20_LEG_9 - EMPD accordant au Conseil d'Etat un crédit d’étude de CHF 5'200'000.- destiné à financer les études nécessaires à la construction du nouveau bâtiment pour la Haute Ecole Pédagogique sur le site des Côtes de la Bourdonnette. (1er débat).
Séance du Grand Conseil du mardi 16 novembre 2021, point 6 de l'ordre du jour
Documents
- RC - 20_LEG_9
- Texte adopté par CE - EMPD - Crédit d'étude HEP - Côtes de la Bourdonnette - publié
- 00651_DGIP_PLAN_2021-04-30_Parking-Plan_1-1
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLa Haute école pédagogique vaudoise (HEP) occupe une partie du site de la Campagne des Cèdres, à Lausanne, aux côtés des autres entités que sont le Gymnase Auguste Piccard, l’International Institute for Management Development - Enterprise (IMD) ainsi que la Vaudoise assurance. Depuis quelques années, la HEP est soumise à une croissance massive de ses effectifs. En 2008, elle accueillait environ 1000 étudiants et, en 2019, plus de 2900. La barre des 3000 étudiants sera dépassée au cours des prochaines années. Le Grand Conseil a déjà été sollicité afin d’aménager des solutions provisoires pour accueillir ces nouveaux étudiants, solutions dont le canton a grandement besoin pour former la relève pédagogique nécessaire à la qualité du système scolaire. Dans un contexte de forte croissance démographique, ce sont en particulier des locations de surfaces supplémentaires dans les quartiers de Sévelin, en 2018 et 2020, qui ont permis de pallier l’urgence des besoins. L’augmentation des effectifs de la HEP devrait pourtant se poursuivre jusqu’à atteindre 3400 étudiants à l’horizon 2025-2026. Voilà pourquoi le Conseil d’Etat sollicite le Grand Conseil pour approuver un crédit d’étude de 5,2 millions destiné à financer les études nécessaires à la construction du nouveau bâtiment pour la HEP sur le site des Côtes de la Bourdonnette. Ce projet dit de la HEP-1 représente une solution indispensable à l’accueil des effectifs croissants pendant la période transitoire qui précédera l’entrée en vigueur du nouveau plan d’affectation de la Campagne des Cèdres.
Le projet du bâtiment HEP-1 ainsi mis à l’étude porte sur une surface de plancher de 9440 m2. Son programme prévoit la construction de 21 salles d’enseignement, d’un amphithéâtre de 300 places et d’un espace de bureaux dimensionné de façon à garantir une grande flexibilité d’aménagement. Cet accent permettra de faciliter la réaffectation des locaux, à l’avenir, lorsque l’ensemble des activités de la HEP pourra être rapatrié à la Campagne des Cèdres. Ainsi¸ c’est à l’unanimité que la commission, réunie le 27 septembre dernier, recommande au Grand Conseil d’accepter l’entrée en matière et les trois articles du projet de décret.
La discussion sur l'entrée en matière est ouverte.
Après l’inauguration du Gymnase de Burier, celle du Gymnase intercantonal de la Broye et les futurs projets de construction des Gymnases d’Aigle, Echallens, etc., cet exposé des motifs et projet de décret nous demande un crédit d’étude se montant à 5,2 millions destiné à financer les études nécessaires à la construction d’un nouveau bâtiment pour la HEP à la Bourdonnette. Tous les objets que je viens de citer sont la preuve que notre canton déborde d’une jeunesse en quête d’une formation, en nombre toujours plus important. De ce fait, la quantité de places dans nos gymnases ou hautes écoles doit être adaptée au fil des années et tout cela a naturellement un coût. Pourtant, misons sur l’avenir et faisons en sorte que chacune et chacun de ces jeunes trouve une place adéquate pour son avenir.
En ce jour d’ouverture du Salon des métiers, à Beaulieu, à Lausanne, je profite de ma prise de parole pour remercier le département de Mme la conseillère d’Etat Cesla Amarelle et l’encourager à continuer sur la bonne voie, déjà lancée depuis quelques années, c’est-à-dire celle de la promotion et la valorisation de la formation professionnelle également par la voie duale, soit l’apprentissage. Je me réfère au communiqué de l’info-BIC reçu ce matin : « Valorisation de la formation professionnelle : plusieurs objectifs atteints » ou encore à l’article qui se trouve dans le supplément du quotidien 24heures de samedi dernier : « Le salon est une vitrine précieuse de la formation professionnelle. » Tout cela est à saluer. Je vous remercie d’entrer en matière sur ce projet de décret.
