Projets particuliers et réalisation des objectifs 19 de la DGS
Optimisation de la réponse à l’urgence
Dans le cadre de la mesure d’adaptation du système de soin au vieillissement de la population du programme de législature, le projet « réponse à l’urgence » a été lancé par le DSAS et vise à permettre à chacune des quatre régions du canton de déployer une meilleure prise en charge des situations à risque d’hospitalisation en renforçant notamment l’intervention à domicile par des équipes pluridisciplinaires.
Le projet est effectif depuis le 1er janvier 2019 dans les quatre régions du canton, sous l'égide de quatre mandataires régionaux, à savoir Unisanté pour la région Centre, le Réseau santé Nord Broye pour la région Nord, l’Hôpital Riviera Chablais pour la région Est et la Fondation de la Côte pour la région Ouest. Dans chaque région, des projets spécifiques sont en cours de déploiement. Ils visent à optimiser le tri, l'orientation et la prise en charge des patients présentant des demandes de soins urgents et pouvant être pris en charge dans leur lieu de vie. Plusieurs projets ont été développés en 2019 et ont en commun la mise en place d’une interface en amont des urgences hospitalières, notamment par le biais d’équipes pluridisciplinaires mobiles qui interviennent à domicile. Dans toutes les régions, un travail en étroite collaboration entre les différents partenaires est en cours et plusieurs projets sont annoncés pour 2020.
Le 2e après-midi d’échanges autour de la réponse à l’urgence a réuni l’ensemble des acteurs médico-sociaux des quatre régions du canton, le 14 novembre. Il s’agit là d’une étape importante de partage et d’échanges entre les partenaires chargés de l’optimisation du processus de réponse à l’urgence.
Entrée en vigueur de la nouvelle convention pour renforcer la garde médicale
La nouvelle convention concernant la garde médicale sur l’ensemble du territoire vaudois, élaborée entre le DSAS et la Société vaudoise de médecine (SVM), est entrée en vigueur le 1er janvier 2019. Elle s’inscrit dans le cadre du projet d’optimisation de la réponse à l’urgence. L’objectif commun est de renforcer le dispositif de garde médicale et d’offrir, à quiconque en a besoin et quel que soit l’endroit où il se trouve, l’assistance d’un médecin 24 heures sur 24 et 365 jours par an. Ce dispositif doit permettre, entre autres, de favoriser les prises en charge des patients dans leur lieu de vie.
Ainsi, dès 2019, la garde médicale de 1er recours (médecine interne et générale, médecins praticiens, pédiatrie, psychiatrie et gynécologie) est organisée à l’échelon régional. Des Commissions régionales de la garde (CRG) sont effectives dans les 4 régions du canton (Ouest, Est, Nord et Centre). Ces commissions ont travaillé sur des modalités d’organisation de la garde dans la région, le renforcement des gardes existantes et leur articulation avec les projets d’optimisation de la réponse à l’urgence ainsi que sur les modalités de défraiement des médecins astreints à la garde.
La garde spécialisée est placée sous la responsabilité de la SVM. La convention DSAS-SVM liste 7 spécialités pour lesquelles une garde doit être organisée et formalisée dans le cadre d’un accord ad hoc : la gastro-entérologie, la neurologie, l’urologie, la radiologie, la cardiologie, l’ORL et l’obstétrique. Un accord signé fin 2018 entre la SVM, la FHV et le groupement des gastro-entérologues vaudois (GGV) précise les modalités d’exercice de la garde de gastro-entérologie; il sera repris dans le cadre d’une convention liant le DSAS, la Fédération des hôpitaux vaudois (FHV), le Groupement des Gastro-entérologues Vaudois (GGV) et la SVM. Les travaux se poursuivent pour les autres gardes spécialisées.
La Commission cantonale sur la garde médicale a été mise en place et a siégé en octobre 2019. Elle regroupe les représentants des CRG, des groupements des spécialités, des institutions de soins ambulatoires ou des services d’urgences hospitaliers, de la Fondation Urgence Santé, de la SVM et de la DGS.
Déploiement du programme coRAI
Le programme cantonal coRAI vise à tester et soutenir l’adoption d’outils d’évaluation clinique interRAI dans le but de renforcer l’aide à la décision clinique, de promouvoir une approche préventive et de favoriser la continuité des soins via un langage commun. Il est mené en étroite collaboration avec les partenaires vaudois, intercantonaux et nationaux. Durant l’année 2019, un projet pilote s’est déroulé simultanément dans 5 cantons romands pour tester un outil d’évaluation clinique de la famille interRAI dans les EMS. De son côté, l’Association Vaudoise d'Aide et de Soins à Domicile (AVASAD) a préparé le déploiement d’un outil d’évaluation interRAI complémentaire à l’outil existant et mieux proportionné à certaines situations cliniques. Le CHUV et la FHV ont quant à eux intégré dans leur démarche clinique des éléments du langage interRAI concernant l’évaluation de la cognition et de l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne. Ces éléments ont pu ainsi être introduits courant 2019 au sein du « Document Médico-Social de Transmission » (DMST), échangé entre les différents partenaires sanitaires du canton.
