22_INT_127 - Interpellation Sonya Butera et consorts au nom du groupe socialiste du Grand Conseil - 12 : Zwölf ou Dodici ? (Développement).
Séance du Grand Conseil du mardi 27 septembre 2022, point 10 de l'ordre du jour
Texte déposé
Le plurilinguisme et la diversité culturelle sont au coeur même de l'identité suisse. Aussi, c'est dans un souci de renforcement de la cohésion nationale que l'apprentissage d'une deuxième langue nationale a été inscrit dans les éléments fondamentaux du concordat HarmoS.
A l'issue de la scolarité obligatoire, dans de nombreuses situations d'orientation, la maîtrise d'une deuxième langue nationale n'a toutefois pas d'utilité "immédiate". En effet, il s'agit là très rarement d'un pré-requis à l'obtention d'une place d'apprentissage, et à peine plus d'une trentaine d'ordonnances de formation professionnelle initiale prévoient l'enseignement obligatoire d'une seconde langue. Relevons qu'à moyen terme, quelques connaissances en allemand et en anglais peuvent néanmoins s'avérer nécessaires puisque ces deux langues font partie des branches évaluées lors de la passation d'un examen d'admission à la Maturité professionnelle.
D'autre part, les compétences linguistiques restent un facteur clé de la compétitivité de nombreuses entreprises ainsi qu'un élément facilitant la mobilité professionnelle des employé.e.s. Qu'il s'agisse de la mobilité géographique ou encore lors d'une réorientation ou d'une reconversion professionnelle. Il s'agit sans doute là l'une des raisons expliquant le développement de cursus bilingues de formation professionnelle initiale dans certains secteurs.
Parmi les solutions de formation destinées aux élèves à l'issue de leur scolarité obligatoire, il existe la possibilité d'entreprendre une "douzième année linguistique".
Cette solution de transition consiste à "répéter" la dernière année d'école obligatoire dans une école d'une autre région linguistique; elle permet à l'élève développer au quotidien ses compétences linguistiques tout en exerçant ses acquis scolaires. Relevons que certains cantons admettent même, sous conditions, la possibilité d'effectuer cette année dans une voie d'enseignement secondaire plus exigeante que celle fraîchement terminée; l'année de scolarisation devenant alors potentiellement une année de raccordement.
Si l'organisation et les modalités (séjour en famille d'accueil, échange d'élèves ou trajets quotidiens depuis leur domicile; aides accordées) de cette douzième année linguistique varient d'un canton à l'autre, la règle est que les frais liés à l'enseignement sont pris en charge par les cantons. Certains partenariats cantonaux sont particulièrement bien développés (JU-BL, FR-TI et les cantons germanophones de la Conférence des Directeurs de l'éducation de Suisse orientale).
Il semblerait qu'à l'heure actuelle, dans le canton de Vaud, la possibilité d'entreprendre une douzième année linguistique ne soit offerte qu'aux seul.e.s élèves de l'EPS du Pays d'Enhaut dans le cadre d'un partenariat avec l'établissement scolaire de Saanen.
Il est tout à fait évident que la région se prête particulièrement bien à une mise en place aisée de cette douzième année : en raison de la proximité entre l'école "hôte" et le domicile de l'élève, nul besoin d'organiser ou de superviser des échanges d'élèves ou des familles d'accueil.
Bien entendu, en raison de la durée potentielle des trajets quotidiens, le modèle damounais ne peut clairement pas être directement transposé à l'échelle du canton. La douzième année linguistique reste néanmoins une solution de transition qu'il serait intéressant de développer; ce d'autant plus que les séjours linguistiques proposés par des organismes privés peuvent peser lourd sur le budget d'une famille.
Cette interpellation s'intéresse donc à l'opportunité de l'élargir à tous les élèves en transition entre le Secondaire I et le Secondaire II.
J'ai donc l'honneur de poser les questions suivantes au Conseil d'Etat.
