23_HQU_92 - Question orale Loïc Bardet - Gardes faunes auxiliaires : pourquoi se priver de leurs compétences ?.

Séance du Grand Conseil du mardi 10 octobre 2023, point 3.7 de l'ordre du jour

Texte déposé

Le canton compte environ 80 surveillants auxiliaires de la faune. Ces personnes assermentées viennent en appui des surveillants permanents et sont sous leurs ordres. Elles sont de plus pour la plupart au bénéfice d’une large expérience.

Dans sa stratégie de gestion du loup, l’Etat de Vaud n’a jusqu’à maintenant pas fait appel à ces compétences reconnues et ne semble pas vouloir le faire à l’avenir non plus. Quelles en sont les raisons ?

Transcriptions

M. Loïc Bardet (PLR) —

Question orale Loïc Bardet – Gardes faunes auxiliaires : pourquoi se priver de leurs compétences ? (23_HQU_92) 

Pour les tâches de surveillance de la faune, le canton peut s’appuyer sur les surveillants de la faune officiels, mais également sur une huitantaine de surveillants de la faune auxiliaires. Ces personnes sont assermentées et bénéficient en général d’une large expérience. Or, il se trouve que dans le cadre de la gestion et de la régulation du loup, le canton ne souhaite pas utiliser ses compétences. Cela a encore été confirmé lors du débat sur la résolution José Durussel. Dès lors, ma question est simple :

Pour quelles raisons, le canton ne souhaite-t-il pas utiliser les gardes-faunes auxiliaires.

M. Vassilis Venizelos (C-DJES) — Conseiller-ère d’Etat

Comme l'ont montré les actions de suivi et de régulation liées aux loups conduites dans le canton ces deux dernières années, des efforts soutenus sur la durée sont souvent nécessaires. A ce jour, les gardes-faunes auxiliaires sont impliqués principalement sur le monitoring de l'espèce. En revanche, la mise en œuvre des décisions de tir, difficile du fait des conditions strictes à remplir, demande des qualités pointues et nécessite de la formation continue, de la préparation en amont, mais surtout une disponibilité immédiate et potentiellement sur plusieurs nuits, dès lors que les conditions de tir sont réunies. Si les agents permanents sont tenus, par leur cahier de charge, de pouvoir assurer cette prestation, il est délicat de l'exiger et de l'organiser avec des surveillants auxiliaires dont la formation et le cahier des charges diffèrent et qui, pour leur grande majorité, viennent en appui aux surveillants permanents quelques heures par semaine au titre d'activité accessoire, en plus d'une autre activité professionnelle.

Il convient par ailleurs de rappeler que les actions de régulation du loup sont hautement sensibles et très diversement appréciées. Elles conduisent malheureusement à des menaces à l'encontre de la Direction générale de l'environnement et des collaborateurs du corps de police faune nature impliqués. Je me permets ici de condamner ces menaces qui sont malheureusement de plus en plus fréquentes et de plus en plus vives à l'encontre de la police de la faune, qui doit déjà déployer une énergie folle pour répondre à la problématique de la gestion du loup. Elle doit abandonner certaines missions et faire face au mécontentement des différents acteurs ainsi qu’à des menaces très concrètes que je me permets de dénoncer ici.

De fait, il est risqué pour l'Etat d'impliquer des surveillants auxiliaires, par ailleurs chasseurs, qui pourraient faire l'objet de menaces récurrentes à leur tour. C'est pour l'ensemble de ces raisons que le groupe stratégique Loup, au sein duquel siègent les représentants de la Direction générale de l'environnement et de la Direction générale de l'agriculture et mis en place par le Conseil d'Etat, a privilégié à ce jour la variante d'une régulation par le corps de police faune nature et l'engagement spécifique de deux agents techniques loups dédiés essentiellement à cette tâche sous la supervision d'un agent permanent. Suite à la révision de la Loi sur la chasse à fin 2022, la Confédération doit allouer au canton des aides financières globales pour couvrir les frais de surveillance et de mise en œuvre des mesures de gestion, qui permettront de financer ces postes. Le Département de la jeunesse, de l'environnement et de la sécurité l'a rappelé lors de la consultation sur l'Ordonnance au mois de septembre.

M. Loïc Bardet (PLR) —

Je n'ai pas de question supplémentaire. Je remercie M. le conseiller d'Etat pour ses réponses et j'espère qu’en effet les surveillants de la faune permanents seront en nombre suffisant pour la mise en œuvre de la nouvelle Ordonnance sur la chasse entre le 1er décembre 2023 et le 31 juillet 2024.

Retour à l'ordre du jour

Partager la page

Partager sur :