22_HQU_60 - Question orale Vincent Keller - Quelle solution politique au jardin de l'HETSI ?.
Séance du Grand Conseil du mardi 14 juin 2022, point 3.3 de l'ordre du jour
Texte déposé
Suite aux fermetures des abris d'hiver, quelques dizaines de personnes se retrouvent à la rue, sans solution. Par ailleurs, la HETSL, qui vient de créer l'observatoire des précarités, a vu son jardin investi par un collectif qui défend ces personnes sans abri.
Il y a un vrai problème: la mission de l'école n'est pas de trouver des réponses politiques aux problèmes sociaux, mais bien de les documenter, de former des futures professionnel.le.s et d'accompagner le monde politique dans l'accomplissement de sa mission. En même temps, ces personnes sont là et elles manifestent un vrai problème, qu'on ne veut pas évacuer violemment.
Quelle autre solution pourrait-on trouver pour permettre à la fois, à ces personnes de se loger, et à l'école de retrouver sa mission première?
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourDépartement de la formation, de la jeunesse et de la culture
Question orale Vincent Keller – Quelle solution politique au jardin de la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL) ? (22_HQU_60)
(remplaçant M. Keller, absent)Suite aux fermetures des abris d'hiver, quelques dizaines de personnes se retrouvent à la rue, sans solution. Par ailleurs, la HETSL, qui vient de créer l'observatoire des précarités, a vu son jardin investi par un collectif qui défend ces personnes sans-abri.
Il y a un vrai problème : la mission de l'école n'est pas de trouver des réponses politiques aux problèmes sociaux, mais bien de les documenter, de former des futurs professionnels et d'accompagner le monde politique dans l'accomplissement de sa mission. En même temps, ces personnes sont là et elles manifestent un vrai problème, qu'on ne veut pas évacuer violemment.
Quelle autre solution pourrait-on trouver pour permettre à la fois, à ces personnes de se loger, et à l'école de retrouver sa mission première ?
(remplaçant Mme Cesla Amarelle) Le lundi 30 mai, le collectif 43 m2 s’est installé sans autorisation dans les jardins de la HETSL. En vertu de la Loi sur les campings, une autorisation exceptionnelle a été accordée à la demande de la Haute école par la Municipalité de Lausanne, et ce jusqu’au jeudi 2 juin, 23h00. Dans l’intervalle, la direction de la HETSL, par son directeur, a établi un dialogue avec les membres du collectif, tout en leur demandant à plusieurs reprises de quitter les lieux dans les meilleurs délais. Dans le cadre de ce dialogue, le directeur de la HETSL a rappelé que, si la thématique du sans-abrisme fait partie des champs étudiés au sein de l’institution, cette dernière est avant tout un lieu de formation et de recherche. En date du 3 juin, à l’issue du délai couvert par l’autorisation exceptionnelle et face à l’inaction du collectif quant à l'évacuation des lieux, la présidente du Conseil de fondation et le directeur de la HETSL ont formellement demandé au collectif 43 m2 de quitter les jardins de la HETSL, ceci par un courrier remis en mains propres.
En parallèle, un deuxième courrier a été transmis à la Municipalité de Lausanne afin de l’informer de la volonté de l’institution de ne pas solliciter d’autorisation permettant de prolonger l’installation du collectif dans ses jardins. Dans ce même courrier, est également mentionnée l’intention de procéder par voie civile afin de s’assurer de la restitution des jardins. La voie du dialogue a donc été privilégiée, en particulier dans le contexte de la HETSL où les thématiques de recherche ainsi que les cursus de formation couvrent notamment les problématiques rencontrées par les personnes sans-abri. En choisissant de s’installer sans autorisation dans les jardins de la HETSL, le collectif 43 m2 a impliqué de manière directe un acteur institutionnel qui se doit de garder une distance critique.
Par ailleurs, il convient de rappeler que le droit à un hébergement est assuré par l’Etat de façon différente en fonction de la situation des personnes concernées. Les personnes qui disposent de la nationalité suisse ou d’un droit de séjour dans le canton peuvent bénéficier du revenu d’insertion (RI) dont les bénéficiaires sans autre solution d’hébergement se voient attribuer un logement à l’hôtel. Pour toute autre personne, qu’elle réside dans le canton ou qu’elle y séjourne de manière irrégulière, l’aide d’urgence est garantie et ce droit comprend un hébergement. Cela étant, un socle d’hébergement d’urgence est également nécessaire pour pallier précisément des situations d’urgence, en particulier lors de la saison d’hiver. C’est pour cette raison que l’offre permanente de places d’hébergement d’urgence a augmenté entre 2019 et 2022 passant, lors de la saison d’été, de 97 à 150 places. A cette offre annuelle, s’ajoute une offre saisonnière en période hivernale d’une centaine de places supplémentaires. En cas de grand froid hivernal, il existe un autre dispositif d’urgence.
Le budget accordé par le Canton est validé par le Conseil de politique sociale – le financement est inclus dans la participation à la cohésion sociale et a crû de 40 % depuis 2020, passant de 3,46 à 4,9 millions de francs. La gratuité de ces hébergements a par ailleurs été introduite. Compte tenu de ces données, d’un nombre de places qui a déjà considérablement augmenté et de la nécessité de ne pas créer de dispositifs redondants avec l’aide sociale et l’aide d’urgence, une phase d’objectivation de la situation est nécessaire pour fonder une quelconque évolution du dispositif actuel, comme j’ai d’ailleurs personnellement déjà eu l’occasion de le dire à cette tribune il y a quelques semaines, en réponse à des questions d’autres députés qui concernaient le collectif 43 m2. Dans le cadre de ces analyses, la typologie des usagers ainsi que leur parcours seront analysés. Dans l’intervalle, on peut encore rappeler que les personnes concernées peuvent en tout temps demander à bénéficier de l’aide sociale ou de l’aide d’urgence, prestations qui comprennent un hébergement.
Retour à l'ordre du jourJe n'ai pas de question complémentaire.