21_LEG_123 - EMPD Exposé des motifs et projet de décret accordant au Conseil d'Etat un crédit d’études de CHF 4'500'000.- destiné à financer les études de restauration du Palais de Rumine, de sa valorisation et du redéploiement de ses institutions culturelles cantonales suite au départ du Musée cantonal des Beaux-Arts sur le site de Plateforme 10 (1er débat).
Séance du Grand Conseil du mardi 18 janvier 2022, point 7 de l'ordre du jour
Documents
- Texte adopté par CE - EMPD crédit étude Rumine - publié
- Rapport de commission - EMPD crédit d'études Palais de Rumine (avec annexe)
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLa commission s’est réunie le 29 septembre 2021. Ont participé à cette séance, M. le conseiller d’Etat Pascal Broulis, chef du Département des finances et des relations extérieures ; Mme Cesla Amarelle, cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture ; M. Philippe Pont, chef de la Direction générale des immeubles et du patrimoine (DGIP) et Mme Minder, cheffe de service des affaires culturelles (SERAC). Nous les remercions pour toutes les informations apportées.
En septembre 2021, un communiqué du Conseil d’Etat titrait : « Le canton de Vaud pose les jalons pour la valorisation du Palais de Rumine, futur Palais des savoirs ». Dans cette perspective, par le biais d’un exposé des motifs et projet de décret, le Conseil d’Etat sollicite un crédit de 4,5 millions destiné à étudier et préparer la réaffectation des espaces du Palais de Rumine libérés fin 2019 par l’installation du Musée cantonal des Beaux-Arts (MCBA) à Plateforme 10. Il entend, en accord avec son programme de législature, y déployer les fonctionnalités des musées cantonaux ainsi que la Bibliothèque cantonale universitaire (BCU), notamment les services au public, pour en faire un véritable Palais des savoirs. Il prévoit en particulier de reconfigurer la grande salle de lecture de la bibliothèque dans sa forme d’origine et d’effectuer des rénovations techniques sur l’ensemble du bâtiment. Ce crédit d’étude permettra d’établir un bilan énergétique détaillé déterminant les interventions à prévoir au niveau de l’enveloppe et de la technique du bâtiment, afin de le rendre conforme à l’objectif de neutralité carbone défini par le Conseil d’Etat.
Le présent projet de décret a donc pour objectif de mettre à disposition du Conseil d’Etat et de son service constructeur les moyens financiers lui permettant de mener les études nécessaires à la finalisation du projet jusqu’à l’obtention du crédit d’ouvrage.
En début de séance, M. le conseiller d’Etat a bien précisé qu’il ne s’agit pas d’un programme détaillé, mais bien d’un crédit d’étude qui permettra de préparer un futur exposé des motifs. Concernant le coût global, le conseiller d’Etat a rappelé que le budget total pour les travaux liés au redéploiement, à la rénovation et à la mise en conformité du Palais de Rumine s’élève à 45’000’000 francs toutes taxes comprises. Il est à noter que la restauration des peintures Louis Rivier situées dans l’Aula, le mobilier divers ainsi que l’aménagement et l’équipement d’un café nécessitent encore des études détaillées.
Mme la Conseillère d’Etat a précisé que suite au départ du MCBA dans le nouveau quartier des Arts lausannois – Plateforme 10 – 2’675 m2 d’espace ont été libérés. Un groupe de travail a ainsi été mis sur pied pour analyser plus précisément les besoins des institutions culturelles sises au Palais de Rumine et les divers scénarios possibles. Six variantes ont été examinées et le Conseil d’Etat a orienté la suite des études vers une option qui permet de maintenir en place à la fois les usages actuels tout en valorisant les espaces et fonctions existantes. Dès lors, il a été décidé de retenir un scénario qui permet d’améliorer les fonctions destinées au public, soit les salles de lecture, d’exposition ou encore de médiation.
Cette variante permet :
- le déploiement des utilisateurs dans les espaces libérés par le MCBA et le Grand Conseil ;
- la rénovation technique sur l’ensemble du Palais de Rumine ;
- la réfection d’éléments particuliers, telle que la bibliothèque.
Ainsi, ce redéploiement met à niveau ces institutions culturelles pour mieux répondre à leurs missions publiques au centre de la capitale vaudoise. Derrière cette option, une vision culturelle s’articule autour de la création du futur Palais des savoirs, soit un espace à vocation autant encyclopédique que transdisciplinaire avec l’histoire et les sciences naturelles qui y logent conjointement. Le tout s’inscrit dans une politique culturelle ambitieuse qui considère, à la fois, le renouvellement des infrastructures de nos institutions patrimoniales ainsi qu’une nouvelle vision culturelle et scientifique en charge de consacrer la mémoire du canton.
