23_POS_4 - Postulat Blaise Vionnet et consorts au nom et consorts - Pour une formation romande en chiropratique à Lausanne (Développement et demande de renvoi à commission avec au moins 20 signatures).

Séance du Grand Conseil du mardi 31 janvier 2023, point 7 de l'ordre du jour

Texte déposé

Postulat  – Pour une formation romande en chiropratique à Lausanne

 

La Chiropratique est l’une des cinq professions médicales en Suisse. Ses soins sont remboursés par l’assurance de base. De premier recours, elle permet à l’ensemble de la population vaudoise l’accès à une prise en charge efficace et économique de maux divers.

 

Pendant longtemps les futurs.es chiropraticiens.ennes ont fait leurs études à l’étranger.

Depuis 2008 une formation existe au sein de la faculté de médecine à Zurich, offrant vingt-cinq places par année pour l’ensemble de la Suisse et, depuis 2020, la formation clinique, 6ème année du cursus universitaire, a été créée au CHUV.

 

En Suisse romande, la relève est actuellement en danger. Par exemple, la moitié des chiropraticiens.ennes qui étaient en exercice en 2017 seront à la retraite en 2026 et le nombre d’étudiants romands actuellement en formation ne permettra pas de compenser les départs. Ce n’est pas par manque d’intérêt pour la profession : au Forum Horizon 2021 (introduction sur les différents métiers aux étudiants.es de deuxième année de gymnase), le nombre de vues pour la profession était similaire à celui d’infirmier.ère, supérieur à celui de médecin de famille et de plus du double de l’ostéopathie.

 

Les raisons de ce risque de manque futur résident plutôt dans :

  - la barrière de la langue

  - la difficulté d’accès aux études à l’Université de Zurich

  - un numerus clausus, favorisant les Alémaniques (24 % d’échecs de plus chez les Romands)

  - l'existence en Suisse alémanique de cours de préparation à l’examen

  - la structure même de l’examen, basé sur une expérience allemande

  - le nombre limité de places en Chiropratique 

  - le coût des études à l’étranger (~200’000.- pour cinq ans), prohibitif selon la classe sociale          des étudiants.es potentiels.elles

 

Une pénurie de chiropraticiens.ennes risque d’engorger encore plus les médecins généralistes et les services d’urgence hospitaliers de Suisse romande.

Les dorsolombalgies, par exemple, représentent 10% des années de vie vécues avec un handicap (YLD, «years lived with disability») en Europe de l’Ouest et sont ainsi la maladie la plus contributive à l’YLD totale. Les nouvelles recommandations de prise en charge des lombalgies communes en cabinet (Revue Médicale Suisse, 28 septembre 2022) soulignent l’importance d’une approche manuelle. La population romande risque d’être privée des soins actuellement recommandés pour cette condition.

 

Nous avons l'honneur  de demander au Conseil d’État

 - de réaliser une analyse objective de la situation actuelle et future de la relève en médecine         chiropratique dans le canton

 - d’étudier, le cas échéant, la possibilité d’instaurer une formation en Chiropratique, qui pourrait     profiter à l’ensemble de la Suisse romande, et serait à même de pouvoir continuer à garantir à     l’ensemble de la population un accès à ces soins appréciés, efficaces et économiques.

 

Compte tenu de l’urgence de la situation nous attendons du CE une réponse, et une défense rapide de la Chiropratique romande.

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Nathalie JaccardVER
David VogelV'L
Théophile SchenkerVER
Cendrine CachemailleSOC
Vincent KellerEP
Maurice NeyroudPLR
Patricia Spack IsenrichSOC
Cédric RotenSOC
Alberto MocchiVER
Yolanda Müller ChablozVER
Sylvie Pittet BlanchetteSOC
Laurent BalsigerSOC
Carole DuboisPLR
Oscar CherbuinV'L
Laurent MiévilleV'L
Sébastien HumbertV'L
Jean-Daniel CarrardPLR
Sergei AschwandenPLR
Graziella SchallerV'L
Josephine Byrne GarelliPLR
Monique RyfSOC
François CardinauxPLR
Sylvie PodioVER
Anna PerretVER
Géraldine DubuisVER
Kilian DugganVER
John DesmeulesPLR
Pierre FonjallazVER
Jean-Franco PaillardPLR
Aurélien DemaurexV'L
Jacques-André HauryV'L
Jean-François ChapuisatV'L
Cloé PointetV'L
Sandra PasquierSOC
Felix StürnerVER
Muriel ThalmannSOC
Fabrice TannerUDC
Valérie ZoncaVER
Yannick MauryVER
Jean-Louis RadiceV'L
Didier LohriVER

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Blaise Vionnet (V'L) —

Permettez-moi au préalable de m’excuser pour la formulation inadéquate de l’énoncé de ce postulat. En effet, il mentionne à deux reprises la formule « et consorts ». C’est ici l’occasion de remercier chaleureusement mes 41 cosignataires pour leur soutien.

Le postulat demande d’étudier la mise en place d’une formation, voire d’une vraie filière pour les chiropraticiens et chiropraticiennes, à Lausanne, qui s’adresserait à tous les candidats de Suisse romande, voire de l’étranger. Pendant longtemps, les chiropraticiens devaient aller se former à l’étranger. Depuis 2008, il existe une formation à l’Université de Zurich, mais elle n’offre que 25 places par année pour toute la Suisse, avec la possibilité d’effectuer la sixième année au CHUV.

Trois raisons principales justifient une formation à Lausanne. Premièrement, à Zurich, les Romands sont non seulement prétérités en raison de la langue, mais il existe encore un cours préparatoire à l’examen d’entrée dont bénéficient les candidats suisses allemands et qui leur donne des avantages certains pour passer l’examen d’entrée. Deuxièmement, la situation des chiropraticiens en Suisse romande va devenir compliquée, puisque la moitié de ceux qui exercent actuellement arrivera à l’âge de la retraite d’ici 2026. Troisièmement, les lombalgies sont devenues un enjeu majeur de santé publique, avec des répercussions non seulement pour les individus qui en souffrent, mais aussi sur leur vie professionnelle. Pour ces raisons, il nous paraît important de réfléchir à la formation de chiropraticiens, à Lausanne, pour l’ensemble de la Suisse romande. Si une filière universitaire parait séduisante, une synergie avec la nouvelle HES-SO pourrait également être envisagée. La notion d’urgence rappelée à la fin de ce postulat pour mettre en place une telle filière vient de ce qu’il y aura une réelle pénurie de chiropraticiens d’ici quelques années et qu’il y a donc urgence en la demeure.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

Le postulat, cosigné par au moins 20 membres, est renvoyé à l’examen d’une commission.

Retour à l'ordre du jour

Partager la page

Partager sur :