22_INT_45 - Interpellation Vassilis Venizelos - Pour une agriculture vaudoise moins dépendante du soja ukrainien et du gaz russe (Développement).
Séance du Grand Conseil du mardi 22 mars 2022, point 5 de l'ordre du jour
Texte déposé
La guerre qui fait rage en Ukraine, met sous pression le monde agricole en raison de sa dépendance au soja ukrainien et au gaz russe et impacte fortement le prix des produits agricoles de base.
Le recours encore trop répandu aux engrais azotés dans notre agriculture, fait peser un risque sur notre approvisionnement. En effet, les engrais utilisés en Suisse sont soit produits en Russie et en Ukraine, soit en Allemagne ou aux Pays-Bas, à chaque fois à base de gaz russe. Le prix des engrais azotés prend donc l’ascenseur.
Par ailleurs, nous sommes largement dépendants du soja ukrainien et russe pour nos élevages de porcs, nos poulets de chair et nos œufs (20% des volumes importés environ). La guerre aura assurément un impact sur le prix du soja et cette tendance va s'accentuer compte tenu des tensions observées depuis plusieurs années sur les marchés. Pour répondre à ses besoins toujours croissants, la Chine importe par exemple près de 60% du soja mondial.
Cette dépendance vis-à-vis de l’extérieur doit nous inciter à soutenir nos agricultrices et agriculteurs dans le tournant agricole nécessaire vers une souveraineté alimentaire. Ainsi, nous avons l’honneur de poser les questions suivantes au Conseil d’Etat.
1. Comment le Conseil d’Etat entend-il renforcer le pouvoir de négociation des agricultrices et agriculteurs face au renchérissement des aliments concentrés pour le bétail qui va péjorer leur situation financière ?
2. Comment le Conseil d’Etat entend-il réorienter notre production pour que poulaillers et porcheries vaudoises soient moins dépendantes des protéines de soja importées, notamment d’Ukraine ?
3. Le Conseil d’Etat envisage-t-il des mesures incitatives pour réduire la dépendance de tout le tissu de PME et de coopératives actives tout au long de la chaîne de transformation et de distribution pour les machines, pièces de rechanges, logistique provenant d’autres continents?
4. En postulant une sortie des énergies fossiles en 2050 comment le Conseil d’Etat entend-il maintenir notre taux d’auto-approvisionnement compte tenu de la croissance démographique attendue?
5. Quelle est la vision du Conseil d’Etat pour garantir une souveraineté alimentaire moins dépendante des énergies fossiles?
Conclusion
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLa guerre qui fait rage en Ukraine nous affecte tous, d’abord émotionnellement, évidemment. Elle affecte aussi la population vaudoise, y compris le monde agricole en raison de sa dépendance au soja ukrainien et au gaz russe, qui impacte fortement les prix agricoles de base. Le recours encore trop répandu aux engrais azotés, dans notre agriculture, a un effet sur la pression exercée sur le monde agricole. Les engrais utilisés en Suisse sont en effet produits en partie en Russie, en Ukraine, en Allemagne ou aux Pays-Bas, mais chaque fois à base de gaz russe. Ainsi, le prix des engrais azotés prend donc l’ascenseur. Par ailleurs, nous sommes largement dépendants du soja ukrainien et russe pour nos élevages de porcs, nos poulets de chair et nos œufs. Cela représente à peu près 20 % des volumes importés. Il y a encore l’augmentation du prix du maïs et du blé, liée à la difficulté d’avoir accès aux ressources venant d’Ukraine et de Russie. La guerre a donc assurément un impact très fort sur le monde agricole.
Les solutions sont sans doute à trouver, notamment, au niveau fédéral. L’Office fédéral de l’agriculture a déjà pris certaines mesures et je tiens à le saluer. Pourtant, j’estime aussi que c’est une problématique que le Conseil d’Etat doit prendre très au sérieux. C’est la raison pour laquelle je lui pose les questions suivantes :
- Comment le Conseil d’Etat entend-il renforcer le pouvoir de négociation des agricultrices et agriculteurs face au renchérissement des aliments concentrés pour le bétail, qui va péjorer leur situation financière ?
- Comment le Conseil d’Etat entend-il réorienter notre production, pour que les poulaillers et les porcheries vaudoises soient moins dépendants des protéines de soja importées notamment d’Ukraine ?
- Quelle est la vision du Conseil d’Etat pour garantir une souveraineté alimentaire moins dépendante des énergies fossiles ?
Retour à l'ordre du jourL’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.