25_INT_9 - Interpellation Anna Perret et consorts au nom du groupe des Vert.e.s - Burnout dans le canton de Vaud: où en sont les réflexions autour du dispositif cantonal? (Développement).

Séance du Grand Conseil du mardi 4 février 2025, point 5 de l'ordre du jour

Texte déposé

En 2020, était publié le travail de Master HES-SO – UNIL de Mme Zoé Prisse intitulé Évaluation des besoins de santé de la population en situation d’épuisement professionnel dans le canton de Vaud. Les résultats de ce travail montrent « qu’il existe un certain écart entre l’offre de services actuelle et les besoins de santé des personnes en situation d’épuisement professionnel dans le canton de Vaud ». Un écart identifié par des professionnels impliqués dans l’accompagnement des personnes en burn-out. Trois idées générales sont mises en lumière : (a) les personnes en burn-out ont besoin d’être orientées vers un accompagnement spécifique ; (b) elles ont besoin d’échanger avec des personnes qui ont vécu la même réalité et (c) les professionnels souhaitent que la société se transforme pour tendre vers un modèle axé sur des valeurs plus humaines.

Plus récemment, en décembre 2024, une étude descriptive intitulée Diagnostic et traitement de l'épuisement professionnel dans le secteur ambulatoire suisse : Une enquête nationale sur les caractéristiques et les attitudes des professionnels de la santé démontre l'importance du burnout professionnel en tant que besoin de santé dans le secteur ambulatoire en Suisse. Elle suggère par ailleurs l’importance du travail en réseau et d'une prise en charge rapide.

Malgré la connaissance de la problématique depuis plusieurs années et les mesures mises en place par l’État de Vaud, la situation ne s’améliore pas et le nombre de personnes touchées par le burnout reste très élevé. En juillet 2024, Statistique Vaud révélait que « l’épuisement physique et émotionnel au travail, facteur de risque de burnout, est plus présent dans le canton de Vaud (30%) qu’en moyenne suisse (22%) ». 

Au vu de ce qui précède, j’ai l’honneur de poser au Conseil d’État les questions suivantes :

1. Dans sa réponse à la question orale « Burnout dans le canton de Vaud : les cas augmentent, des structures ferment », la conseillère d’État Mme Moret mentionne « des réflexions en cours sur un dispositif à large échelle dans le canton de Vaud » (au sein de la DGS). Quel est l’état d’avancement de ces réflexions ? 
2. A quoi ressemble ce dispositif dans l’état actuel des réflexions ? 
3. Est-ce que toutes les formes de burnout (professionnel, parental et des proche-aidant.es) sont prises en compte dans les réflexions ? 
4. Est-ce que le Conseil d’État s’est fixé un objectif chiffré de réduction du nombre de personnes touchées par le burnout ?  
5. Est-ce que tous les acteurs de terrain vaudois peuvent alimenter ces réflexions en apportant un retour d’expérience ? 
6. De quelle manière les acteurs de terrain vaudois privés ou associatifs peuvent-ils participer à ce dispositif ? 

Conclusion

Souhaite développer

Documents

• 25_INT_9-Texte déposé

Transcriptions

Cette interpellation fait suite à la question orale posée au mois de décembre sur le burn-out et la place que l’Etat de Vaud compte donner aux associations de terrain pour y faire face. Question orale à laquelle la conseillère d’Etat, Mme Moret, avait répondu la chose suivante : des réflexions sont en cours sur un dispositif à large échelle dans le canton de Vaud. Compte tenu de l’urgence de la situation – je rappelle que 30 % des Vaudoises et des Vaudois souffrent d’épuisement physique et émotionnel au travail – j’interpelle le Conseil d’Etat sur l’état d’avancement des réflexions évoquées par Mme la conseillère d’Etat. Je pose la question de l’objectif chiffré de réduction du nombre de personnes touchées, des formes de burn-out auxquelles ce dispositif compte répondre. En effet, on distingue notamment le burn-out professionnel, le burn-out parental tout comme celui des proches aidants, et de l’intégration des acteurs de terrain qui s’engagent déjà dans la prévention et l’accompagnement du burn-out. 

Ainsi, il est essentiel qu’une réponse solide soit apportée à ce problème de santé publique et qui corresponde aux besoins des personnes touchées directement, mais également indirectement. Je pense notamment aux cas de burn-out professionnel où les collègues reprennent les tâches du ou de la collègue absente, parfois pour de longues périodes, et qui, à leur tour, s’épuisent. Prendre toutes ces personnes et toutes les facettes de la problématique en compte me paraît essentiel dans les réflexions en cours. 

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.