Bricoleuses et bricoleurs
BRICOLEUSES ET BRICOLEURS
Sommaire
Quel danger ?
Tous les bâtiments construits avant 1991 peuvent contenir de l’amiante.
Le danger vient des fibres d’amiante que l’on peut respirer lorsqu’elles se détachent du matériau. Une telle exposition, même à petite dose, peut mener à différentes maladies graves et mortelles.
Si votre bâtiment date d’avant 1991 et que vous bricolez régulièrement ou que vous planifiez des réparations, des installations ou des petits travaux, ne prenez pas de risques pour votre santé.
Que faire avant d'intervenir ?
Si vous planifiez des travaux ou des réparations, vous pouvez soit :
1) Réaliser un diagnostic amiante des parties du bâtiment concerné sur lesquelles vous intervenez
De nombreux matériaux peuvent contenir de l’amiante (voir ci-dessous) et il n’est pas possible de les reconnaître à l’œil nu. Seule une diagnostiqueuse ou un diagnostiqueur reconnu par le Forum Amiante Suisse (FACH) peut identifier la présence ou l’absence d’amiante dans un matériau et en évaluer sa dangerosité, ceci en effectuant des prélèvements qui seront analysés par un laboratoire spécialisé.
2) Renoncer à intervenir sur ce matériau
Dans le doute, et sans avoir réalisé de diagnostic amiante, il estvivement conseillé de ne pas trouer, percer, poncer, gratter, détruire, démonter ou décoller un matériau installé avant 1991 – en bref, de réaliser toute action qui endommage le matériau et qui pourrait libérer des fibres d’amiante dans l’air.
Il en va de la protection de votre santé et de celle des personnes vivant dans le logement.
Que faire si je sais que mon logement contient des matériaux amiantés ?
Cela dépend du degré d’urgence identifié par le diagnostic amiante. Lors de leur analyse, les entreprises de diagnostic évaluent les caractéristiques du matériau (état d’usure, degré d’agglomération de l’amiante, influences extérieures) et son emplacement (accessibilité, fréquentation du local, présence d’enfants ou de sportifs) et les classent en trois degrés d’urgence.
Degré d'urgence 2 et 3
Les matériaux amiantés fortement agglomérés et en bon état (degrés d’urgence 2 et 3) ne sont pas dangereux tant qu’ils ne font pas l’objet de travaux. Il s’agit par exemple d’un crépi amianté ou de la colle de carrelage dans une salle de bain ou une cuisine, sans carrelage cassé.
Si vous souhaitez intervenir sur ces matériaux, vous pouvez donc soit :
- Faire assainir ces matériaux en mandatant un entreprise spécialisée reconnue par la Suva
- Mandater un professionnel pour réaliser ces travaux. En effet, seul une travailleuse ou un travailleur formé dispose des équipements adaptés (masque, combinaison, perceuse munie d'une aspiration à la source, aspirateur à la source), connait les directives en lien avec l’amiante (nettoyage des outils, du local, protection des autres personnes) et est habilité à éliminer les déchets dans la bonne décharge.
- Renoncer à toucher à l’intégrité du matériau, en effectuant uniquement un travail de surface (coller, peindre)
- Vous contenter de travaux de surface : si le matériau en question est fortement aggloméré et en bon état, un travail de surface n’est pas problématique. Dans ces cas, au lieu de percer un trou, vous pouvez par exemple coller une accroche, au moyen d’une ventouse. Il n’est pas non plus dangereux de recouvrir un tel matériau avec une couche de peinture.
Degré d’urgence 1
Si le diagnostic amiante identifie des matériaux amiantés d’urgence 1, il est nécessaire de les faire assainir au plus vite. En effet, ces matériaux sont dangereux pour la santé des occupants des locaux, car ils peuvent libérer des fibres d’amiante dans l’air en cas de contact ou des secousses par exemple (voir page Définitions).
