22_INT_135 - Interpellation Jean Tschopp et consorts - Les abonnés absents des fournitures scolaires (Développement).

Séance du Grand Conseil du mardi 4 octobre 2022, point 12 de l'ordre du jour

Texte déposé

Lors de la rentrée scolaire 2022-2023, les retards d’approvisionnement et de livraison de fournitures scolaires se sont multipliés atteignant des niveaux records. Des problèmes avaient déjà été signalés auparavant.

 

Cette situation est très inconfortable pour les élèves, leurs parents et le corps enseignant.

 

Sur le site internet de la Société pédagogique vaudoise (SPV), on apprend qu’en septembre 2021, le syndicat avait fait part, une nouvelle fois, d’inquiétudes quant au fonctionnement des achats aux Départements en charge de la formation et de la direction des achats et de la logistique (DAL). Un nouveau système d’informations des achats prévus pour janvier 2022 devait simplifier les tâches administratives pour le personnel enseignant. Le 30 juin 2022, dans une première lettre publiée sur son site à l'attention de la direction générale de l’enseignement obligatoire (DGEO), la SPV signalait de nombreux problèmes rencontrés avec les commandes faisant redouter que des élèves et enseignant·e·s ne recevraient pas tout le matériel à la rentrée. Malgré cette alerte, faute de mesure suffisante, ces craintes se vérifiaient lors de la rentrée scolaire du 22 août 2023. Dans un second courrier du 1er septembre 2022 à la DGEO, la SPV fait état d’agendas, cahiers de lecture et d’écriture ou encore de matériel pour les nouveaux moyens de mathématiques. Le syndicat conclut en demandant la création d’un groupe de travail dès septembre 2022 composé de représentant·e·s des enseignant·e·s, des directions, des dépositaires, de la DGEO dépendant du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle (DEF) et de la DAL dépendant du Département de l’économie, de l’innovation, de l’emploi et du patrimoine (DEIEP).

 

Parallèlement, d’autres associations de représentant·e·s du personnel, parmi lesquelles la Société Vaudoise des Maîtres·se·s Secondaires (SVMS) s’est plainte des conditions de travail des dépositaires scolaires évoquant du travail à temps partiel imposé ne permettant pas de répondre efficacement aux besoins des établissements. Ce syndicat dénonce aussi des contraintes de flexibilité et des conditions de travail particulièrement difficiles.

 

Malgré ces plaintes à répétition, ces problèmes perdurent (24heures du 09.09.2022 « Le syndicat critique, le Canton minimise »). Cette situation affecte plusieurs élèves privés de matériel et peut se traduire par des difficultés d’apprentissage générant une inégalité de traitement entre élèves. Pour les parents d’élèves concernés, ces retards sont aussi préoccupants. En l’absence notamment de cahiers de communication, plusieurs semaines après la rentrée, des parents sont toujours privés d’un outil d’échanges pourtant essentiel entre les enseignant·e·s, l’enfant et ses parents. Nos écoles méritent un système d’approvisionnement et de livraison de fournitures scolaires moins bureaucratique et plus efficace.

 

Au vu de ce qui précède, les membres du Grand Conseil soussignés ont l’honneur d’adresser les questions suivantes au Conseil d’Etat et le remercie d’ores et déjà pour ses réponses:

 

1. Quelle proportion de fournitures du matériel essentiel pour la rentrée (agenda, cahiers, moyens d’enseignement, …) n’a pas été livrée:
    1.1. au moment de la rentrée scolaire ?
    1.2  à ce jour ?

        

2. Comment se fait-il que ces problèmes d’approvisionnement et de livraisons n’aient pas pu être réglés malgré les signalements des représentant·e·s des enseignant·e·s ?

 

3. Quelles mesures concrètes, par exemple la mise sur pied du groupe de travail précité intégrant les utilisateurs finaux, ont été ou seront prises pour éviter de nouveaux retards, à la rentrée et en cours d’année, dans l’approvisionnement et la livraison de fournitures scolaires ?

 

4. Comment remédier aux problèmes de coordination entre la direction des achats et de la logistique, la direction générale de l’enseignement obligatoire et les établissements ?

 

5.   Qu’est-il prévu pour améliorer les conditions de travail des dépositaires scolaires ?

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Cendrine CachemailleSOC
Carine CarvalhoSOC
Isabelle FreymondIND
Géraldine DubuisVER
Cédric RotenSOC
Yves PaccaudSOC
Valérie InduniSOC
Sylvie Pittet BlanchetteSOC
Jerome De BenedictisV'L
Laurent BalsigerSOC
Pierre WahlenVER
Romain PilloudSOC
Sandra PasquierSOC
Yannick MauryVER
Patricia Spack IsenrichSOC

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Jean Tschopp (SOC) —

Ce matin, avant de me rendre au Grand Conseil, j’ai amené ma fille à l’école. Encore une fois, des parents m’ont approché pour me dire que leurs enfants n’avaient toujours pas reçu leur cahier de communication. Cette interpellation aurait pu s’intituler « Kafka à l’école ». Nous entamons la septième semaine depuis la rentrée scolaire et des élèves sont toujours dépourvus de matériel scolaire : matériel pédagogique pour l’enseignement des mathématiques, cahiers de lecture ou d’écriture, ou encore cahiers de communication. Dans quel état au monde peut-on accepter un tel laisser faire ? Cette situation a quelque chose de surréaliste, sachant que les enseignants commandent leur matériel à la Direction des achats et de la logistique (DAL) au mois de mars, pour la rentrée d’août. Les problèmes s’étendent sur toute l’année et ne se limitent de loin pas à la seule rentrée scolaire. Ces retards pénalisent plusieurs élèves en les freinant dans leur apprentissage et met à mal l’égalité des chances, cette mission de l’école publique.

Le cahier de communication est l’instrument permettant le lien entre l’enseignant, les parents et l’élève. Sans cet outil, les parents naviguent souvent à vue et ignorent quels sont les devoirs et leçons de leur enfant, quelle est son attitude en classe, ou encore où en est son apprentissage. Les représentants des enseignants ont alerté les autorités depuis plusieurs années déjà. Mais, à l’heure où je vous parle, les retards atteignent des niveaux records jamais atteints auparavant. Les syndicats évoquent des dysfonctionnements dans l’approvisionnement et la livraison de fournitures scolaires, et un manque de coordination entre la DAL, la Direction générale de l’enseignement obligatoire et les établissements. On signale également un manque d’affectation en personnel au sein de la DAL, dont les collaborateurs travaillent selon des horaires très limités.

Quant à la Société pédagogique vaudoise, elle a demandé un groupe de travail réunissant tous les acteurs concernés, y compris les consommateurs finaux, pour mettre fin à ces dysfonctionnements. Aujourd’hui, rien ne transpire quant aux mesures concrètes nécessaires pour trouver une solution dans l’intérêt de toutes et tous, à commencer par celui de nos enfants. La qualité de notre enseignement n’est pas négociable, elle passe par des supports pédagogiques et du matériel adapté. Notre interpellation demande de solutionner cette bureaucratie indéfendable. Nous attendons donc avec impatience les réponses du Conseil d’Etat et le remercions d’avance.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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