Dans le cadre de la discussion générale, quelques précisions ont été apportées. Les parties liées à la culture et à l’accueil des publics ne sont pas comprises pour l’instant dans le coût de restauration et doivent encore être évaluées précisément avec un muséographe dans le cadre du crédit d’études. Mme la conseillère d’Etat a confirmé qu’il y aura effectivement un décret supplémentaire concernant la problématique des collections pendant les travaux ainsi que la question du déménagement de celles-ci.
Le conseiller d’Etat a noté qu’il y aura clairement une relation très forte avec la Ville de Lausanne, puisque ce bâtiment se situe bien évidemment sur la place de la Riponne, laquelle connaîtra à l’avenir un réaménagement urbanistique.
A la question de savoir pourquoi le canton doit prendre en charge les travaux, M. le conseiller d’Etat a relevé l’existence d’un acte notarié très ancien qui n’a jamais été revisité. Il précise que la jouissance du bâtiment revient à l’Etat, alors que la Ville de Lausanne en est propriétaire. Dès lors, le budget de fonctionnement ainsi que les entretiens sont à la charge du canton, mais aucun loyer n’est payé par ce dernier.
Pour l’examen du projet de décret, je vous renvoie au rapport pour plus de précision. Toutefois je livre quelques éléments qui ont été abordés pendant la discussion. Concernant l’accès à la bibliothèque, le défi consistera justement à toujours offrir un libre accès aux livres pendant les travaux en utilisant d’autres espaces, notamment Arlaud. Par ailleurs, il est précisé que l’extension de l’Unithèque située à Dorigny devrait être terminée d’ici 2024.
Observant qu’il est important pour les bibliothèques de remettre un livre en 5 minutes maximum, la cheffe du SERAC note qu’il est capital que le stock se situe à proximité.
En matière de conformité à la Loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand), le chef de la DGIP précise qu’il reste en effet un gros travail à effectuer quant à cette problématique.
Soulignant la nécessité de redonner de la cohérence concernant la mobilité au sein du bâtiment – étant donné qu’il s’agit d’un important lieu de passage et que les différentes institutions n’ouvrent pas aux mêmes horaires – M. le conseiller d’Etat déclare que les espaces extérieurs seront repensés et ce, en concertation avec la Ville de Lausanne.
Finalement, la commission a adopté à l’unanimité des membres présents les trois articles du projet de décret. Elle recommande au Grand Conseil d’accepter l’entrée en matière et ce projet de décret à l’unanimité des membres présents.
La discussion sur l’entrée en matière est ouverte.
Le groupe PLR fait siennes les conclusions du rapport de la commission ; il se réjouit que ce bâtiment soit assaini énergétiquement, techniquement et que plus d’espaces pourront être offerts au public. Nous vous invitons donc à accepter ce projet de décret.
Le groupe socialiste vous invite à adopter ce projet de décret. Son adoption permettra d’améliorer l’enveloppe énergétique du bâtiment qui pose un problème en termes de distribution du froid. L’adoption de ce projet de décret permettra de retravailler les aspects esthétiques et patrimoniaux afin de redonner de la cohérence à ce bâtiment et de retrouver son lustre d’antan, en particulier avec la restauration de la magnifique salle de lecture de la bibliothèque. Elle permettra enfin de conserver un lieu de rencontre accessible à la population au centre de la ville de Lausanne.
Le groupe des Vertes et des Verts vaudois salue également ce projet de décret, notamment la rénovation énergétique et la rénovation plus générale patrimoniale d’un immeuble et d’un espace qui ont une importance historique et culturelle pour le canton de Vaud. A ce titre, il salue les aménagements qui seront faits et le fait que, contrairement à la Maison de l’Elysée, cet immeuble restera ouvert au public.
Certes, dans les milieux bien informés, bien placés, bien renseignés, il est de bon ton de dire que ce bâtiment d’inspiration florentine fait tache à Lausanne ; que l’on se demande ce qui a passé dans la tête de ses concepteurs, il y a 110 ans… Soit ! Quelle que soit l’opinion que l’on a au sujet de ce palais, il fait partie intégrante du paysage lausannois. Quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir quant aux responsabilités financières entre la ville de Lausanne et le canton, il est de notre devoir, non seulement de lui donner une affectation, mais aussi les moyens de cette affectation. La commission ne s’y est pas trompée, puisqu’elle a accepté ce projet de décret à l’unanimité. Nous souhaitons qu’il en soit de même au moment du vote du plénum.
Dans ce concert de louanges et d’autosatisfaction, permettez-moi d’apporter une voix légèrement discordante, mais pas à proprement parler sur le projet de décret. J’étais encore conseiller communal à Lausanne lorsque j’avais demandé que le canton et la commune s’occupent de l’avenir du Palais de Rumine. Il aura fallu 17 ans pour que l’on avance dans ce dossier, alors que le bâtiment est idéalement situé, en plein centre-ville de Lausanne, avec un accès idéal en transports publics grâce au métro.
