22_MOT_29 - Motion David Vogel et consorts au nom Groupe Vert'libéral - « De l’utilité des stages en Voie Prégymnasiale » : mise en place de stages obligatoires pour tous les élèves vaudois (Développement et demande de renvoi à commission avec au moins 20 signatures).

Séance du Grand Conseil du mardi 30 août 2022, point 29 de l'ordre du jour

Texte déposé

La Suisse se vante depuis des décennies de son système d’apprentissage et le donne même comme l’un des éléments importants de la réussite économique helvétique. Beaucoup de pays qui nous entourent seraient intéressés par ce système qui serait très envié. Mais si la formation duale est un succès que la Suisse se plaît à exporter, la voie apprentissage est moins appréciée par les jeunes en formation, particulièrement en Suisse romande.

Pour le canton de Vaud, c’est moins de 20% des jeunes en fin de scolarité obligatoire qui choisissent la voie de l’apprentissage.[1]

C’est donc un refrain répété par le monde politique – à gauche comme à droite – qui déplore que les élèves vaudois ne s’intéressent que trop peu à l’apprentissage et sont volontiers dirigés vers les études gymnasiales. Ce n’est pas pour rien que le Département a mis en place un plan d’action dévoilé en 2019 sur cette thématique[2].

Si les causes de ce désamour sont multiples (pression sociétale, pression parentale, enseignants peu enclins à envoyer les élèves en apprentissage, influence du système scolaire français, etc.), force est de constater qu’il y a une large marge de progression au sein des pratiques de l’Ecole Vaudoise afin d’encourager la voie professionnelle.

Les élèves en Voie Générale (VG) sont encouragés à faire des stages durant leur scolarité. Certains établissements rendent ces stages obligatoires, d’autres non. Tout dépend de la volonté de l’équipe de direction. Les élèves en Voie Prégymnasiale (VP) font, dans la pratique, très peu de stages et ceux-ci ne sont guère favorisés (ni par les enseignants, ni par les parents). Pour certains élèves de VP, il peut même être difficile d’affirmer son intérêt pour la voie apprentissage.

 

Or, sans la pratique obligatoire des stages - qui font découvrir le monde professionnel à des élèves qui en ignorent tout - il est logique que les élèves (et leurs parents) ne songent pas à envisager un apprentissage.

 

L’aspect obligatoire de ces stages nous parait être la seule manière de rendre cette démarche utile pour, in fine, promouvoir la filière d'apprentissage.

Enfin, cette pratique professionnalisante nous semble également utile aux élèves qui ont un projet d’étude très clair hors apprentissage. En effet, cela leur permettra de les confronter à autre choses qu’au monde estudiantin et pourra les encourager à élargir leur horizon.


Si cette idée semble aller dans le sens des intentions du nouveau chef de Département, elle se doit être clairement ancrée dans la loi.

 

Actuellement, l’article de loi (LEO) qui traite de cette question est le suivant :

 

 

Art. 76

Stages préprofessionnels

1 Dès la 10ème année, les élèves peuvent effectuer des stages en entreprise ou en écoles des métiers.

2 Ces stages sont organisés de préférence durant les vacances en prenant en compte les disponibilités des entreprises.

3 Le département fixe les objectifs et le cadre de ces activités.

 

 

 

Demande de modification de la loi sur l’enseignement obligatoire

Cette motion demande de modifier la loi sur l’enseignement obligatoire dans le but d’obliger les élèves de 10ème et/ou de 11ème année à effectuer au minimum un stage.

