et le mode de transport devront prendre en compte les aspects pédagogiques en matière de durabilité. 

La marche vers une école vaudoise durable est donc bien amorcée alors que les enjeux environnementaux sont aujourd’hui une donnée confirmée par les scientifiques et une réalité de plus en plus tangible pour l’ensemble de la population. La cheffe du DFJC est persuadée que l’école et les institutions de formation ont un rôle capital à jouer pour relever ce qui constitue l’un des plus grands défis au 21e siècle. Les démarches initiées s’inscrivent dans un temps long et c’est pourquoi le DFJC élabore un modèle de suivi des projets de durabilité y compris de leur gouvernance. Pour créer une culture commune autour des enjeux environnementaux, ce n’est qu’avec les directions d’établissement, les enseignant·e·s, l’ensemble des actrices et acteurs de la formation vaudoise, ainsi que la participation des élèves, que les changements à mener seront possibles. 

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