Je déclare mes intérêts : je suis conseillère communale de la Commune d’Ecublens. J’ai fait partie de la commission et j’ai questionné M. Pont, directeur général à la Direction générale des immeubles et du patrimoine (DGIP) à propos du choix du chauffage. En séance, il m’a confirmé que le projet prévoyait une pompe à chaleur. Plus tard, je lui ai demandé des précisions, surtout pour savoir si Ecublens-chauffage à distance (ECUCAD) – partenariat entre SIE et Romande énergie qui se développe non seulement sur ma commune, mais également sur celle de Chavannes – avait été contacté pour un éventuel raccordement. Il m’a répondu que des contacts avaient été pris, mais entre autres qu’ECUCAD ne permettait pas le rafraichissement. Je souhaite donc encourager le département à poursuivre l’exploration d’une installation énergétique mixte qui combine à la fois le chauffage à distance, plus efficace pour la température de locaux, et la pompe à chaleur pour l’eau chaude, sanitaire par exemple, afin de mettre en œuvre une vision énergétique qui tende vers un 100 % renouvelable. Avec cette réflexion, le PS vous encourage à entrer en matière sur ce crédit d’étude.
Je décline mes intérêts : j’ai participé à la commission et je suis formateur depuis 1985. Je vais dans le même sens que ma collègue Aliette Rey-Marion, car nous pouvons effectivement constater que, malgré toutes les dispositions prises par le Conseil d’Etat pour promouvoir la formation duale – et j’en veux pour preuve le communiqué de presse de ce matin du Conseil d’Etat – je reste coi devant le déséquilibre, en matière d’investissement, entre la formation dite académique et l’apprentissage. En effet, ce sont les associations professionnelles qui financent la construction des halles de formation. Le canton en subventionne certes une partie, mais les sommes investies sont incomparables. On ne forme pas assez d’apprentis et le monde de la construction souffre gravement, alors même que le réservoir de jeunes issus de l’école est grand, mais malheureusement, la majorité d’entre eux est poussée en direction du gymnase. C’est la raison pour laquelle je vous informe qu’aujourd’hui, en fin de journée, a lieu l’inauguration du Salon des métiers, à Beaulieu. Si vous êtes invités, ne manquez pas cet événement, parce que l’apprentissage le vaut bien. Je vous remercie d’entrer en matière sur cet exposé des motifs et projet de décret.
Je vous invite à soutenir le projet présenté. Je rappelle qu’il est situé à Chavannes-près-Renens, ce qui ne se voit pas toujours, au même titre que de nombreux bâtiments universitaires pour lesquels nous votons ici des crédits, soit d’étude soit de construction, y compris le dernier bâtiment qui va être construit à l’Université de Lausanne et dont nous avons parlé ces derniers jours. Je précise aussi qu’un bâtiment comme celui-là est forcément un défi pour une commune telle que Chavannes-près-Renens, qui est maintenant une ville. Nous nous réjouissons toujours d’accueillir des étudiantes et étudiants, que ce soit pour la HEP ou pour d’autres formations permettant d’avancer dans sa carrière professionnelle ou académique. Il est clair que c’est aussi un défi pour des communes telles que Chavannes ou Ecublens, ou encore Saint-Sulpice, qui abrite aussi des infrastructures universitaires notamment sportives, car il faut pouvoir accueillir les gens et développer des infrastructures publiques communales. Certains accords sont passés avec le canton et parfois avec la Confédération lorsqu’il s’agit de l’EPFL, mais cela reste un défi et certaines communes n’ont pas toujours les moyens. Je tiens à rappeler que la Commune de Chavannes-près-Renens est une des plus pauvres du canton, ce qui mérite d’être pris en compte dans les discussions et lorsqu’il s’agit de tractations. Jusqu’à maintenant, de manière générale et concernant le projet des Côtes de la Bourdonnette sur la commune de Chavannes-près-Renens, nous sommes contents des discussions tenues avec le canton et nous espérons qu’elles pourront aller encore plus de l’avant, puisqu’il reste dans cette commune et à Ecublens un certain nombre de surfaces réservées pour les hautes écoles. Par conséquent, ce bon dialogue doit être poursuivi. Je ne puis que vous inviter à soutenir ce projet qui me semble aller dans la bonne direction et qui convient également aux partenaires locaux.
J’aimerais appuyer les propos tenus par notre collègue Guy Gaudard. J’ouvre une petite parenthèse pour dire que, malheureusement, le pass sanitaire est obligatoire pour le Salon des métiers. Si l’on cherche à exclure les jeunes, il faut continuer comme ça.