Le rapport de diagnostic vous indique le type d’entreprise qui peut se charger des travaux d’assainissement :
- Pour les travaux qui libèrent des quantités importantes d’amiante (par exemple le retrait d’un carrelage amianté) : une entreprise de désamiantage reconnue par la Suva
- Pour les travaux qui libèrent une faible quantité d’amiante (par exemple le démontage d’une toiture en fibrociment) : des travailleuses et travailleurs de la construction formés pour effectuer ces travaux.
Où se trouve l’amiante ?
L’amiante peut se trouver dans de nombreux matériaux de construction. Les matériaux amiantés sont habituellement divisés en deux catégories :
- Les matériaux amiantés fortement agglomérés sont des matériaux compacts et non-friables qui peuvent libérer des fibres d’amiante dans l’air lorsqu’ils font l’objet de travaux, même de petite ampleur, comme le perçage, le ponçage ou le grattage. Ils peuvent donc être dangereux pour les personnes qui effectuent ces travaux, mais pas pour les occupants des locaux. Il s’agit par exemple du fibrociment, des crépis, des colles de carrelage, des mastics de fenêtre ou des revêtements de sol.
- Les matériaux amiantés faiblement agglomérés sont en revanche particulièrement problématiques car ils ont tendance à s’effriter et à libérer des fibres d’amiante dans l’air, sous l’influence de sollicitations mécaniques mêmes mineures, telles que des vibrations ou des secousses. Ils peuvent par conséquent être dangereux pour les personnes qui fréquentent ces bâtiments. Il s’agit par exemple des faux-plafonds, des calorifugeages, du flocage ou des panneaux légers.
Pour plus d’information, nous vous invitons à visiter la maison de l’amiante disponible sur le site de la Suva.
Il n’est pas possible de déterminer visuellement si un matériau contient de l’amiante. Seul un diagnostic réalisé par une personne formée peut identifier la présence ou l’absence d’amiante dans un matériau et évaluer sa dangerosité pour les occupants des locaux et les professionnels de la construction.
Risques pour la santé
Le risque pour la santé lié à la présence d’amiante dans un bâtiment dépend du type de matériau.
- Les matériaux amiantés fortement agglomérés et en bon état ne sont donc pas dangereux pour la santé des occupants des locaux. En revanche, ils peuvent libérer des fibres d’amiante dans l’air lorsqu’ils sont soumis à un travail comme le perçage ou le ponçage.
- Les matériaux amiantés faiblement agglomérés ou endommagés libèrent des fibres d’amiante dans l’air suite à des sollicitations mineures, et peuvent donc être dangereux pour les personnes qui fréquentent des locaux où ces matériaux sont présents.
Les fibres d’amiante libérées dans l’air et inhalées sont nuisibles pour la santé et peuvent causer des maladies telles que :
- les plaques pleurales : épaississements de la plèvre (l’enveloppe du poumon), n’entraînant pas de symptômes
- l’asbestose : fibrose pulmonaire, c’est-à-dire une lésion cicatricielle, irréversible et diffuse du tissu pulmonaire
- le mésothéliome : cancer de la plèvre
- le cancer du poumon
- plus rarement, d'autres cancers comme le cancer de l'ovaire, le cancer du larynx, le cancer colorectal, le cancer de l'estomac et le cancer de l’œsophage.
Ces maladies ont un temps de latence très long, c’est-à-dire qu’elles apparaissent souvent longtemps après l’exposition aux fibres d’amiante.
Les symptômes des maladies liées à l'amiante se recoupent avec ceux des autres pathologies pulmonaires, comme la toux, l'essoufflement ou une gêne dans le thorax.
Selon l’état des connaissances scientifiques actuelles, l’exposition professionnelle à l’amiante serait responsable d’environ 680 à 1'160 décès par cancer du poumon, 140 décès par mésothéliome, 10 à 50 décès par cancer de l’ovaire et 10 à 20 décès par cancer du larynx, pour un total de 830 à 1'360 décès par année en Suisse. Il faut y ajouter les décès par cancers gastro-intestinaux pour lesquels le risque est moindre mais tout de même significatif.
Ces estimations se fondent sur les données du Global Burden of Disease ainsi que sur les statistiques nationales de mortalité liée au cancer (ONEC).
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