24_HQU_86 - Question orale Hadrien Buclin - Subvention pour Gstaad 3000 AG : une aide mal ciblée ?.
Séance du Grand Conseil du mardi 10 septembre 2024, point 4.9 de l'ordre du jour
Texte déposé
Le quotidien 24 Heures a récemment révélé que le Conseil d’État a accordé une aide à fonds perdu de 5 millions et un prêt d’un même montant en faveur de l’entreprise Gstaad 3000 AG pour la rénovation de l’Eurotel Victoria aux Diablerets. Or, cette société est détenue par un multimilliardaire ainsi que par deux autres associés dont la fortune se chiffre en centaines de millions, selon les médias. Le Conseil d’État ne devrait-il pas mieux tenir compte des ressources des propriétaires des entreprises dans l’octroi d’aides publiques, afin que l’argent des contribuables soutienne prioritairement des acteurs économiques à faibles ressources plutôt que des entrepreneurs déjà richissimes ?
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLe quotidien 24heures a récemment révélé que le Conseil d’Etat a accordé une aide à fonds perdu de 5 millions et un prêt d’un même montant en faveur de l’entreprise Gstaad 3000 AG pour la rénovation de l’Eurotel Victoria aux Diablerets. Or, cette société est détenue par un multimilliardaire ainsi que par deux autres associés dont la fortune se chiffre en centaines de millions, selon les médias. Le Conseil d’Etat ne devrait-il pas mieux tenir compte des ressources des propriétaires des entreprises dans l’octroi d’aides publiques, afin que l’argent des contribuables soutienne prioritairement des acteurs économiques à faibles ressources plutôt que des entrepreneurs déjà richissimes ?
La rénovation de l’Eurotel Victoria, construit en 1972, s’inscrit dans une démarche de développement durable au service de la destination et de la région des Alpes vaudoises. Elle contribue à l’amélioration de la qualité de l’établissement tout en consolidant l’offre hôtelière, notamment par l’extension de sa période d’ouverture, qui sera portée à presque une année, 360 jours par an, contre seulement 250 actuellement. Le rapprochement des structures de l’Eurotel et de Glacier 3000 permet une maîtrise complète de la chaîne des services touristiques, englobant les remontées mécaniques quatre saisons, la restauration et l’hébergement.
Dans ce contexte, il est essentiel de bien différencier la capacité financière d’une entreprise de celle de ses actionnaires. Le principe de subsidiarité repose sur la capacité de l’entreprise à financer elle-même un projet, ou sur celle du projet à s’autofinancer. Conformément à la Loi sur l’appui au développement économique (LADE), l’argent des contribuables est utilisé dans le but de créer une valeur économique durable dans toutes les régions du canton. Dans cette optique, le fait que des actionnaires puissent financer une part significative du projet et assumer d’éventuelles pertes financières constitue un atout indéniable. Le Conseil d’Etat rappelle d’ailleurs que les actionnaires ont déjà investi plus de 40 millions de francs depuis la reprise de Glacier 3000 en 2005. Il n’y a donc aucune raison de pénaliser une entreprise ou un projet sous prétexte que ses actionnaires seraient jugés trop fortunés, dès lors que le projet satisfait aux critères légaux. Une telle attitude serait contreproductive et risquerait de décourager durablement les actionnaires d’investir dans le canton.
Je vous remercie pour votre réponse. Je trouve cependant quelque peu dérangeant que 5 millions à fonds perdu, considérés comme un don, soient alloués à une entreprise dirigée par des personnes disposant d’une forte capacité d’investissement, ce qui leur permettrait de se passer de cette aide. Pendant ce temps, de nombreux petits indépendants dans la région montagneuse ont besoin d’un capital de départ pour lancer leur commerce, notamment dans le secteur touristique. Je demeure convaincu que cet argent pourrait être investi de manière plus efficace au profit de petits acteurs économiques.
Retour à l'ordre du jourJe rappelle que tous les acteurs économiques, quelle que soit leur taille, ont la possibilité de soumettre des projets à travers l’association économique régionale. Celle-ci se chargera de les examiner et, le cas échéant, de les présenter au département via une demande de LADE, un crédit-cadre pour le développement régional du tourisme durable, ou encore d’autres fonds, comme celui de soutien à l’économie durable.