Comme tout le monde, je me réjouis de ce projet, mais au-delà des rénovations, des transformations, j’ouvre une parenthèse pour vous dire que si vous avez la curiosité d’aller voir le concours qui avait eu lieu à l’époque sur les bâtiments projetés à la Riponne en lieu et place de celui qui s’y trouve actuellement, je pense que nous avons échappé au pire. Depuis cette salle du Parlement, on voit au moins un peu de jour à travers la construction. Cela nous permet un peu de rêver au sud, lorsqu’on regarde le lac, même si ça s’arrête là. On critique beaucoup ce bâtiment, mais il fait finalement partie du patrimoine historique lausannois. Encore une fois, je pense que si l’on avait choisi un autre bâtiment que celui proposé, aujourd’hui, nous n’en voudrions tout simplement plus.
Bravo et merci d’avoir relancé ce projet d’affectation du Palais de Rumine. Je souhaite néanmoins formuler un regret qui s’adresse tant à la ville qu’au canton : nous avons pris énormément de temps avant de relancer le dossier du Palais de Rumine. Par ailleurs, j’attends toujours un véritable projet. Il y a du volume, il y a des possibilités, mais je dois dire que je reste un peu sur ma faim quant à l’exploitation future du bâtiment. Encore une fois, les volumes et l’emplacement du bâtiment devaient permettre d’avoir des projets porteurs tant pour la ville, dont je suis représentant et député ici, que pour le canton.
Je voudrais remercier M. Broulis d’avoir enfin apporté une réponse à des demandes que j’ai adressées plusieurs fois tant à la ville de Lausanne qu’au canton, c’est-à-dire des demandes pour réhabiliter les façades de ce magnifique palais. Il est peut-être un peu tarabiscoté, comme cela a été dit, mais si vous avez la curiosité de vous rendre sur les sites qui présentent la ville de Lausanne, vous verrez que c’est toujours lui qui est mis en avant. Malgré le fait qu’il soit objectivement extrêmement sale, il reste une figure emblématique de la ville. Si le contenu n’est pas tout à fait fixé, de belles propositions sont faites dans ce projet de décret pour valoriser certaines parties des jardins. Je vous invite à soutenir ce projet de décret. Nous nous réjouissons de voir la mue de ce beau bâtiment, en particulier de ses façades qui demandent un bon nettoyage pour être à nouveau bien claires et bien propres.
Les amateurs de bandes dessinées connaissent peut-être Les cités obscures. François Schuiten et Benoît Peeters considèrent que le Palais de Rumine est une porte d’entrée d’une de ces fameuses cités obscures et inconnues. Vous voyez donc que le Palais de Rumine est connu dans le monde entier, y compris dans le monde de la bande dessinée.
Comme vous l’avez relevé, c’est un bâtiment un peu complexe. Il est né d’un concours et d’un lègue mixte. Je remercie au passage M. Glardon et la commission pour leur excellent travail et pour leur recommandation d’accepter ce crédit d’études soutenu par le Conseil d’Etat – et principalement par Mme Amarelle et son service dans le domaine de la culture. Il restera un bâtiment lié à la culture. En même temps, le département en charge des infrastructures doit le réhabiliter. Il s’agit d’une réhabilitation lourde. Ce que nous vous soumettons aujourd’hui n’est pas un petit crédit ; c’est le crédit qui va permettre de travailler dans la volumétrie et dans la réhabilitation énergétique, de mobilité et historique, puisqu’il y a aussi un volet clair à ce sujet.
Pour rassurer M. Buffat, nous savons ce que nous voulons mettre dans ce bâtiment. Ce sera d’abord une extension des musées actuels et ce, dans une parfaite coordination. Le projet a été présenté et a reçu un très bon accueil. Dans notre canton qui enregistre une forte croissance démographique, nous avons aussi besoin de culture en ville de Lausanne, sur des thèmes qui touchent à la question climatique et aux domaines d’une société en mutation. Le volet patrimonial du bâtiment a certes une centaine d’années, mais certaines salles ont été très malmenées. Nous souhaitons revenir à l’aspect patrimonial et architectural du début du siècle passé, avec la grande verrière de la salle de lecture qui va réapparaître.
