24_HQU_55 - Question orale Anne-Lise Rime - Loup - un état d’urgence réellement pris au sérieux par le Conseil d’Etat ?.
Séance du Grand Conseil du mardi 14 mai 2024, point 3.8 de l'ordre du jour
Texte déposé
Le 1ermai dernier, le Conseil d’Etat publiait le Plan d’action Loup Vaud 2024, sans apporter de véritables réponses aux craintes et aux questions des éleveurs.
Ces derniers jours, plusieurs troupeaux au pâturage ou en zone d’estivage ont été effrayés et/ou attaqués. Du Pied du Jura ou sommet de celui-ci, les attaques sur les bovins, en particulier, se multiplient. Celles-ci provoquent l’affolement du bétail …
Les moyens tant humains que techniques induits par la recherche des animaux perdus ne sont pas indemnisés, ceci sans parler de la surcharge de travail et de l’impact psychologique provoqués. De plus, une indemnisation ne règlera pas le problème principal, soit la surpopulation de loups et les dégâts engendrés.
Sur le terrain, la situation devient ingérable.
Ma question est la suivante :
Quelles mesures urgentes, y compris de régulation, le Conseil d’Etat entend-il prendre au regard de la multiplication des attaques en ce début de saison d’estivage ?
Transcriptions
Question orale Anne-Lise Rime – Loup – un état d’urgence réellement pris au sérieux par le Conseil d’Etat ? (24_HQU_55)
Le 1er mai dernier, le Conseil d’Etat publiait le Plan d’action loup Vaud 2024, sans apporter de véritables réponses aux craintes et aux questions des éleveurs.
Ces derniers jours, plusieurs troupeaux au pâturage ou en zone d’estivage ont été effrayés et/ou attaqués. Du Pied du Jura, au sommet de celui-ci – du Nord vaudois à la Vallée de Joux – les attaques sur les bovins, en particulier, se multiplient. Celles-ci provoquent l’affolement du bétail.
Les moyens tant humains que techniques induits par la recherche des animaux perdus ne sont pas indemnisés, et ce, sans parler de la surcharge de travail et de l’impact psychologique provoqués. De plus, une indemnisation ne règlera pas le problème principal, soit la surpopulation de loups et les dégâts engendrés. Sur le terrain, la situation devient ingérable. Ma question est la suivante :
Quelles mesures urgentes, y compris de régulation, le Conseil d’Etat entend-il prendre au regard de la multiplication des attaques en ce début de saison d’estivage ?
Le Conseil d’Etat est conscient des préoccupations des éleveurs et les prend au sérieux. Il a d'ailleurs eu l'occasion de le rappeler hier soir à Mme la députée syndique de la commune de l’Isle, dans le cadre d'une séance d'information fort intéressante qui a réuni près de 300 personnes sur la problématique du loup.
Son Plan d'action loup 2024 constitue une ligne politique équilibrée, avec une régulation qui vise la réduction des prédations d'animaux de rente, en visant les individus générateurs de dégâts et avec une protection des troupeaux efficiente qui place l'agriculteur et son berger au centre des réflexions. Ce début 2024 aura en effet été marqué par un niveau élevé de prédation d'ovins, un niveau inhabituel pour un début d'année, d’autant plus sur le plateau. Les quotas de prédation pour une autorisation de tir ayant été atteints pour un loup isolé, une autorisation de tir a été donnée par mon département le 1er mars 2024. Cette autorisation, qui vise le loup suspecté de causer des prédations dans la région qui s'étend entre le Gros-de-Vaud, la Haute-Broye et la Riviera, a fait l'objet d'une extension de périmètre en date du 12 avril. Elle couvre maintenant non seulement les secteurs précités, mais s'étend jusqu'au Pied du Jura, en passant par le nord de Lausanne et jusqu'à l'ouest d'Yverdon-les-Bains.
Parallèlement, une première attaque sur bovin dans le Jura vaudois est à déplorer depuis le 4 mai dernier. Plusieurs dérangements de troupeaux, dont la cause indirecte est le loup – avec un niveau de certitude relativement élevé – se sont produits dans cette région ces derniers jours. Ces faits étant l'œuvre d'une meute, le cadre fédéral ne donne aucune possibilité de régulation à cette période de l'année. La régulation réactive pourra commencer à partir du 1er juin. En matière de régulation réactive, jusqu'à deux tiers des jeunes loups nés en 2024 pourront être abattus si au moins un bovin est tué ou gravement blessé, ou si au moins huit ovins ou caprins sont tués, alors que des mesures de protection adéquates avaient été prises.
Je remercie le Conseil d'Etat pour ses réponses. N’existe-t-il pas une marge de manœuvre, si on parle du nombre de meutes admises dans notre canton ou sur le périmètre du Jura, considérant que l’on peut compter une partie des meutes transfrontalières ?
Retour à l'ordre du jourPour rappel, il existe deux types de régulation : la régulation réactive et la régulation proactive, qui est possible depuis la récente modification de la Loi sur la chasse. Cette régulation proactive est possible dès le 1er septembre. C'est le droit fédéral qui fixe cette échéance, nous n'avons donc pas de marge de manœuvre pour envisager une régulation proactive en dehors de cette période de l'année.