Attention à la santé des jeunes en période de pandémie
Manque de contacts sociaux, horizons bouchés : la longue période de pandémie, avec son lot de restrictions sanitaires, a particulièrement affecté les jeunes. Une étude de l’Université de Bâle sur le stress psychologique de la population suisse a révélé que 29 % des 14-24 ans présentaient des symptômes dépressifs graves durant la deuxième vague (la tranche d’âge la plus touchée). Par ailleurs, la ligne d’aide pour les jeunes proposée par Pro Juventute, le No d’appel 147, a enregistré en 2020 93 % de consultations supplémentaires liées à la crainte de perdre des amis. Plus récemment, le sondage « Pas au top à cause du corona ? », effectué par Unisanté, la Ville de Lausanne et Ciao auprès de plus de 7000 jeunes de 10 à 25 ans en Suisse romande, a aussi décrit un tableau sombre : 80 % des personnes interrogées ont déclaré avoir souffert d’être privées de leurs activités extrascolaires si bénéfiques pour leur équilibre global.
Alerté par ces chiffres et des retours convergents du travail social auprès des jeunes dans les communes, le DFJC a décidé de déployer plusieurs mesures nouvelles pour soutenir les jeunes et leur permettre de se ressourcer. Deux appels à projets ont notamment été lancés en février dernier. Pour trouver un financement, les projets déposés devaient être concrétisés dans un délai bref et permettre aux jeunes de créer ou maintenir des liens. Ils pouvaient aussi leur apporter un appui social et contribuer ainsi à réduire leur stress. Le public des 16-25 ans était la cible prioritaire.
La Direction générale de l’enfance et de la jeunesse (DGEJ) a coordonné l’opération. Sur quelque 90 projets déposés, près de 50 ont reçu une aide financière. Douze d’entre eux sont organisés en milieu scolaire via un soutien de l’Unité PSPS. Les projets soutenus sont variés tant par le domaine (culture, promotion de la santé, loisirs, prévention, etc.) que par leurs dépositaires (commune, association, groupe de jeunes, entité publique cantonale, etc.). Voici quelques projets organisés en dehors de l’école, à titre d’exemple :
Container de rencontres et d’animations à Etoy — Un groupe informel du Centre des jeunes d’Etoy a créé un espace de rencontres et d’animations pour les 14-22 ans autour d’un container de chantier réaménagé. Le projet est géré par les jeunes avec l’appui de spécialistes du travail social selon le principe dit de la « gestion accompagnée ».
« Laisse pas traîner ton (co)vide » à Payerne — Le projet offre des espaces de jeux, de création artistique, d’études, de parole et de rencontres. Des spécialistes du travail social de proximité encadrent ces activités qui ont investi la grande halle de Payerne.
Ateliers de cohérence sociale à Lausanne — Le Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SUPEA, CHUV) a mis en place des groupes d’initiation à la cohérence cardiaque pour les 16-20 ans. Au programme : comment bien respirer, gérer ses émotions et sa vie sociale pour maîtriser son stress et être plus résilients.
La liste des projets soutenus est disponible sur le site de ciao. Le soutien apporté à ces projets aura parfois contribué à créer des petits jobs pour des jeunes, alors que l’offre se faisait plus rare. L’aide a aussi bénéficié à des personnes du secteur culturel, lequel a beaucoup souffert de la crise sanitaire.
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