21_LEG_208 - EMPD Crédit d’études de CHF 570'000.- pour financer les études d’établissement du futur Plan d’affectation (PA) de la "Campagne des Cèdres" à Lausanne, permettant le développement à long terme des infrastructures de la Haute école pédagogique Vaud (HEP) et de la Fondation Maison pour Etudiants Lausanne (FMEL). (1er débat).
Séance du Grand Conseil le mercredi 15 juin 2022, point 4 de l'ordre du jour
Documents
- Texte adopté par CE - EMPD Campagne des Cèdres - publié
- Rapport de commission (21_LEG_208) - Yves Paccaud
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLa commission s’est réunie le jeudi 3 mars 2022. L’exposé des motifs et projet de décret concerne un crédit d’études de 570’000 francs pour financer des études d’établissement du futur plan d’affectation de la campagne des Cèdres à Lausanne, permettant le développement à long terme des infrastructures de la Haute école pédagogique du canton de Vaud (HEP-Vaud) et de la Fondation maisons pour étudiants Lausanne (FMEL).
Ce projet de longue haleine est coordonné entre le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture, la Ville de Lausanne, ainsi que des partenaires privés tels que la Vaudoise assurance et l’International Institute for Management and Development (IMD), un lieu de formation important. Le dossier a circulé parmi les services de l’Etat, dont le service constructeur, le service utilisateurs ainsi que le Service des forêts. Le projet est situé sur le territoire communal de Lausanne. Le choix du plan d’affectation communal s’explique par le fait qu’un plan d’affectation cantonal serait problématique en raison des partenaires privés. Le crédit doit permettre d’étudier la reconfiguration du site, sur une période de dix ans, notamment au profit de la HEP avec de nouvelles salles de gymnastique.
Le plan d’affectation communal doit bien entendu passer devant le Conseil communal de Lausanne et c’est au sein de cette assemblée qu’aura lieu le débat. Le présent décret concerne la part cantonale du financement des études pour ce plan d’affectation. Notons encore que ce dossier est traité conjointement avec la Ville de Lausanne. Concernant les arbres, les espaces paysagers ont été étudiés avec les services de la Confédération. Les autorisations de défricher ont été octroyées, avec une obligation de compenser. Tous les arbres centenaires ou classés seront conservés.
Le coût des études est réparti de la manière suivante : 58,5 % pour l’Etat de Vaud, 27,5 % pour la Vaudoise assurance et 14 % pour l’IMD. Le montant à la charge du canton se monte à 570’000 francs. Après discussion sur l’ensemble du projet et sur l’examen point par point de l’exposé des motifs, le projet de décret et l’entrée en matière sont adoptés à l’unanimité par les membres de la commission.
La discussion sur l’entrée en matière est ouverte.
Je rappelle que cet exposé des motifs et projet de décret concerne une demande de crédit d’étude pour 570’000 francs, pour financer les études d’établissement du futur plan d’affectation. J’approuve les propos de mon préopinant et le groupe PLR vous recommande d’accepter cet exposé des motifs et projet de décret.
Je remercie à mon tour le rapporteur pour son rapport qui reflète parfaitement les échanges que nous avons eus en commission. Comme vous l’avez peut-être lu, la commission a renoncé à une visite sur place. J’ai donc dû voter en commission sans disposer de tous les éléments, puisque presque aucun élément visuel ne nous a été livré au cours des travaux de commission. Nous n’avions pas de photos du site ; seul un vague croquis indiquait approximativement les limites de construction, mais sans le faire en regard de la forêt qui a poussé sur la campagne des Cèdres ces dernières décennies. J’ai donc dû visiter les lieux plus tard et j’ai alors constaté que la forêt avait bel et bien poussé. Elle est d’une élégance moyenne, je vous l’accorde, mais elle représente 600 mètres carrés, ainsi que l’indiquent clairement tant l’exposé des motifs que le rapport de commission. Alors oui, le défrichement sera compensé mètre par mètre. Nous n’avons pas encore d’indication sur la manière dont les arbres compensatoires seront plantés, mais l’intention est clairement indiquée dans le document.
La population a une sensibilité toujours plus grande à l’égard des arbres, comme vous le savez. Dans la capitale, nous pensons tous à une autre forêt qui a entraîné des retards dans la planification des travaux du tram et qui a mobilisé des cercles importants. Dans ces conditions, et en regard de cette sensibilité, je préférerai pour ma part m’abstenir sur ce projet, de manière à réserver la suite du processus. C’est vrai : le débat aura lieu au Conseil communal de Lausanne et également, je ne vous le cacherai pas, dans les nombreux cercles concernés par le défrichement de la magnifique campagne des Cèdres. A cet égard, je souhaite que la démarche participative qui nous est promise et qui sera conduite par la Ville de Lausanne parvienne à convaincre un grand nombre de citoyennes et de citoyens que ce défrichement se justifie, puisqu’il est compensé. Mais à ce stade, je préfère m’abstenir.
Cher collègue Zwahlen, je partage la même sensibilité que vous pour les arbres. Mais un arbre est quelque chose de vivant, qui a un début, une pleine maturité, une période de déclin et qui un jour tombe ou est abattu. Le déclin peut survenir d’une heure à l’autre, à la suite d’un éclair de foudre, ou d’une attaque d’un insecte. Nous ne pouvons donc pas avoir exactement la même approche pour un patrimoine boisé que pour un patrimoine construit qui, à tout moment, peut être retapé, refait et réhabilité, étant quelque chose d’inerte. Les arbres font partie du processus de vie qui est aussi le nôtre ; chaque fois qu’on abattra un arbre pour des raisons parfaitement honorables – en l’occurrence la formation de nos enseignants – on en replantera un autre ailleurs, qui sera véritablement signe d’espérance. Mon groupe et moi-même allons accepter ce crédit d’étude, parce que nous sommes sensibles aux arbres, mais que nous ne les sacralisons pas.
J’aimerais donner suite aux propos de notre collègue Chollet. Je n’aimerais pas les laisser passer sans faire remarquer que deux bâtiments emblématiques de notre canton, en note 2 de la protection des monuments et des sites, sont justement le bâtiment de la Vaudoise sur le site des Cèdres, et celui du siège de Nestlé à Vevey, qui ont été salués par la protection des sites. Ces œuvres de Jean Tschumi, l’architecte bien connu, ont intégré les arbres dans l’architecture de ces deux bâtiments emblématiques. Il est donc tout à fait réalisable de tenir d’abord compte de la protection des arbres et, ensuite, d’intégrer des bâtiments emblématiques. Je tenais à compléter en ce sens les propos de M. Chollet.
La discussion est close.
L’entrée en matière est admise avec quelques abstentions.
Le projet de décret est admis en premier débat avec 2 abstentions.
Je demande le deuxième débat immédiat.
Retour à l'ordre du jourLe deuxième débat immédiat est admis à la majorité des trois quarts (83 voix contre 4 et 5 abstentions).
Deuxième débat
Le projet de décret est adopté en deuxième débat et définitivement par 87 voix et 7 abstentions.