REP_689752 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Rebecca Joly et consorts - Transformez cette autoroute que je ne saurais voir ! (20_INT_463).

Séance du Grand Conseil du mardi 20 septembre 2022, point 23 de l'ordre du jour

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Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Rebecca Joly (VER) —

Le débat a déjà largement eu lieu lors du point précédent de l’ordre du jour, mais j’aimerais ajouter quelques points, notamment sur la question de la pacification des centres urbains. Je me réjouis d’entendre Mme la conseillère d’Etat dire que l’on peut drastiquement limiter le trafic dans nos centres urbains, car c’est ce qu’on aimerait faire et que, parfois, les services du canton nous empêchent de faire, notamment la limitation en zones à 30 km/h de jour ou la mise en place de zones à 20 km/h qui sont rendus très compliqués, alors que ce sont des mesures de pacification du trafic que les communes territoriales aimeraient prendre, mais ne peuvent pas toujours.

Cette interpellation parlait plutôt de la création d’un boulevard urbain, soit de la pacification du dernier tronçon autoroutier qui débouche sur le rond-point de la Maladière. Nous sommes face à une autoroute qui va au centre-ville, nous ne sommes pas sur une autoroute de contournement. L’autoroute aboutit au centre-ville et passe par la ville. On ne s’en rend pas forcément compte quand on n’y habite pas, mais c’est comme à Morges, on traverse la ville. Il y a des gens qui habitent déjà ces quartiers, qui ont déjà les inconvénients et les externalités négatives des autoroutes – la pollution de l’air ou la pollution sonore – et qui vont voir leur qualité de vie drastiquement se péjorer du fait de projets d’augmentation de la capacité de routière, mais aussi par le maintien, par l’Office fédéral des routes (OFROU), de ce tronçon en autoroute, avec la vitesse que cela implique, mais aussi l’impossibilité d’utiliser ce territoire par d’autres moyens de transports que les transports individuels motorisés.

Je regrette que l’OFROU n’ait pas cette ouverture, que le Conseil d’Etat ne désire pas s’engager dans cette voie, et ce, pour la qualité de vie des citoyennes et citoyens qui habitent déjà dans cette zone, mais aussi pour une utilisation plus rationnelle du territoire et des zones qui sont déjà urbanisées et qui permettrait une ouverture à d’autres types de trafic que le seul trafic individuel motorisé.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La discussion est ouverte.

Mme Nuria Gorrite (C-DCIRH) — Conseiller-ère d’Etat

J’aimerais préciser trois choses, en prolongement de ce qui vient d’être dit. Tout d’abord, l’alternative à la couverture, c’est la situation actuelle. Il ne faut pas imaginer que l’OFROU va encore nous donner loisir de concevoir des projets qui vont s’éloigner considérablement du maximum que nous avons pu obtenir. Or, ce maximum me semble très acceptable ; en tout cas, les communes territorialement concernées ont signé l’accord, principalement la commune de Chavannes d’ailleurs, qui s’est même engagée financièrement autour de ce projet – c’est dire si elle se trouve satisfaite de la situation – en offrant un parc public à la population sur l’espace construit par l’OFROU et en y réalisant une piste de mobilité douce financée par l’OFROU, ce qui me semble relever du tour de magie.

Cela dit, je suis sensible à votre argument qui consiste à accompagner la volonté des communes de réduire les vitesses dans les espaces qui les concernent. Toutefois, le canton ne peut pas faire n’importe quoi ; ce sont des règles fédérales qui s’appliquent. Les règles vont changer dès le 1er janvier 2023 pour alléger les procédures, ce que nous souhaitons toutes et tous. Le canton s’organise pour être opérationnel et faciliter les réductions de vitesse qui sont sollicitées par les communes territorialement concernées dès cette date.

Concernant la question du boulevard urbain, il comprend l’espace entre la future jonction de Chavannes et la sortie de la Bourdonnette. Concernant les projections du nombre de véhicules, une fois qu’on aura réalisé l’ensemble des projets de mobilité en transports publics et de mobilité douce, nous prévoyons qu’il y aura un trafic individuel motorisé résiduel entre 36'000 et 44'500 véhicules par jour. A titre de comparaison, la route de Berne concerne environ 24'000 véhicules. Imaginez donc ajouter 20'000 véhicules de plus pour la réalisation d’un boulevard urbain. Cela ne correspond tout simplement pas, aujourd’hui, aux standards admissibles eu égard aux obligations dont nous avons la charge, à savoir d’assurer une fluidité. Mettre 44'000 véhicules par jour sur une route cantonale en traversée de localité est une situation de paralysie garantie. Il nous paraît difficile de commencer par cela. En revanche, ce que nous avons toujours dit, c’est que nous devions tendre vers cet objectif d’apaisement. Cela va nécessiter de modifier drastiquement les planifications des communes pour réaliser des infrastructures de transports publics de manière beaucoup plus massive. De plus, cela va nécessiter que l’OFROU entre en discussion principalement avec les communes concernées pour les modalités de reprise de ce tronçon autoroutier, parce que s’il quitte le giron des routes nationales, cela veut dire qu’il sera à la charge financière des communes territorialement concernées, puisque nous sommes en traversée de localité. Aujourd’hui, il ne me semble pas que les conditions matérielles de réalisation, ni en termes de fluidité, ni en termes financiers, soient réalisés pour que le canton exige la réalisation immédiate de ce type d’infrastructures. Il préfère largement continuer de construire les solutions d’apaisement et les solutions de transports publics pour offrir dans les faits une solution à l’ensemble des habitantes et habitants de ce canton.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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