 


La loi devrait contenir les points suivants :


1. Le ou les stages sont rendus obligatoires pour tous les élèves de 10ème et/ou 11ème année.

2. Le ou les stages devraient, de manière générale, se dérouler durant les vacances.

3. Le ou les stages sont une condition nécessaire à l’obtention du certificat de fin d’études obligatoires (VP et VG).

4. La durée du ou des stages (5 jours au minimum, au total, par année) devrait également être fixée dans la loi.

5. Tous les enseignants du secondaire I bénéficient d’une information obligatoire sur l’accompagnement de leurs élèves dans cette démarche

6. En accord avec la HEPL[3] et/ou l’OCOSP[4], le Département organise une offre de formations continues pour les enseignantes et enseignants du Secondaire I

 

 

Conclusion : Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

 


Cosignatures :


 

 

 

[1] https://www.vd.ch/toutes-les-actualites/communiques-de-presse/detail/communique/preparer-la-formation-aux-defis-de-demain-1660636975/

[2] https://www.vd.ch/toutes-les-autorites/departements/departement-de-lenseignement-et-de-la-formation-professionnelle-def/rentree-scolaire-2020-2021/deuxieme-partie-les-quatre-chantiers-prioritaires-du-dfjc/la-valorisation-de-la-formation-professionnelle/

[3] Haute Ecole Pédagogique

[4]Office cantonal d'orientation scolaire et professionnelle

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Laurent BalsigerSOC
Josephine Byrne GarelliPLR
Florence Bettschart-NarbelPLR
Patrick SimoninPLR
Cloé PointetV'L
Sébastien HumbertV'L
Jacques-André HauryV'L
Jean-Marc UdriotPLR
Nicolas SuterPLR
Jerome De BenedictisV'L
Fabrice TannerUDC
Jean-Louis RadiceV'L
Graziella SchallerV'L
Pierre WahlenVER
Mathieu BalsigerPLR
Aurélien DemaurexV'L
Didier LohriVER
Blaise VionnetV'L
Oscar CherbuinV'L
Marc VuilleumierEP
John DesmeulesPLR
Circé FuchsV'L
Nathalie VezVER
Laurent MiévilleV'L
Vincent BonvinVER
Jean-François ChapuisatV'L
Pierre-André RomanensPLR

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. David Vogel (V'L) —

En préambule, je déclare mes intérêts : je suis enseignant au gymnase. Ce postulat a pour objectif d’encourager les élèves à choisir de manière plus importante la voie de la formation professionnelle, en les mettant justement en contact avec ce monde professionnel. Les faits et les chiffres sont têtus : en 1978, la part des élèves qui choisissaient la voie professionnelle était de 50 %, alors que 27 % des élèves se dirigeaient vers le gymnase, tandis qu’aujourd’hui, 20 % des élèves se dirigent en voie professionnalisante et 50 % vont au gymnase.

Cette motion a donc pour but de casser l’image selon laquelle les bons élèves vont au gymnase et les mauvais finissent en apprentissage. Je souhaite que tous les élèves envisagent l’apprentissage comme une possibilité positive et non comme un choix par défaut. Si l’aspect obligatoire de ces stages froissait certains ou certaines d’entre vous, je précise qu’on ne peut se décider pour une voie de formation si l’on en ignore à peu près tout. C’est un peu comme pour les épinards : vous devez forcer vos enfants à en manger si vous voulez qu’ils les aiment.

Par ailleurs, si la formation des enseignants et enseignantes du secondaire I a été incluse dans cette motion, c’est parce que ces personnes jouent un rôle extrêmement important au moment précis où les élèves doivent décider de continuer au gymnase ou en voie d’apprentissage. Je précise enfin que les stages professionnels envisagés ne se limitent pas à des formations d’apprentissage, mais pourraient aussi être des formations de type universitaire ou HES. Au moins, cela permettra aux élèves qui s’engagent dans une voie du gymnase de savoir pourquoi ils font ces études.

Pour terminer, je vous rappelle que les filles ont tendance à choisir parmi un nombre de métiers plus restreint que les garçons. L’exploration d’une filière professionnelle aura peut-être pour effet d’élargir le champ des possibles. Cette motion vise à encourager les élèves à s’engager positivement dans la voie de l’apprentissage et j’espère qu’elle sera accueillie favorablement.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La motion, cosignée par au moins 20 membres, est renvoyée à l’examen d’une commission.

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