Concernant le partenariat existant entre l'EPS du Pays d'Enhaut et l'ESS,
1. Quelles sont les modalités régissant cette 12ème année linguistique : conditions/pré-requis exigés des élèves, possibilité d'être scolarisé dans une voie d'orientation différente de celle effectuée à l'EPS du Pays d'Enhaut, titre obtenu, financement, etc.
2. Quel est le profil (démographique et, surtout, leurs orientations Secondaire I et II) des élèves VD et BE qui profitent de cette opportunité ?
3. Quel bilan le Conseil d'Etat tire-t-il de ce partenariat - notamment en comparaison avec les autres solutions de transition choisies par les élèves du Pays d'Enhaut ?
Concernant la possibilité d'étendre cette offre de transition entre le Secondaire I et le Secondaire II à d'autres régions du canton,
4. Le Canton de Vaud entend-t-il développer la possibilité d'effectuer une douzième année linguistique ?
5. Le cas échéant, quelles sont les modalités envisagées - notamment concernant d'éventuelles conditions d'accès, la possibilité de suivre une autre voie d'orientation ou encore l'ouverture à une 12ème année effectuée au Tessin ?
6. Quels soutiens (accompagnement, aide financière) le Conseil d'Etat envisagerait-il de mettre en place à l'intention des jeunes qui s'intéresseraient à effectuer une telle année ?
Je remercie le Conseil d'Etat pour ses réponses,
Conclusion
Souhaite développer
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Cédric Roten | SOC |
Cloé Pointet | V'L |
Monique Ryf | SOC |
Sylvie Pittet Blanchette | SOC |
Amélie Cherbuin | SOC |
Valérie Zonca | VER |
Géraldine Dubuis | VER |
Carine Carvalho | SOC |
Elodie Lopez | EP |
Sébastien Cala | SOC |
Claude Nicole Grin | VER |
Valérie Induni | SOC |
Oriane Sarrasin | SOC |
Yannick Maury | VER |
Théophile Schenker | VER |
Felix Stürner | VER |
Joëlle Minacci | EP |
Nathalie Vez | VER |
David Vogel | V'L |
Yolanda Müller Chabloz | VER |
Claire Attinger Doepper | SOC |
Céline Misiego | EP |
David Raedler | VER |
Julien Eggenberger | SOC |
Cendrine Cachemaille | SOC |
Graziella Schaller | V'L |
Yves Paccaud | SOC |
Pierre Wahlen | VER |
Sandra Pasquier | SOC |
Didier Lohri | VER |
Jean Tschopp | SOC |
Blaise Vionnet | V'L |
Patricia Spack Isenrich | SOC |
Nathalie Jaccard | VER |
Alberto Mocchi | VER |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourOutre la maîtrise de la langue principale de scolarisation, la Conférence des directions de l’instruction publique (CDIP) porte une attention particulière sur l’apprentissage d’au moins une deuxième langue nationale et de l’anglais. Afin de promouvoir le plurilinguisme et l’ouverture culturelle qui en découle, la CDIP encourage les échanges et la mobilité dans le cadre de la scolarité obligatoire, la formation postobligatoire ou dans le cadre parascolaire. Parmi les différentes alternatives avancées pour favoriser l’apprentissage d’une deuxième langue nationale – aux côtés des échanges individuels, échanges de classe, cursus bilingue au secondaire II ou encore semestre Erasmus – figure également la 12e année linguistique. De quoi s’agit-il ? Il s’agit tout simplement d’offrir aux élèves, à l’issue de la scolarité obligatoire, la possibilité de réaccomplir leur 12e année de scolarité dans une autre région linguistique, et ce, même parfois dans une voie d’enseignement secondaire plus exigeante que celle fraîchement terminée. Si cette option est déjà bien développée dans plusieurs autres cantons, elle n’existe que dans le Pays-d’Enhaut pour le nôtre. Cette présente interpellation pose donc au Conseil d’Etat une série de questions sur les conditions régissant cette 12e année damounaise ainsi que sur le développement de la 12e année linguistique en tant que solution de transition destinée aux jeunes Vaudoises et Vaudois. Je me réjouis d’ores et déjà de la réponse du Conseil d’Etat.
Retour à l'ordre du jourL’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.