Santé et climat
Les changements climatiques ont un impact direct sur la santé à travers les canicules et les événements météorologiques extrêmes à l’origine de maladies, d’accidents et de décès. Ils agissent également de manière indirecte, notamment au travers de modifications de la qualité de l’air, de l’eau et la distribution des vecteurs de maladies.
C’est pourquoi la DGS a proposé plusieurs mesures à inscrire dans le Plan climat du Canton, piloté par la Direction générale de l’environnement (DGE). Les mesures proposées poursuivent trois finalités distinctes. En premier lieu, l’adaptation aux changements climatiques comprend la lutte contre les maladies transmissibles liées aux changements climatiques, la prévention et la prise en charge des effets liés à la chaleur (plan canicule, par exemple) et la prise en charge des effets sanitaires issus des catastrophes naturelles.
La seconde finalité est l’atteinte de co-bénéfices. Il s’agit des bénéfices qui sont positifs pour l’environnement ou le climat et la santé, tel que le transfert modal. Ce dernier permet de réduire les émissions de polluants et de CO2 et a un impact positif sur la santé au travers de l’activité physique, ainsi que la diminution du bruit et de la pollution de l’air.
Le troisième axe vise à analyser les possibilités en matière de réduction des gaz à effet de serre au niveau des institutions sanitaires subventionnées par l’Etat.
En plus de son investissement pour le Plan Climat, la DGS intervient sur le changement climatique dans les colloques de Formation continue des médecins, sensibilise les collaborateurs de la DGS à la durabilité et aux changements climatiques et suit l’état des connaissances sur les changements climatiques et la santé.
Dans le cadre de la volonté du Conseil d’Etat de mener une action transversale au sein de l’Etat, la DGS participe également aux travaux de la Cellule environnement et santé publique et à ses travaux (p.e.x moustique tigre), avec le Département du Territoire et de l’environnement (DTE).
Plateforme formation santé avec le DFJC
L’évolution rapide de la société et des besoins en matière de santé imposera des défis inédits en matière de profils et donc de formation des futurs professionnels. Forts de ce constat, deux départements, le DSAS et le DFJC, ont uni leurs forces au sein d’une plateforme de réflexion conjointe sur la formation des professionnels de santé des prochaines décennies. Leur objectif est d’unifier leur vision, leurs attentes, leur langage afin d’élaborer une feuille de route stratégique commune.
Un premier brainstorming, réunissant une cinquantaine de personne actrices de la formation ou représentantes des institutions socio-sanitaire, a eu lieu lors d’un World Café en mai 2019. Le ColLaboratoire (UNIL) en a tiré un rapport de synthèse qui permettra aux départements de fixer les priorités d’action des prochaines années en termes de formation.
Un Forum sur cette thématique, ouvert à un plus large public, est prévu pour 2020.
Prise de position SVM – DSAS sur les pratiques admises en matière de rémunération des médecins par les laboratoires d’analyses médicales
Le Département de la santé et de l’action sociale (DSAS) et la Société vaudoise de médecine (SVM) se sont alliés pour rappeler et préciser les pratiques économiques admises entre les médecins prescripteurs d’analyses médicales et les laboratoires qui les effectuent. Au terme d’une étroite collaboration, une prise de position commune a été diffusée à tous les médecins et laboratoires concernés, avec invitation à vérifier leurs pratiques actuelles et, le cas échéant, à se mettre en conformité d’ici au début du mois de mars 2020.
Par cette démarche, le DSAS souhaite s’assurer que les analyses soient utilisées dans l’intérêt du patient, ainsi que de manière rationnelle et transparente du point de vue des coûts générés. La SVM, quant à elle, souhaite protéger ses membres des conséquences de pratiques non admises commises par inadvertance. La DGS pourra effectuer des contrôles dès le mois d’avril 2020. En cas d’infraction, elle pourra signaler la situation aux autorités judiciaires, notamment pénales, ou lancer une procédure administrative pouvant déboucher sur une sanction telle qu’une amende, un avertissement, voire un retrait de l’autorisation du professionnel concerné.
Organisation médicale des hôpitaux et rémunération de leurs médecins cadres
Début 2018, le Conseil d’Etat a confié au CCF un mandat spécial portant sur l’organisation médicale des hôpitaux et la rémunération de leurs médecins cadres. Le CCF a déposé son rapport final le 11 mars 2019, lequel contenait un rapport de synthèse à l’attention du Conseil d’Etat, ainsi que 10 rapports sur la situation individuelle de 10 hôpitaux. Le 13 mars 2019, le Conseil d’Etat a pris acte de ces différents rapports, a autorisé le DSAS à publier le rapport de synthèse et a pris différentes autres décisions en la matière. Sur cette base, le DSAS a élaboré un plan d’action de réalisation des recommandations émises dans le rapport de synthèse du CCF, qui sera soumis début 2020 au Conseil d’Etat.