24_HQU_65 - Question orale Vincent Keller - Offices postaux fermés dans le Canton de Vaud : quelle stratégie ?.

Séance du Grand Conseil du mardi 11 juin 2024, point 3.13 de l'ordre du jour

Texte déposé

Deux tiers de bureaux de poste on déjà fermé en douze ans1, la poste vient d’annoncer qu’elle prévoyait de fermer quelques 170 bureaux dans toute la Suisse ce qui équivaudrait à un bureau sur cinq qui serait fermé d’ici 20282. Le service public postal est en danger, cette stratégie vise ni plus ni moins que le démantèlement du service public et cela n’est absolument pas tolérable. Il faut que toutes les régions de notre canton aient des bureaux de poste accessibles à toutes et tous. Remplacer les bureaux de poste par des agences postales dans des commerces ou cafés, ou pire par des points en self service n’est pas satisfaisant car ce n’est pas le rôle d’un service public que de sous-traiter via des partenaires externes, sans compter les pertes d’emplois que cela peut génèrer au sein de l’ex-régie fédérale. L’annonce faite par la poste n’indique rien de bon pour le futur vaudois. Nous avons l’honneur de poser la question suivante au Conseil d’Etat : quelle stratégie le Conseil d’Etat va-t-il mettre en oeuvre pour éviter les fermetures de bureaux de postes Vaudois ?

Transcriptions

M. Vincent Keller (EP) —

Question orale Vincent Keller - Offices postaux fermés dans le Canton de Vaud : quelle stratégie ? (24_HQU_65)

Deux tiers des bureaux de poste ont déjà fermé en 12 ans. La Poste vient d’annoncer qu’elle prévoyait d’en fermer quelque 170 dans toute la Suisse, ce qui équivaudrait à un bureau sur cinq fermé d’ici 2028. Le service postal public est en danger. Cette stratégie ne vise ni plus ni moins que le démantèlement du service public et cela n’est absolument pas tolérable pour nous. Il faut que toutes les régions de ce canton aient des bureaux de poste accessibles à toutes et tous. Remplacer un bureau de poste par un self-service n’est pas satisfaisant, car ce n’est pas le rôle d’un service public que de sous-traiter via des partenaires externes, sans compter les pertes d’emploi que cela peut générer au sein de l’ex-régie fédérale. L’annonce faite par la Poste n’indique rien de bon pour le futur vaudois. Nous avons l’honneur de poser la question suivante au Conseil d’Etat : quelle stratégie le Conseil d’Etat va-t-il mettre en œuvre pour éviter les fermetures de bureaux de poste vaudois ?

M. Vassilis Venizelos (C-DJES) — Conseiller-ère d’Etat

Merci au député Keller pour sa question. Je vous lis la réponse du Département de l’économie, de l’innovation, de l’emploi et du patrimoine (DEIEP). Pendant un quart de siècle, la Suisse a vu la fermeture de plus de 2600 bureaux de poste. De 3383 en 2000, ils sont passés à 2222 en 2014. Si aujourd’hui, il ne reste plus que 770 filiales en exploitation propre – et potentiellement seulement 600 à l’horizon 2028 – le nombre des points d’accès n’a cependant cessé d’augmenter depuis 2016, plus 30%, principalement à travers les filiales en partenariat et les automates, points de service, points clientèle commerciale en self-service. Sur les ondes de la RTS, le président du Conseil d’administration de la Poste, Christian Levrat, a rappelé, le 3 juin, que la Poste allait investir 100 millions de francs dans la modernisation de son réseau en misant sur la proximité. Rappelons que la Loi fédérale sur la Poste (LPO) définit précisément son mandat de service universel dont le respect est assuré par l’Office fédéral de la communication (OFCOM), autorité de surveillance. 

Pour sa part, le Conseil d’Etat défend systématiquement la position prise par les communes lors des consultations faites par la Commission fédérale de la Poste en cas de désaccord sur les décisions prises concernant l’avenir d’un office. Il profite de chaque opportunité pour rappeler son attachement au service universel de qualité. Une rencontre avec le responsable réseau postal aura lieu le 3 octobre 2024, afin de connaître les détails et les conséquences de la stratégie 2025-2028 présentée publiquement le 29 mai dernier. Préalablement à cela, la cheffe du DEIEP a sollicité une rencontre avec la direction romande de la Poste, et ce, avant l’envoi de courrier aux communes dès le 1er juillet. Même si sa marge de manœuvre est très faible, le Conseil d’Etat ne manquera pas de rappeler la Poste à son devoir légal de préserver un service universel de qualité qui répond aux besoins de la population vaudoise. 

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