24_INT_107 - Interpellation David Raedler et consorts au nom de Carole Dubois, Sébastien Cala, Sébastien Humbert, Philippe Jobin et Mathilde Marendaz - Combien de temps la Vallée de Joux et l’ensemble du Pied du Jura serviront-ils encore de circuit motorisé informel vaudois ? (Développement).
Séance du Grand Conseil du mardi 25 juin 2024, point 9 de l'ordre du jour
Texte déposé
C’est un marronnier malheureusement bien connu qui revient à chaque retour du printemps : les cols vaudois du Marchairuz et du Mollendruz – de même que plusieurs autres routes vaudoises du Pied du Jura, dont la Route Blanche entre Nyon et Saint-Cergue – sont le théâtre de fréquents concours de vitesse motorisés, en particulier durant les weekends. Une situation qui présente naturellement des dangers importants non seulement pour les personnes s’y adonnant, mais également pour tous les autres usagers et toutes les autres usagères de la route[1]. Et qui, par les vrombissements et autres crissements de pneu, entraîne un problème concret en termes de nuisances sonores. Une situation qui mène de nombreuses personnes à renoncer à se rendre dans les forêts du Pied du Jura durant les weekends, précisément pour éviter ces nuisances incessantes. Et porte directement atteinte à la santé de la population des régions concernées, qui a déjà lancé en 2021 une pétition ayant réuni plus de 900 signatures afin de mettre un terme à ces pratiques[2].
Le Conseil d’État apparaît évidemment conscient de ces problèmes et a d’ores et déjà pris quelques mesures visant spécifiquement certains des tronçons concernés, dont les deux cols précités. Des mesures qui ont notamment inclus la mise en place en 2022 de marquages au sol visant à réduire les risques d’accident, en indiquant la meilleure trajectoire permettant de prendre les virages[3]. Et alors qu’un marquage similaire a été retiré dans le Canton du Valais pour des motifs pratiques de sécurité[4], celui apposé dans le Canton de Vaud a été décrit comme efficace par le Conseil d’Etat dans un bilan tiré en 2023[5]. D’autres mesures semblent aussi être mises en place, axées principalement sur la prévention et l’information des personnes s’adonnant aux pratiques problématiques.
En revanche, la pose de radars fixes ou mobiles n'apparaît toujours pas être une solution privilégiée pour ces tronçons, ceci malgré un nombre important et fréquent d'excès de vitesse marqués sur ces tronçons. La prise de mesures répressives visant les comportements problématiques n'apparaît pas non plus être particulièrement appliquée. Enfin, à ce jour, rien ne semble être examiné quant à l'éventualité de limiter sur ces tronçons le nombre de passages journaliers pour un seul et même véhicule.
Dans tous les cas, force est de constater que tant la population locale que les personnes se rendant les weekends au Pied du Jura ne voient toujours pas, concrètement, de résultats probants. Un constat qui s’étend notamment au bruit engendré par cette situation. Et qui ne peut plus durer sans mesures efficaces visant non seulement la prévention, mais également à concrètement dissuader la minorité de personnes qui choisissent de se servir de la route comme d’un circuit motorisé, au détriment de la sécurité et du bien-être d’une majorité de personnes, y compris les personnes faisant un usage simplement normal de leur véhicule automobile.
A la lumière de ces éléments, les signataires adressent respectueusement au Conseil d'État les questions suivantes :
- Après son premier bilan tiré en 2023, quel bilan le Conseil d’Etat tire-t-il aujourd'hui des marquages au sol apposés sur la route menant au col du Mollendruz en termes (i) de réduction des accidents et (ii) de réduction du bruit ?
- Quelles mesures de prévention le Conseil d’Etat a-t-il organisé depuis 2022 sur les tronçons apparaissant les plus problématiques et visant spécifiquement les comportements décrits dans la présente interpellation ?
- Quelles mesures de répression le Conseil d’Etat a-t-il organisé depuis 2022 sur les tronçons apparaissant les plus problématiques et visant spécifiquement les comportements décrits dans la présente interpellation, notamment et surtout s'agissant des excès de vitesse et des problématiques de bruit ?
