Addiction aux écrans

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La numérisation de la société expose la population à une utilisation intensive des écrans, désormais omniprésents, ainsi que des contenus en ligne. Cette évolution peut entraîner des comportements addictifs liés à ces écrans, ainsi que des problèmes de santé.

Très attractifs, les écrans donnent accès à une variété de contenus multimédias informatifs, divertissants et toujours disponibles. Il est cependant crucial de maintenir un équilibre sain avec d'autres activités, notamment physiques et sociales, pour favoriser un développement global.

Les adolescents face aux écrans

Les jeunes sont particulièrement concernés. Selon les études (chiffres de 2022), 82% des adolescents de 11 à 15 ans sont en ligne chaque jour . Parmi ceux-ci :

  • 90% s’en servent comme moyen de communication
  • 65% utilisent les réseaux sociaux 
  • 20 % jouent à des jeux vidéo
  • 48 % écoutent de la musique/la radio/un podcast et 20 % regardent des films/séries en streaming
  • 10 % utilisent internet pour leurs devoirs 

Les jeunes présentent plusieurs facteurs de vulnérabilité liés à leur âge dans l’utilisation des écrans :

  1. Le développement du cerveau n’est pas encore terminé à l’adolescence, En particulier, les fonctions de contrôle, de régulation et d’anticipation. C’est aussi le moment où le cerveau est particulièrement sensible et demandeur de stimulations, d’intensité, de nouveauté qui sont largement offertes par les différents médias à leur disposition.
  2. L’adolescence est une période de quête identitaire. Les contenus en ligne permettent de s’exprimer de manière anonyme, de devenir la personne que l’on souhaite au travers des avatars et jeux en ligne et d’avoir un sentiment de maitrise sur « un monde à soi ».
  3. Les écrans offrent un espace de socialisation et d’autonomisation, en marge des parents, à un moment clé du développement de leur personnalité et de la vie sociale. En ligne, il est possible pour les jeunes d’interagir avec leurs amis « réels » une fois rentrés à la maison et d’intégrer des groupes partageant les mêmes centres d’intérêts. 

Comment savoir quand l’usage des écrans devient problématique ?

Dans une société où les écrans sont utilisés de manière constante, le défi est de déterminer à partir de quel moment cette utilisation peut être qualifiée de « problématique » ou « excessive » et s’apparente à un comportement d’addiction. 

Plusieurs indices peuvent être révélateurs d’une utilisation problématique ou excessive des écrans :

  • L’intérêt pour des activités autrefois plaisantes diminue au profit du temps passé sur les écrans.
  • Le temps autrefois consacré à des activités importantes pour la santé et la vie sociale, telles que le travail, les études, les relations sociales ou le sommeil, est passé sur les écrans.
  • L’écran est utilisé comme échappatoire  gérer des émotions négatives comme la tristesse,  la colère, l’angoisse, le stress, etc.
  • Des pensées envahissantes et des sentiments d’irritabilité, d’anxiété ou d’inconfort surviennent lorsque l'accès aux écrans est limité.
  • Des conflits familiaux ou professionnels sont déclenchés par l’utilisation des écrans.
  • L’isolement social se développe, la personne privilégiant les écrans aux moments passés avec des amis, par exemple.

Rappelons toutefois qu’à l’adolescence, il est important de rester très prudent par rapport aux étiquettes que l’on pourrait poser sur le comportement puisque ces comportements, aussi inquiétants qu’ils puissent être, restent souvent modulables. 

Arrivez-vous à contrôler votre usage d’internet et des écrans ? Ces tests d'auto-évaluation fiables vous permettent d’évaluer votre situation :

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Risques associés à l’abus d’écrans et de contenus web

Impacts sur la santé physique

  • Les nombreuses heures passées sur les écrans contribuent à un mode de vie sédentaire, ce qui est associé à des problèmes de santé tels que l'obésité, les troubles cardiovasculaires et le diabète.
  • L'exposition à la lumière bleue des écrans, en particulier avant le coucher, peut perturber le cycle et la qualité du sommeil.
  • Une utilisation prolongée des écrans provoque également une sécheresse oculaire (du fait qu'on cligne cinq fois moins des yeux quand on regarde un écran), une fatigue visuelle, une vision trouble, des maux de tête, des yeux qui chauffent ou qui picotent, de même qu'une perte d'attention ou de concentration.
  • Enfin, une mauvaise posture pendant l'utilisation des écrans peut entraîner des problèmes musculosquelettiques tels que des douleurs à la nuque, au dos et aux épaules.