Il est vrai que le projet est d’une grande importance, aussi pour les jeunes de ce canton qui doivent tout de même être soignés et non malmenés. Le préavis favorable de la commission – qui recommande au Grand Conseil l’entrée en matière à l’unanimité des membres présents – est évidemment important. Je vous rappelle les besoins : la HEP emploie une partie du site de la Campagne des Cèdres au côté d’entités telles que le Gymnase Auguste Piccard, l’IMD et la Vaudoise Assurance. Cette école connaît une croissance massive de ses effectifs, avec environ 1000 étudiants en 2008, plus de 2900 en 2019, et on en attend 3400 en 2025. Il faut donc bien trouver des places pour que les jeunes puissent s’asseoir quelque part, écouter des enseignants, faire des recherches et mettre en place des méthodes de travail qui leur permettent d’acquérir des connaissances et des compétences. Or, les projections en termes d’effectifs dépassent largement les capacités d’accueil dont dispose la HEP sur son site historique de la Campagne des Cèdres. Les solutions provisoires qui ont été envisagées jusqu’ici pour pallier l’urgence des besoins, notamment la location dans le quartier de Sévelin, ne suffisent plus.
S’agissant des résultats des études de faisabilité, l’étude démontre que la Campagne des Cèdres ne peut répondre aux besoins cumulés de la HEP et du Gymnase Auguste Piccard, ce qui implique, à terme, de devoir déménager ce dernier. Les plans d’affectation actuels du site doivent cependant être révisés avant de pouvoir accueillir l’ensemble du programme nécessaire au développement de la HEP. L’étude démontre justement que les surfaces de réserve prévues sur les sites des Côtes de la Bourdonnette pour les besoins futurs de l’administration cantonale ou des Hautes écoles, facilement accessibles en transports publics, correspondent parfaitement aux besoins urgents de la HEP. Le cadre académique du campus Santé se prête idéalement à l’intégration du programme de la HEP comme solution transitoire. L’objectif de ce crédit d’étude est de répondre adéquatement aux effectifs croissants de la HEP pour former la relève pédagogique nécessaire à la qualité du système scolaire vaudois dans le contexte démographique actuel.
Monsieur Gaudard, je suis la première à abonder dans le sens qu’il faut une politique publique forte en matière de valorisation de la formation professionnelle, mais il faut aussi prendre en compte l’augmentation démographique dans le canton. Mon collègue Broulis le dit souvent : le canton de Vaud est un des cantons démographiquement les plus jeunes, après celui de Fribourg et il faut bien former des enseignants pour pouvoir mettre les enfants dans des écoles où ils pourront suivre un enseignement. Le programme qui vous est proposé répond en tous points à cette question.
S’agissant de Mme Pittet Blanchette, j’aimerais dire que le projet a opté pour du géothermique, parce qu’il est durable sur tout le site, mais il s’agit d’un crédit d’étude et des alternatives seront évidemment examinées pour voir s’il y a d’autres opportunités.
S’agissant de la réponse à M. Christen qui se plaint que le salon des métiers… Je suis généralement quelqu’un de structuré et il est difficile pour moi, au niveau du Conseil d’Etat, de répondre à un exposé des motifs et projet de décret qui concerne un crédit d’étude de 5,2 millions pour l’extension d’un nouveau bâtiment pour la HEP et, à la fois, de répondre aux questions qui concernent le Salon des métiers. Je comprends bien que l’on suive l’actualité au plus près à chaque minute, mais j’étais présente ce matin à ce salon et je peux vous dire qu’un nombre impressionnant de jeunes s’y trouvaient également. Contrairement à Genève qui a annulé son Salon des métiers, nous nous sommes battus et avons tout fait pour que le salon ait lieu en présentiel. Je puis donc vous rassurer sur ce point, monsieur le député : les jeunes ont été extrêmement nombreux à répondre à l’appel, puisqu’ils sont plus nombreux que d’habitude à participer au Salon des métiers.
S’agissant du pass, j’aimerais tout de même dire que nous n’avions pas d’autre choix et que ceux qui ne sont pas vaccinés et ont plus de 16 ans – c’est une discussion que nous avons eue avec le Département de la santé et de l’action sociale – peuvent bénéficier du Centre de test qui se trouve juste à côté et qui est gratuit pour les élèves et pour les parents. Je ne vois donc pas ce que nous pouvions faire de plus pour anticiper et inciter les élèves à se rendre à ce Salon des métiers.
