24_INT_159 - Interpellation Alexandre Rydlo et consorts - Licenciements chez SICPA SA : Quelles mesures de sauvegarde des emplois dans le Canton de Vaud ? (Développement).
Séance du Grand Conseil du mardi 12 novembre 2024, point 17 de l'ordre du jour
Texte déposé
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Jeudi 10.10.2024, on apprenait que la multinationale SICPA SA, envisage une restructuration lourde et la potentielle suppression de 120 postes à Prilly, son siège, et à Chavornay, son site de production en Suisse, malgré des investissements récents et d’éventuels avantages fiscaux obtenus, selon des allégations tenues dans les médias mais contestés par l’entreprise.
Entreprise technologique suisse en mains familiales fondée en 1927 à Lausanne, et entreprise leader mondiale dans les encres de sécurité pour les billets de banque, SICPA SA emploie plus de 3000 personnes de plus de 84 nationalités différentes sur les 5 continents du monde, dont environ 1000 sur les sites de Prilly et Chavornay.
Un licenciement de 120 personnes représenterait une diminution d’environ 12% de ses effectifs locaux.
Pour se justifier, la société évoque un contexte géopolitique difficile bien que son volume d’affaires d’environ 1,5 milliards de CHF par an et ses commandes soient solides. Toutefois, la consultation de la presse internationale montre que c’est sur un autre front que les difficultés semblent s’accumuler sur SICPA SA. Ce sont les prestations de traçage de produits auprès d’Etats émergeants qui semble un marché peu stable et risqué.
Il convient aussi ici de préciser que cette entreprise a, à plusieurs reprises ces dernières années, procédé à des licenciements au niveau mondial, notamment à la suite d’affaires de corruption, et que cette entreprise a pu profiter de l’appui de la BCV pour des opérations de développement de ses activités.
Aussi le soussigné pose-t-il les questions suivantes au Conseil d’Etat :
- Le Conseil d’Etat a-t-il été tenu au courant de l’intention de restructuration de l’entreprise SICPA SA apprise en date du 10.10.2024 ? Si oui, quelles sont les démarches qu’il a entreprises pour sauvegarder les emplois concernés ? Si non, comment se l’explique-t-il ?
- Le Conseil d’Etat peut-il confirmer ou clarifier les allègements fiscaux accordés à SICPA SA ces trente dernières années, et les obligations de maintien d’emploi qui en découlent ?
- Le Conseil d’Etat peut-il préciser les modalités de soutien au Technopôle d’importance cantonale que constitue le « Unlimitrust » by Sicpa, de manière directe et indirecte, et les conditions auxquelles ces soutiens ont été octroyés ?
- En sa qualité d’actionnaire majoritaire de la BCV, le Conseil d’Etat peut-il indiquer si la BCV dispose d’engagements financiers, y compris leurs volumes et leurs risques, pris par la BCV au profit de SICPA SA ces trente dernières années et sous quelles conditions ?
- Quelles initiatives le Conseil d’Etat envisage-t-il pour garantir une consultation approfondie avec les partenaires sociaux, afin d’explorer des alternatives aux licenciements, idéalement les empêcher ?
- Enfin, le Conseil d’Etat prévoit-il d’engager des mesures de soutien et de formation pour les salarié-e-s potentiellement touché-e-s par ces restructurations ?
Merci pour votre attention.
Chavannes-près-Renens, 05.11.2024
Alexandre Rydlo, Député socialiste
Conclusion
Souhaite développer
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Vincent Keller | EP |
Denis Corboz | SOC |
Eliane Desarzens | SOC |
Cendrine Cachemaille | SOC |
Hadrien Buclin | EP |
Monique Ryf | SOC |
Arnaud Bouverat | SOC |
Felix Stürner | VER |
Sylvie Pittet Blanchette | SOC |
Patricia Spack Isenrich | SOC |
Romain Pilloud | SOC |
Géraldine Dubuis | VER |
Vincent Jaques | SOC |
Yves Paccaud | SOC |
Sébastien Cala | SOC |
Sébastien Pedroli | SOC |
Valérie Zonca | VER |
Cédric Echenard | SOC |
Cédric Roten | SOC |
Pierre Zwahlen | VER |
Carine Carvalho | SOC |
Sandra Pasquier | SOC |
Sylvie Podio | VER |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourJeudi 10 octobre 2024, on apprenait que la multinationale SICPA SA, envisage une restructuration et la potentielle suppression de 120 postes à Prilly et à Chavornay, malgré des investissements récents et d’éventuels avantages fiscaux obtenus, selon des allégations tenues dans les médias, mais contestées par l’entreprise.
Entreprise leader mondiale dans les encres de sécurité pour les billets de banque, SICPA SA emploie plus de 3’000 personnes dans le monde, dont environ 1’000 sur les sites de Prilly et Chavornay. Un licenciement de 120 personnes représenterait une diminution d’environ 12 % de ses effectifs locaux.
Pour se justifier, la société évoque un contexte géopolitique difficile bien que son volume d’affaires d’environ 1,5 milliard de francs par an et ses commandes soient solides. Toutefois, la consultation de la presse internationale montre que c’est sur un autre front que les difficultés semblent s’accumuler sur SICPA SA. Ce sont les prestations de traçage de produits auprès d’Etats émergents qui semble un marché peu stable et risqué.
Il convient aussi ici de préciser que cette entreprise a, à plusieurs reprises ces dernières années, procédé à des licenciements au niveau mondial, notamment à la suite d’affaires de corruption, et que cette entreprise a pu profiter de l’appui de la Banque Cantonale Vaudoise (BCV) pour des opérations de développement de ses activités.
Aussi je pose quelques questions au Conseil d’Etat, notamment les questions suivantes :
- Le Conseil d’Etat a-t-il été tenu au courant de l’intention de restructuration de l’entreprise SICPA SA apprise en date du 10 octobre 2024 ? Si oui, quelles sont les démarches qu’il a entreprises pour sauvegarder les emplois concernés ? Si non, comment se l’explique-t-il ?
- Le Conseil d’Etat peut-il confirmer ou clarifier les allègements fiscaux accordés à SICPA SA ces trente dernières années, et les obligations de maintien d’emploi qui en découlent ?
- Quelles initiatives le Conseil d’Etat envisage-t-il pour garantir une consultation approfondie avec les partenaires sociaux, afin d’explorer des alternatives aux licenciements, idéalement les empêcher ?
- Enfin, le Conseil d’Etat prévoit-il d’engager des mesures de soutien et de formation pour les salariées et salariés potentiellement touchés par ces restructurations ?
Retour à l'ordre du jourL’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.