Addiction aux stupéfiants
Le cannabis vient en tête des substances illégales consommées en Suisse.
- En 2017, 14 % des personnes âgées de 15 à 34 ans avaient consommé ce produit au cours de l'année.
- Cette proportion s’élève à 22% chez les jeunes de 15 à 24 ans.
- Après le cannabis, la cocaïne est la drogue illégale la plus consommée (1.6%), suivie par l’ecstasy (1.4%) et l’héroïne (<1%).
Les conséquences de la consommation / de l’addiction peuvent toucher aussi bien la santé physique et mentale que la vie sociale et professionnelle.
Dois-je m'inquiéter ? Comprendre les mécanismes d’action des stupéfiants
L’effet d’une substance est l’addition de plusieurs facteurs :
- Le contexte de consommation : environnement physique lors de la prise, accessibilité du produit, influences, attentes liées au produit, etc
- Le contexte social : milieu de vie, situation sociale, équilibre relationnel, schéma familial, culture et religion, etc.
- Les caractéristiques physiques (taille, sexe, âge, état de santé, génétique etc) et psychiques (santé mentale, personnalité, humeur, compétences sociales) de la personne
- Le produit (qualité et propriétés pharmacologiques) ainsi que la durée et le mode de consommation, quantité consommée
Catégories de substances psychoactives
L’expérience psychotrope est globale
L’effet d’une substance ne se réduit pas aux phénomènes neurobiologiques qu’elle déclenche dans le cerveau, mais est la résultante d’un rapport entre la personne, le ou les produit(s), dans un contexte donné :
Les sensations physiques et psychiques dues à l’action du produit vont entrer en relation avec les attentes, motivations et représentations liées au milieu social et aux attaches culturelles, aux modes de pensées, à l’histoire et aux caractéristiques de la personne, tout ceci va influencer les mécanismes biologiques provoqués par la substance et les sensations qu’ils produisent.
Ces tests d'auto-évaluation vous permettent d’évaluer votre situation :
Risques associés à la consommation de stupéfiants
- Impact physiologique : selon la substance et le mode de consommation, les stupéfiants peuvent perturber le système nerveux central et le système hormonal. Ils peuvent provoquer une augmentation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle, des dommages aux voies respiratoires et aux poumons, des problèmes digestifs et hépatiques, un affaiblissement du système immunitaire, etc.
- Risques liés au mode d’administration : des infections virales ou bactériennes peuvent être provoquées lors d’usage ponctuel ou répété dans de mauvaises conditions d’hygiène.
- Impact social : la consommation de stupéfiants peut entraîner des problèmes sociaux tels que la perte d'emploi, des difficultés financières, des problèmes relationnels, des problèmes juridiques, etc.
- Modification de l’activité cérébrale : les perceptions, les compétences intellectuelles et cognitives, l’humeur et la motivation sont perturbés. Selon la vulnérabilité de la personne et la substance consommée, des complications psychiatriques sont possibles, tels que l’anxiété, la dépression, les syndromes confusionnels (troubles de la mémoire, de la vigilance et de l’orientation) et les psychoses aigues (idées délirantes, hallucinations, paranoïa, etc.).
- Comportements à risque : le consommateur n’est plus capable de juger sainement des dangers ; ses capacités d’attention et de réaction sont altérées, ce qui élève les risques d’accidents et de blessures (par ex : relations sexuelles non protégées, prise de décisions impulsives, conduite sous stupéfiants etc.).
- Un potentiel addictif : les stupéfiants peuvent entrainer une perte de contrôle de la consommation, avec dépendance et état de manque.
- Effet toxique : en fonction de la dose, de la concentration du produit consommé, des effets toxiques peuvent se manifester, comme des complications respiratoires et neurologiques.
- Risque d'overdose : comme son nom l’indique, l’overdose signifie que la dose est trop élevée pour être assimilée par l’organisme, ce qui provoque des troubles graves, voire mortels. Par exemple, les dépresseurs (opiacés, benzodiazépines, GHB etc.) peuvent provoquer une dépression respiratoire, c’est-à-dire une diminution et même un arrêt de la respiration, ainsi que des troubles de la conscience. Que faire face à une suspicion d’overdose ? Appeler le 144.
⚠ L’overdose est particulièrement fréquente avec les opiacés (codéine, fentanyl, morphine etc.) et en cas de polyconsommation.
Le fait de mélanger différentes substances peut :
- Amplifier les effets des différentes substances
- Renforcer, diminuer ou altérer l’effet de nombreux médicaments
Lorsque la consommation d’une ou plusieurs substances est soudainement réduite ou interrompue, le corps peut réagir en manifestant divers symptômes de sevrage :
- Tension psychique (irritabilité, agitation, anxiété etc.)
- Douleurs musculaires,
- Nausées, sueurs et tremblements,
- Problèmes cardiovasculaires etc.
Si vous ou quelqu'un de votre entourage présente des symptômes de sevrage, il est essentiel de consulter rapidement un professionnel de la santé. Celui-ci pourra fournir un soutien approprié et réduire les risques pour la santé. Le sevrage sans aide médicale appropriée peut être dangereux et potentiellement mortel.
Comment réagir : osez demander de l'aide en cas de dépendance
Si vous ou l’un de vos proches pensez souffrir d’addiction ou être à risque d’en développer une, vous devriez sans attendre demander de l’aide. Un professionnel de santé pourra vous orienter et définir avec vous une prise en charge adaptée à votre situation.
De nombreuses ressources professionnelles existent : en ligne, lors de consultations, voire pour des séjours ; certaines sont spécialisées pour certains publics et/ou certaines dépendances. Le répertoire des Ressources Addiction et Précarité fait avec la Fondation Le Relais vous aide à trouver le meilleur soutien adapté à votre situation.
- INFODROG - Aperçu des formes de dépendances
- PRAXIS - Classification des substances psychoactives
- OFSP : Monitoring de la consommation de stupéfiants
- ADDICTION SUISSE - Effets et risques : Cannabis ; Opioïdes ; Médicaments ; MDMA et Ecstasy ; Amphétamine et Métamphétamine ; Cocaïne ; Hallucinogènes.