S’agissant de la remarque de M. Gaudard, je dois vous dire que je ne supporte pas que l’on oppose les formations générales aux formations professionnelles. On n’oppose pas les apprentis aux gymnasiens ! On n’oppose pas les universitaires aux manuels ! Le faire est extrêmement malsain et je dois vous dire, monsieur le député, que l’année passée, nous avons débloqué plus de 14 millions pour faire en sorte que les apprentis puissent continuer à être contractualisés auprès des entreprises formatrices, pour faire en sorte que l’on paie le demi-salaire des apprentis. Nous l’avons évidemment fait sans le moindre doute, car nous savons que la valorisation de la formation professionnelle est essentielle pour le tissu économique vaudois. Nous l’avons fait pour pouvoir continuer à disposer de savoir-faire à la fois artisanaux, pratiques et manuels, dans notre canton. Enfin, nous l’avons fait pour que nous puissions donner du travail et faire entrer, en temps, les jeunes de voie prégymnasiale (VP) ou de voie générale (VG) en formation professionnelle, ce qui est quelque chose de tout à fait essentiel.
Au niveau du Conseil d’Etat, nous avons créé 1200 places d’apprentissage durant cette législature. La promesse du programme de législature était de créer 1000 places d’apprentissage et aujourd’hui, nous avons communiqué qu’il y en a 1200 de plus. Nous avons fait en sorte que les taux de réussite des apprentis passent de 85 % à près de 90 %. Nous avons aussi fait en sorte de trouver des solutions innovantes et qualifiantes, au niveau de la formation professionnelle, pour faire en sorte de mettre en adéquation les besoins et la réalité, de façon à continuer à avoir des apprentis et que la formation soit attractive pour les élèves. En plus, nous avons fait tout un travail intérieur, à l’enseignement obligatoire, puisque dans l’école obligatoire, nous sommes désormais les premiers de Suisse, avec le projet LIFT : nous avons plus de 52 établissements et même près de 60 qui bénéficient aujourd’hui de ce programme, ce qui n’était pas le cas auparavant et n’est pas le cas dans de nombreux cantons. Nous avons également fait en sorte que l’orientation professionnelle ait maintenant une véritable stratégie pour qu’une attractivité forte soit défendue auprès des élèves par les conseillers en orientation. Enfin, je vous rappelle aussi que nous avons des conférences organisées entre les entreprises formatrices, avec le département, les enseignants et les orienteurs, soit avec tous les acteurs de la formation professionnelle, puisque nous relançons le processus de plateforme mis sur pied en 2019, mais qui avait dû être stoppé pendant le Covid. Aujourd’hui, nous relançons ce processus et les premières plateformes régionales de la formation professionnelle auront lieu à Yverdon à partir du début février 2022. Ainsi, monsieur le député, je tiens à vous rassurer par rapport à l’ensemble de ces éléments. La formation professionnelle figure au premier plan du programme de législature. Nous savons que c’est capital pour le canton, tant pour sa jeunesse que pour les équilibres sociaux et pour le tissu économique vaudois et nous travaillons en ce sens afin de pouvoir continuer à la valoriser.
Maintenant, je vous prie de croire à l’importance de cet exposé des motifs et projet de décret qui concerne un crédit d’étude pour la HEP. Je dois dire que je reste sans voix sur ce qui vient de se passer concernant l’exposé des motifs et projet de décret sur la durabilité, le plan climat et la formation en termes de moteur de changement. J’ose espérer, comme vous l’avez dit, que chacun prend ses responsabilités par rapport à ces questions, mais je dois vous dire que c’est un pied de nez à tous les enseignants du canton, qui étaient prêts à faire toute une série de projets pilotes très importants. Aujourd’hui, la déception est très forte dans les établissements du canton. C’est la première fois que je vois ça, pour un exposé des motifs et projet de décret tel que celui-ci et pour lequel je reçois des demandes des enseignants pour qu’il puisse passer et qu’ils puissent démarrer des projets pilotes. C’est aussi un pied de nez, je dois vous le dire, à la jeunesse de ce canton qui est pleinement conscientisée par rapport à ces problématiques et qui attendait que l’institution dans laquelle ils vivent le plus longtemps dans leur vie puisse donner des réponses concrètes, tant au niveau des moyens d’enseignement que de référents et de projets qui les intéressent au plus haut point. Cela m’énerve. (Applaudissements.)
La discussion est close.
L’entrée en matière admise avec quelques abstentions.
Le projet de décret est admis en premier débat avec quelques abstentions.
Au vu de l’unanimité de la commission ainsi que la presque unanimité du Grand Conseil, je demande de passer au deuxième débat immédiatement, puisque dans le planning, ce crédit d’étude aurait dû être voté au printemps 2021.
Retour à l'ordre du jourLe deuxième débat immédiat est admis à la majorité des trois quarts (109 voix contre 14 et 6 abstentions).
Deuxième débat
Le projet de décret est adopté en deuxième débat etdéfinitivement par 124 voix et 7 abstentions.