20_PET_3 - Pétition contre l'obligation pour les étudiants du secondaire II de porter un masque et pour une liberté de choix conforme aux valeurs d'un pays démocratique.
Séance du Grand Conseil du mercredi 16 juin 2021, point 26 de l'ordre du jour
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLa Commission thématique des pétitions s’est réunie le jeudi 10 décembre 2020 pour traiter de cet objet à la salle du Bicentenaire, Place du Château 6, à Lausanne. La délégation entendue était composée de Mme Nadja Zemp ; l’administration était représentée par Mme Suzanne Peters, secrétaire générale adjointe de la Direction générale de l’enseignement postobligatoire (DGEP) et M. Eric Masserey, médecin cantonal adjoint.
On a auditionné Mme Zemp, mère d’un gymnasien en 2e année et d’un garçon en 10e année. Elle est enseignante dans le secondaire I et a collaboré à la rédaction de cette pétition vu son contact étroit avec des jeunes et des enfants. Elle argumente autour de trois axes : la santé, la proportionnalité et les valeurs qui voudraient que les jeunes apprennent d’eux-mêmes de ce qui leur arrive et les entoure. La pétition dénonce les mesures qui vont à l’encontre de la valeur fondamentale qui veut que les citoyens décident de ce qui est juste pour eux-mêmes et les personnes qui les entourent. Les opinions sur cette crise sanitaire sont diverses et le libre arbitre devrait pouvoir être appliqué. Elle relève que la société dans laquelle nous vivons pense que la maladie vient de l’extérieur, sans que les autorités n’aient promu l’autre approche de la santé, à savoir le renforcement de son propre système immunitaire en n’obligeant pas le port du masque.
Cette exigence empêche les jeunes de prendre leur santé en main et de faire face à ce genre de maladie. En plus, elle entraîne le développement de la méfiance, de la distance et du manque de communication. A l’avenir, selon elle, ces jeunes ne seront pas des citoyens courageux. Elle souligne qu’elle ne remet pas en cause le conseil du port du masque, mais prône la liberté de choix.
Mme Peters argumente que la DGEP n’agit qu’en lien étroit avec l’Office du médecin cantonal. L’objectif était, au mois d’août, que la réouverture des écoles assure un enseignement présentiel, l’expérience de l’enseignement à distance n’ayant pas été concluante et ayant creusé de nombreuses distorsions. Il fallait trouver un compromis pour que l’école ne devienne pas un lieu privilégié de contagion du virus, raison pour laquelle le port du masque s’est vite imposé tant pour le corps enseignant que pour les élèves. Le médecin cantonal a conclu que seul le port du masque pourrait lisser les inégalités nées de l’enseignement à distance. M. Masserey souligne que le port du masque découle d’une Ordonnance fédérale depuis le 29 octobre 2020. Il rappelle que le droit à l’éducation est un droit fondamental et que, sans masque, le risque de contamination par classe était grand. Si les distances ne sont pas respectées et qu’un groupe d’élèves se réunit de façon prolongée, le risque de contagion est grand. Raison pour laquelle il insiste sur le fait que dire que le masque ne protège aucunement est faux. Il relève quelques points des arguments de la pétition.
- Le virus est plus petit que la maille des tissus ; c’est vrai, mais il vit dans des gouttelettes que le masque arrête.
- Le masque est porté dans le milieu soignant pour protéger le personnel médical et pour que ce dernier n’infecte pas d’autres personnes.
- Il rappelle que le système immunitaire en pleine forme est un problème. Par sa réaction, il peut provoquer une tempête inflammatoire. Il fait donc partie du problème et pas que de la solution.
- Comparer la létalité de la grippe à la pandémie actuelle n’est pas juste, puisqu’on a dû doubler notre capacité en soins intensifs pour y faire face, y compris cesser les soins électifs.
- L’asphyxie liée au masque ne tient pas puisque les équipes opératoires les utilisent à longueur d’année, 8 heures par jour.
- Un remplacement journalier des masques évite la prolifération des champignons à l’intérieur. Une large information a été effectuée par du personnel compétent qui a fait le tour des classes. Il ressort de ces visites que le port du masque chirurgical a été conseillé.
Une explication sur les « super propagateurs » est donnée. Il est expliqué que des personnes ayant plus de virus que d’autres, dans des circonstances plus exposantes et avec des comportements plus exposants, donnent naissance à de gros clusters chez les adolescents. Il est donc impératif de prendre des mesures en milieu scolaire. En conclusion, Mme Peters et M. Masserey insistent sur le fait que la très grande majorité des enseignants est convaincue de la nécessité de porter le masque. Ceux qui sont défavorables à le porter ne doivent pas exposer leurs propres opinions sur cette décision médico-politique.
La majorité des commissaires souligne l’importance de respecter les directives, même pendant les récréations. Certains soulignent qu’à ce jour, aucune sanction sévère n’a été prise à l’égard d’enseignants opposés par principe au port du masque, que les directives sont généralement bien suivies et que le masque est souvent enlevé une fois que les élèves sont hors de l’école. Il semble toutefois que la contamination a lieu plutôt dans le milieu familial et non en milieu scolaire, le nombre de cas positifs étant à peu près équivalent à celui dans la population. A l’unanimité des membres présents, la commission recommande au Grand Conseil de classer cette pétition.
La discussion est ouverte.
S’il est dit, dans cette pétition, que le masque peut contenir des champignons ou des bactéries, cette pétition me donne des boutons. Il y a plusieurs affirmations qui sont des demi-vérités, ou des fausses vérités, et qui posent des problèmes. Il est dit que porter le masque pourrait mettre en péril la santé de nos jeunes. Quand on entend des choses pareilles, cela fait bondir le corps médical. Il est vrai qu’il a été démontré que le port du masque protège les autres et probablement peu soi-même. Mais dire que cela met en péril la santé des jeunes, cela va un peu loin… Il a aussi été dit que le système immunitaire est en pleine forme chez les jeunes et qu’il n’y avait pas de problème. Mais comme il est mentionné dans le rapport, ce sont les gens qui se défendent trop fort au niveau immunitaire qui font des complications en lien avec le COVID ; un système immunitaire qui fonctionne trop bien n’est pas forcément un avantage dans le cadre de l’épidémie de COVID. Enfin, il est dit que porter le masque affaiblirait notre système immunitaire ; permettez-moi d’avoir beaucoup de doutes par rapport à cela. Par conséquent, je vous encourage à classer cette pétition.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
Le Grand Conseil décide de classer la pétition avec 4 avis contraires et 2 abstentions.