Madame Schaller, en ce qui concerne les façades, le Conseil d’Etat est souvent intervenu dans ce Parlement pour dire qu’il ne souhaitait pas traiter uniquement des façades. En effet, qui dit façades dit aussi éclairage urbain. Et sous quelle forme ? Cet éclairage devra-t-il s’éteindre ? Comment fonctionnerait-il pendant la période des fêtes de Noël, par exemple ? Tout ce travail doit aussi être documenté. Nous avons toujours dit que de l’argent serait mis de côté pour nettoyer les façades, mais dans une vision globale du bâtiment. En plus des façades, je vous encourage, lorsque vous quitterez ce lieu aujourd’hui, à passer dans les deux grandes ailes qui sont malmenées aujourd’hui. Notre objectif est que, à terme, nous puissions les redonner à la population en créant, comme l’a voulu l’architecte de l’époque, un bâtiment accueillant et ouvert. Je vous remercie pour votre soutien.
La discussion est close.
L’entrée en matière est admise à l’unanimité.
Le projet de décret est adopté en premier débat.
Etant donné cette belle unanimité, je demande un deuxième débat immédiat.
Le deuxième débat immédiat est admis à la majorité des trois quarts (106 voix contre 9 et 4 abstentions).
Deuxième débat
Il est passé à la discussion du projet de décret, article par article, en deuxième débat.
Je remercie M. Broulis pour ses explications. Encore une fois, je ne peux qu’applaudir des deux mains le fait de relancer ce projet et les idées émises pour l’occupation de ces locaux. Puisque nous ne sommes pas avares d’idées ou de propositions diverses et variées dans ce Grand Conseil – c’était encore le cas tout à l’heure pour la Maison de l’Elysée – je me permets aussi de rappeler aux membres présents du Conseil d’Etat qu’il y a, à proximité, un espace assez important : le Musée Arlaud. Pendant l’époque du baby-boom, c’était un collège secondaire relié à celui de Villamont. A proximité, du côté nord, il y a aussi une fameuse salle de cinéma qui n’est plus exploitée, sauf erreur, depuis une quinzaine d’années environ. Je me demande si une coordination ne serait pas à étudier pour redonner une vie au nord de la Place de la Riponne, avec une salle de spectacle et des lieux d’exposition.
Dans le prolongement de ce que dit M. Buffat, on rappellera encore, à la rue Chaucrau – la salle de répétition de l’Harmonie lausannoise – il y a le tout premier musée industriel, avec une verrière que personne ne connaît, mais qui est dans la droite ligne du bâtiment que Napoléon III avait fait ériger sur le site d’Alésia. Peut-être qu’un beau jour, lorsqu’on se penchera à nouveau sur les circuits touristiques, on pourra aussi le signaler. Je ne demande pas forcément à ce que ce lieu soit retapé, mais c’est un bâtiment que l’on oublie tout le temps, en pensant que cela s’est joué essentiellement entre le Palais de Rumine et le Musée Arlaud.
Monsieur Buffat, il est clair que nous avons dû informer la municipalité, puisque c’est un dossier un peu hybride : la commune est propriétaire des murs, mais l’Etat – dans la convention plus que centenaire – doit en garantir l’entretien, y compris l’entretien lourd. C’est ce que nous faisons. Nous pouvons jouir du bien, mais nous devons garantir son entretien total et durablement. C’est ce que nous ferons, si vous le décidez au moment du vote.
En ce qui concerne la Place de la Riponne, la commune de Lausanne avait communiqué en son temps pour dire qu’elle voulait reprendre le dossier pour lui-même. Nous n’allons donc pas nous ingérer dans sa stratégie pour cette place. En revanche, le canton est propriétaire d’Arlaud et il a la jouissance du Palais de Rumine. Pour le bâtiment qui abrite l’ancien cinéma Romandie, nous avons racheté ce qui est sur la galette. L’Etat est devenu propriétaire des locaux notamment utilisés par Mme Gorrite. Au niveau énergétique, nous allons travailler sur ce bâtiment dans sa distribution logistique et sur son enveloppe énergétique. En revanche, pour le sous-sol que vous avez cité – l’ancien cinéma – la ville de Lausanne réfléchit à sa destinée. Si nous devons collaborer, le canton est prêt à s’asseoir autour de la table.
Pour en revenir à Rumine, Lausanne est très contente que l’on puisse travailler comme nous l’avons fait dans la Cité historique : le Parlement, la Cathédrale et le Château. Maintenant, nous travaillons sur Rumine. Monsieur Buffat c’est aussi pour cela que le dossier a pris du temps. Arlaud a été réhabilité « dans son jus patrimonial ». S’il faut des compléments, nous travaillerons sans aucune difficulté avec la ville de Lausanne. J’ai compris votre message, mais la ville de Lausanne attend de ses élus et du Grand Conseil vaudois un soutien fort pour la réhabilitation de Rumine qui est attendue depuis de nombreuses années. Je vous remercie pour votre soutien fort lors du vote définitif sur ce projet de décret.
Retour à l'ordre du jourLes articles 1, 2 et 3, formule d’exécution, sont acceptés à l’unanimité.
Le projet de décret est adopté en deuxième débat et définitivement par 118 voix et 1 abstention.