20_POS_211 - Postulat Carine Carvalho et consorts - Transitions écologique et numérique : quelle stratégie pour l'emploi et la formation continue ?.

Séance du Grand Conseil du mercredi 16 juin 2021, point 18 de l'ordre du jour

Texte déposé

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Transcriptions

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Mme Catherine Labouchère (PLR) — Rapporteur-trice

La commission s’est réunie le 11 décembre dernier à la salle du Bicentenaire. La postulante demande au gouvernement d’établir une stratégie palliant transitions écologique et numérique ainsi que la formation qui en découle, dans une perspective de durabilité des emplois et de l’égalité des chances. La position du Conseil d’Etat est que ce thème correspond à une de ses préoccupations constantes. Il l’a d’ailleurs inscrit dans son programme de législature. Il relève que ce postulat requière à la fois l’accompagnement de la transformation des emplois par une offre de formation initiale et supérieure, ainsi que la valorisation des savoirs acquis par la recherche dans les écoles pour les domaines des nouvelles techniques et méthodes de travail et l’égalité des chances, notamment dans la formation continue qualifiante.

La volonté du Conseil d’Etat d’aller de l’avant dans ce sens et de répondre aux enjeux liés à cette thématique se traduit par plusieurs mesures, notamment :

  1. L’adoption d’un projet de décret sur l’éducation numérique et son déploiement dans l’école obligatoire, puis postobligatoire, éducation qui se structure autour de trois axes : la science informatique, les usages des outils numériques et la citoyenneté numérique ;
  2. L’engagement au sein du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture d’une déléguée à la durabilité qui a pour mission d’intégrer les enjeux de durabilité dans le cursus des élèves vaudois ;
  3. Une mesure figure aussi dans la première génération du Plan climat, à savoir 7 millions de francs dévolus à générer la transformation des lieux de formation vaudois.

Il est à noter également que, dans tous les cursus de première année primaire aux Hautes écoles, en passant par tous les échelons de la formation initiale et continue, y compris par la validation des acquis de l’expérience, le Conseil d’Etat affirme sa volonté qu’un maximum de personnes atteigne le niveau certifié du secondaire II. La postulante exprime son vœu que les possibilités de formation soient aussi offertes aux entreprises pour faire face aux métiers qui changent.

Les commissaires ont posé plusieurs questions sur les thèmes suivants :

  • Quel est l’accompagnement de la formation duale vers ces transitions ? Il leur a été répondu que le canton de Vaud n’a pas le pouvoir décisionnel sur les ordonnances de formation des divers métiers, ordonnances qui relèvent de la Confédération, mais que le canton s’investit fortement dans les procédures de consultation pour faire évoluer vers un changement.
  • Comment la Confédération répond-elle à cette vision vaudoise d’accompagnement du changement ? La réponse est qu’il existe des résistances au changement, mais que ce sont les métiers dont les modèles économiques étaient déjà en crise avant la bascule numérique ou la crise énergétique qui sont les plus enclins au changement.
  • A qui s’adresse ce postulat ? Le champ d’action reste celui de l’administration, mais le monde numérique est aussi un partenaire qui souhaite souvent, aussi, ces changements.
  • Quels incitatifs l’action de l’Etat, dans le cadre de la formation continue, peut-elle générer par effet d’entraînement ? L’article 5 de la Loi fédérale sur la formation continue dit que cette dernière reste de la responsabilité individuelle. Pour élargir son champ d’action, une réforme législative fédérale serait requise.

En conclusion, ce postulat traduit une position récente et nouvelle, car il allie transitions numérique et écologique pour que l’Etat puisse proposer des recommandations, afin de les adapter à la transition numérique respectueuse du climat. Des solutions innovantes devront être trouvées pour s’adapter au changement de la société et accompagner les professionnels à intégrer ces mutations. La commission recommande au Grand Conseil, à l’unanimité moins une abstention, de prendre en considération ce postulat et de le renvoyer au Conseil d’Etat.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est ouverte.

Mme Carine Carvalho (SOC) —

Le périmètre de mon postulat est plus large que celui de notre collègue Suter que nous venons de traiter. Il implique des questions de transitions écologique et numérique et englobe la formation professionnelle initiale et continue. Il demande aussi un regard tourné vers l’égalité des chances dans la formation et la promotion de la formation tout au long de la vie. Les transitions écologique et numérique sont des évolutions majeures qui révolutionnent notre société. Elles imposent de nouveaux modèles économiques et sociaux, introduisent de nouveaux usages, de nouvelles technologies, des modes de production et de consommation. De nouveaux métiers apparaissent et d’autres seront amenés à disparaître ou à traverser des changements profonds. Le canton de Vaud a déjà fait ces constats, dans son plan de législature, et notamment en ce qui concerne l’école, en mettant en avant des projets d’éducation en numérique et à la durabilité. Mais des efforts restent encore à faire en ce qui concerne le monde du travail et le monde des entreprises. Il est indispensable d’intégrer dans la stratégie cantonale de développement économique des offres de formation, notamment professionnelle et continue, sur la durabilité et le numérique, qui répondent aux besoins de notre société actuelle. Une telle offre devrait être accessible au plus grand nombre de travailleuses et de travailleurs, en veillant à l’égalité des chances.

Le périmètre de mon postulat inclut aussi des formations en entreprise, afin d’éviter que toute une génération de travailleuses et de travailleurs soit démunie face aux métiers qui changent. Il est indispensable que l’apprentissage perdure tout au long de la vie et pas seulement avant d’entrer sur le marché de l’emploi. Comme cela a déjà été dit, c’est un défi, puisque l’Etat a peu de marge de manœuvre, en dehors de la formation obligatoire secondaire et supérieure qu’il organise, et des formations continues qualifiantes. Les pistes évoquées me semblent prometteuses, tant celles évoquées dans la commission qui a traité mon postulat que celles traitées lors de la commission sur le postulat Suter. A l’instar de la commission, je vous prie donc de renvoyer ce postulat au Conseil d’Etat.         

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.

Le Grand Conseil prend le postulat en considération à l’unanimité.

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