Impacts sur la vie sociale

  • Problèmes relationnels et atteinte à la vie sociale peuvent survenir, en particulier si l’utilisation des écrans interfère avec les échanges familiaux, amicaux et les activités/hobbys qui plaisaient, avec un risque d’isolement.
  • Absentéisme scolaire ou problèmes professionnels.
  • Les risques financiers liés aux achats intégrés, aux paris en ligne, etc.

Impacts sur la santé psychique

En développant des signes qui s’apparentent à une addiction comportementale,

  • La personne risque de développer de l’anxiété de la dépression et de l’agressivité.
  • Son image de soi peut se dégrader.
  • La personne peut utiliser de plus en plus l’écran pour l’aider à gérer des émotions négatives (tristesse, colère...).
  • Elle pourra avoir des pensées envahissantes autour de ce comportement.

Cyber-risques

  • Le cyberharcèlement est favorisé par les réseaux sociaux et l’activité en ligne . Selon les études, un tiers (29%) des jeunes en suisse a déjà vécu du harcèlement en ligne.
  • Exposition à des contenu inappropriés, par exemple à caractère violent ou sexuel : les études révèlent que près de la moitié (47%) des adolescents entre 12 et 19 ans a déjà été abordée en ligne par une personne ayant des intentions sexuelles indésirables et qu’un cinquième (18%) des jeunes entre 12 et 13 ans a déjà visionné des films pornographiques.
  • Problèmes liés à la protection des données, comme par exemple la diffusion sans accord ou l’utilisation frauduleuse d’informations et d’images personnelles.  
  • L’activité en ligne augmente les risques financiers (arnaques, frais cachés, etc)
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Comment réagir : osez demander de l'aide en cas de dépendance

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Si vous ou l’un de vos proches pensez souffrir d’addiction ou être à risque d’en développer une, vous devriez sans attendre demander de l’aide. Un professionnel de santé pourra vous orienter et définir avec vous une prise en charge adaptée à votre situation.

De nombreuses ressources professionnelles existent : en ligne, lors de consultations, voire pour des séjours ; certaines sont spécialisées pour certains publics et/ou certaines dépendances. Le répertoire des Ressources Addiction et Précarité fait avec la Fondation Le Relais vous aide à trouver le meilleur soutien adapté à votre situation.

demander de l'aide: liste de contacts

Il est d’abord important d’essayer de comprendre les raisons qui se cachent derrière cette situation : la personne concernée est-elle en souffrance psychique ? En effet, l’abus d’écran peut constituer un refuge ou une échappatoire en cas de stress, perte de l’estime de soi, angoisse, etc.. ou de difficultés momentanées ou durables dans la gestion du temps, des émotions et des liens sociaux.

Le rôle des adultes est important pour aider les jeunes à  :

  • Comprendre les enjeux commerciaux dans lesquels ils sont pris
  • Gérer leur temps
  • Réguler leurs émotions
  • Contrôler leur image
  • Connaître les lois, leurs droits et leurs devoirs
  • Comprendre les risques liés à la transmission de données personnelles ou l’échange avec des personnes mal intentionnées, comme des délinquants sexuels.

Selon votre relation à l’adolescent, plusieurs pistes s’offrent à vous :

  • Fixer un cadre clair pour l’utilisation des écrans : définissez les moments de la journée pendant lesquels les écrans sont autorisés, le temps qui peut y être consacré et les activités autorisées. Au moment de discuter les règles d’usage, parlez-lui des conséquences en cas de non-respect de celles-ci. De manière générale, les écrans ne devraient pas être utilisés comme moyen de récompense ou de punition.
  • Intéressez-vous aux contenus et activités en ligne : Intéressez-vous aux vidéos qu’il ou elle regarde, à ses post sur les réseaux sociaux etc. Une approche équilibrée et compréhensive favorise un soutien efficace
  • Établissez un dialogue ouvert et non-jugeant avec l'adolescent : échangez sur ses activités, sur l’attractivité des activités en lignes, les risques et peut-être les causes de l’usage des écrans, etc.
  • Restez attentif aux signes de détresse émotionnelle ou psychologique : Si la ou le jeune semble déprimé, anxieux ou s’isole de plus en plus, restez à l’écoute et envisagez de consulter un professionnel de santé. Vous pouvez informer et échanger avec sa famille si vous n’en faites pas partie.
  • Proposez des alternatives aux activités sur écran, comme des activités sportives, artistiques ou sociales. Participez si possible à ces activités pour renforcer le lien et montrer l'importance des interactions hors ligne. Un adolescent a besoin d’activités variées pour se développer : des activités artistiques et sportives, solitaires et en groupe, dans le monde physique et dans le monde virtuel, à l’intérieur et à l’extérieur. Les activités pratiquées devant les écrans ne sont pas à bannir complètement ; il s’agit plutôt de trouver un équilibre, celui-ci pouvant varier d’un jeune à l’autre.

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