Addiction à l'alcool

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La consommation d’alcool, souvent banalisée, est très répandue en Suisse, où elle s’inscrit pleinement dans les pratiques sociales. Les données révèlent que :

  • 85 % des personnes âgées de plus de 15 ans consomment, de manière plus ou moins régulière, des boissons alcoolisées telles que la bière, le vin, le cidre ou les spiritueux ;
  • En 2023, on estime qu’environ 250 000 personnes en Suisse souffrent de dépendance à l’alcool.

L’alcool est une substance psychoactive, ce qui veut dire qu’il agit sur l’activité mentale. Il a des effets toxiques sur de nombreux systèmes et organes (voir les risques). Lorsque la consommation devient problématique, elle entraîne des conséquences sur la santé et la vie sociale et concerne aussi bien la personne qui boit que son entourage. On estime aujourd’hui à 250'000 le nombre de personnes dépendantes à l’alcool en Suisse.

Comment savoir quand l’alcool devient problématique ?

Plusieurs indices peuvent indiquer qu’une consommation occasionnelle devient problématique. Les symptômes de la dépendance à l’alcool sont :

  • Un désir de boire de l’alcool compulsif, irrésistible.
  • La perte de contrôle sur la consommation en termes de début, de fin et de quantité bue.
  • La nécessité de boire toujours plus pour ressentir l’ivresse.
  • Une augmentation du temps passé à consommer des boissons alcoolisées et à récupérer de leurs effets négatifs.
  • La perte d’intérêt pour d’autres aspects de la vie.
  • L'apparition de symptômes de manque lors d’arrêt de la consommation : tremblements, nausées, transpiration excessive, anxiété, insomnie, irritabilité, confusion, etc.
  • Une consommation d’alcool qui continue, malgré la survenue de problèmes liés.

Les effets de l’alcool sont différents selon les personnes et varient selon l’âge et le sexe.

Ces tests vous permettent d’évaluer vous-même, de manière fiable, votre rapport à l’alcool :

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Risques associés à la consommation d’alcool

L’alcool agit directement et indirectement sur de nombreux systèmes et organes. Les principaux risques liés à la consommation d’alcool comprennent :  

Comportement à risque : l’alcool entrave la capacité de jugement et les capacités cognitives (traitement de l'information, la compréhension, la mémoire, la résolution de problèmes, la perception, l'attention, le langage etc), ce qui peut entraîner des comportements à risque tels que la conduite en état d’ébriété, des relations sexuelles non protégées, la prise de décisions impulsives, etc.

Risques physiques / Accidents et blessures : l’alcool altère la coordination des mouvements, ralentit les réflexes, provoque des difficultés de concentration et est ainsi facteur de nombreux accidents et blessures, notamment les accidents de la route, les chutes, les accidents domestiques, etc.

Problèmes de santé : l’effet toxique de l’alcool entraîne des atteintes dans l’ensemble de l’organisme. Plus les quantités consommées sont importantes et fréquentes, plus les risques et dommages sont élevés :

  • Cancers : p.ex. bouche, gorge, œsophage, larynx, pancréas, foie et sein.
  • Maladies du système digestif : p.ex. pancréatite, gastrite, stéatose, hépatite alcoolique et cirrhose du foie.
  • Maladies cardiaques et circulatoires : accident vasculaire cérébral, hypertension, infarctus.
  • Affaiblissement du système immunitaire
  • Maladies du système nerveux : polyneuropathie alcoolique, démence alcoolique et atrophie du cerveau, encéphalopathie de Wernicke, syndrome de Korsakoff, myopathie alcoolique.
  • Problèmes de santé psychique : dépendance, dépression, anxiété, pensées suicidaires etc.

Vie sociale dégradée : la consommation fréquente d’alcool peut diminuer la qualité de vie, menacer les relations avec l’entourage et avoir un impact négatif sur le travail, l'éducation et d'autres aspects de la vie sociale.

Intoxication alcoolique : le vomissement est un symptôme typique provoqué par une irritation de l’estomac. La personne peut également souffrir d’un état de confusion et de difficultés respiratoire, son pouls devient rapide, sa température corporelle baisse et elle peut faire des convulsions.

Lorsque l’on parle d’ « alcool », on parle en réalité d’éthanol, ou alcool éthylique / alcool pur. Même si les boissons varient en goûts, couleurs, additifs, production, c’est la présence d’éthanol qui agit de manière spécifique sur l’organisme.

  • L’éthanol est un liquide incolore obtenu par la fermentation de produits contenants des hydrates de carbone, tels que les fruits, les céréales ou les pommes de terre.
  • Il est également utilisé dans l’alimentation et les soins. Certains produits pharmaceutiques, cosmétiques, désinfectants, dissolvants ou colorants contiennent de l’éthanol.

Toutes les boissons alcoolisées (bière, vin ou spiritueux) contiennent de l’éthanol, seule la quantité varie. C'est cette substance qui vous affecte et non le type de boisson que vous choisissez.

Evaluer la consommation se fait en comptant les unités d’alcool absorbées. Le nombre d’unités dépend du pourcentage (ou degré d’alcool) d’une boisson : par exemple, une liqueur à 40° (ou 40 %) signifie que 100 ml de cette boisson contiennent 40 ml d’alcool pur.

En Suisse 1 verre standard = 1 unité d’alcool = environ 10g d’alcool pur.