- Le Conseil d’Etat a-t-il procédé, ou compte-t-il procéder à l’avenir, à des comptages ou relevés spécifiques sur les routes du Pied du Jura, notamment les cols du Marchairuz et du Mollendruz ainsi que la Route Blanche, visant à identifier le nombre de personnes empruntant ces tronçons plusieurs fois par jour à la montée et la descente, et cas échéant limiter le nombre de passages par jour par véhicule ?
- Le Conseil d’Etat a-t-il procédé, ou compte-t-il procéder à l’avenir, à des relevés de vitesse et/ou de bruit sur les routes du Pied du Jura, notamment les cols du Marchairuz et du Mollendruz ainsi que la Route Blanche ?
- Le Conseil d’Etat prévoit-il d’organiser une séance commune réunissant des associations locales, des associations de personnes faisant de la moto, des associations actives dans la mobilité ainsi que les forces de l’ordre, dans le but d’identifier en commun les meilleurs moyens d’agir sur les problématiques décrites dans la présente interpellation ?
***
[1] La prépondérance du nombre d’accidents sur les tronçons menant à la Vallée de Joux depuis le plateau est marquée en consultant le géoportail de la Confédération ; https://map.geo.admin.ch/?topic=vu&lang=fr&bgLayer=ch.swisstopo.pixelkarte-grau&layers=ch.astra.unfaelle-personenschaeden_alle,ch.astra.unfaelle-personenschaeden_getoetete&layers_timestamp=99990101,99990101&catalogNodes=1318&E=2513609.72&N=1166341.73&zoom=3.9278675596310118. Le sujet spécifique de la Route Blanche a notamment été décrite dans un article du 29 avril dernier : https://www.blick.ch/fr/news/suisse/apres-un-nouveau-deces-pres-de-saint-cergue-la-route-blanche-paradis-mortel-des-motards-id19687194.html.
[2]https://www.24heures.ch/la-vallee-monte-les-tours-face-a-lafflux-des-motards-825258163836.
[3]https://www.24heures.ch/une-barriere-de-peinture-freinera-les-motards-137007359862.
[4]https://www.rts.ch/info/regions/14230051-le-valais-efface-des-marquages-au-sol-censes-ameliorer-la-securite-des-motards.html.
[5]https://www.lematin.ch/story/le-marquage-anticollisions-frontales-porte-ses-fruits-263144630447.
Conclusion
Souhaite développer
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
David Vogel | V'L |
Anna Perret | VER |
Mathilde Marendaz | EP |
Julien Eggenberger | SOC |
Cendrine Cachemaille | SOC |
Nathalie Vez | VER |
Philippe Jobin | UDC |
Valérie Zonca | VER |
Théophile Schenker | VER |
Vincent Jaques | SOC |
Laure Jaton | SOC |
Yves Paccaud | SOC |
Oscar Cherbuin | V'L |
Jacques-André Haury | V'L |
Cédric Echenard | SOC |
Pierre Fonjallaz | VER |
Alexandre Démétriadès | SOC |
Anne-Lise Rime | PLR |
Laurence Cretegny | PLR |
Sébastien Humbert | V'L |
Joëlle Minacci | EP |
Martine Gerber | VER |
Felix Stürner | VER |
Sébastien Cala | SOC |
Yannick Maury | VER |
Jerome De Benedictis | V'L |
Carole Dubois | PLR |
Isabelle Freymond | IND |
Géraldine Dubuis | VER |
Patricia Spack Isenrich | SOC |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLe tableau n’est malheureusement plus à faire : saison après saison, nous sommes confrontés à des circuits motorisés sur les Cols du Marchaîruz, du Mollendruz et d’autres routes du Pied-du-Jura. Cette situation crée des risques importants pour les personnes qui s’y adonnent, naturellement, mais surtout pour les autres usagères et usagers de la route. Elle est aussi très désagréable pour les habitantes et habitants de ces régions comme pour toute personne qui s’y trouve ou qui va s’y promener, dans la mesure où le bruit lié au vrombissement des différents véhicules est désormais devenu une tradition, surtout les week-ends.
Cette interpellation pose donc des questions au Conseil d’Etat par rapport aux mesures qui devraient enfin être mises en place pour limiter, voire exclure ce type de comportement sur les routes en question. Nous nous réjouissons de lire les réponses du Conseil d’Etat.
Retour à l'ordre du jourL’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.