Lorsqu'une personne absorbe une boisson alcoolisée :

  • Une partie est rapidement absorbée dans le sang à travers les muqueuses de la bouche et de l’œsophage, tandis qu’une autre est assimilée au niveau de l’estomac et de l’intestin,
  • L’alcool atteint rapidement le système nerveux central,
  • Les premiers effets ressentis sont stimulants, relaxants, désinhibants et euphorisants,
  • Très rapidement, l’alcool ralentit et perturbe l'activité du cerveau (voir risques),
  • La décomposition se fait dans le foie grâce à des enzymes et ne peut pas être accélérée : il faut une heure pour éliminer une unité d'alcool. Durant ce temps, l'alcool reste présent dans le corps. Une forte concentration d’alcool dans le sang peut entraîner une perte de connaissance, une amnésie, une respiration faible, une température corporelle plus basse, des paralysies, un coma, des mictions involontaires (pertes d’urines), un arrêt respiratoire ou même la mort.
  • Attention, une consommation d'alcool ponctuelle et élevée («consommation excessive sur une courte période ou binge drinking ») atteint aussi l’organisme : empoisonnements, inflammation du pancréas ou troubles du rythme cardiaque par exemple.

Consommer simultanément plusieurs types d’alcool ou l’associer avec différentes substances, peut

  • Amplifier les effets de l’alcool ou des autres substances
  • Modifier les effets des médicaments pris. Leur effet peut être renforcé, diminué ou altéré.

Selon le sexe et l’âge de la personne, le corps va métaboliser (éliminer) différemment l’alcool.

L'alcool dans le corps : différences biologiques

L’alcoolémie ne dépend pas seulement de la quantité d’alcool consommée, mais également de facteurs individuels comme l’âge, le sexe et le poids.

  • Le corps d’une femme comporte davantage de tissus adipeux (graisseux) et moins de liquides que celui d’un homme. Or l’alcool se dissout plus facilement dans l’eau que dans la graisse et va se diluer avant tout dans le liquide corporel. A poids égal et à quantité égale d’alcool consommé, la concentration d’alcool dans le sang sera donc plus élevée chez les femmes que chez les hommes.
  • De plus, le foie des femmes dispose de moins d’enzymes qui décomposent l’alcool, ce qui ralentit son élimination chez elles.

La consommation d’alcool est fortement déconseillée pendant la grossesse. L’alcool peut passer par le placenta et nuire au développement du fœtus, avec d’importantes conséquences

  • Faible poids à la naissance
  • Retard de croissance
  • Malformations des organes internes
  • Retard dans le développement mental, c’est-à dire le fonctionnement intellectuel
  • Troubles du développement neurologique, qui peuvent toucher le fonctionnement cognitif, moteur, social, émotionnel ou comportemental.
  • Troubles du comportement ou des difficultés d’apprentissage.

La consommation d’alcool est également déconseillée durant l’allaitement car il parvient à l’enfant à travers le lait maternel.

  • Le poids des jeunes est souvent inférieur à celui des adultes, ce qui fait que l’alcool sera plus concentré.
  • Leur organisme n’élimine pas bien l’alcool car le foie n’est pas encore complètement développé et produit moins d’enzymes chargés de le dégrader.
  • Chez les jeunes enfants, même une quantité minime d’alcool peut entraîner une diminution de la respiration et mener à la mort.
  • L’alcool entrave les processus physiques de développement : croissance osseuse, développement cérébral par exemple. 

  • Avec l’âge, l'organisme se déshydrate. La diminution du liquide corporel implique que l’alcool y sera plus concentré.  
  • L'alcool peut modifier l'effet des médicaments ou provoquer des interactions dangereuses.
  • La consommation excessive d'alcool peut avoir d'autres effets néfastes pour la santé : complications neuropsychiatriques, états de confusion, chutes, dénutrition etc.
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Comment réagir : osez demander de l'aide en cas de dépendance

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Contactez un professionnel de santé

  • Si vous n’êtes pas à l’aise avec votre consommation d’alcool, si vous souhaitez en parler ou si vous souhaitez obtenir de l’aide.
  • Si, en raison d’une consommation problématique d’alcool, vous rencontrez des difficultés par exemple dans votre couple, dans votre rôle de parent ou dans votre travail.
  • Si vous montrez des symptômes de dépendance, consultez en urgence
  • Si vous présentez des symptômes tels que : altération de la conscience, idées suicidaires, douleurs thoraciques, palpitations, violentes douleurs abdominales, difficultés respiratoires ou convulsions et chutes.
  • Appelez sans délai un médecin, le 144, la Centrale téléphonique des médecins de garde (CTMG) au 0848 133 133, ou rendez-vous aux urgences.

En cas de sevrage

Attention : en cas de dépendance à l’alcool, le sevrage (arrêt brutal de la prise d’alcool) représente une urgence médicale, car il peut conduire au décès.

  • Si vous présentez des symptômes tels que : agitation, anxiété, insomnie, sudations, tachycardie (battements rapides du cœur); puis augmentation de la tension artérielle et de la température du corps, délire ou convulsions
  • Appelez sans délai un médecin, le 144, la Centrale téléphonique des médecins de garde (CTMG) au 0848 133 133, ou rendez-vous aux urgences.

De nombreuses ressources professionnelles existent : en ligne, lors de consultations, voire pour des séjours ; certaines sont spécialisées pour certains publics et/ou certaines dépendances. Le répertoire des Ressources Addiction et Précarité fait avec la Fondation Le Relais vous aide à trouver le meilleur soutien adapté à votre situation.

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