23_HQU_45 - Question orale Jerome De Benedictis - Manque-t-on d'ingénieurs et d'experts pour porter la transition ?.

Séance du Grand Conseil du mardi 9 mai 2023, point 4.2 de l'ordre du jour

Texte déposé

Alors que de nombreux postes d'ingénieurs mobilité sont actuellement ouverts dans notre Canton, il semble de notoriété publique que diverses collectivités (cantons, régions, communes) peinent à recruter des experts dans ce domaine ou encore en urbanisme. Cette actualité semble brûlante, tant il est urgent d'avancer concrètement et rapidement sur les Projets d'Agglomération de 5e génération et sur la mise en oeuvre de la stratégie vélo (qui prévoyait une dizaine d'ETP dans cette thématique).

Alors que la concurrence est rude (attractivité des postes dans ces collectivités, faible nombre de candidats sur le marché de l'emploi, différences entre les candidats "théoriciens" et "praticiens"), cela préoccupe malheureusement à tous les niveaux. 

Le Conseil d'Etat fait-il face à cette problématique de recrutement, notamment dans les deux dossiers cités ci-dessus ?

Je remercie par avance le Conseil d'Etat de sa réponse.

Echandens, le 2 mai 2023

Transcriptions

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M. Jerome De Benedictis (V'L) —

Question orale Jerome De Benedictis – Manque-t-on d’ingénieurs et d’experts pour porter la transition ? (23_HQU_45)

J’ai une crainte spécifique concernant autant ma fonction de député que celle de Président du schéma directeur de la région morgienne au sein du Projet d’agglomération Lausanne-Morges (PALM). Je crains en effet que les investissements impératifs pour assumer les enjeux de mobilité, notamment de mobilité douce ou de multimodalité, soient reportés ou contraints par un manque de personnel. J’ai donc l’honneur de questionner le Conseil d’Etat sur son appréciation de la situation de recrutement des ingénieurs spécialistes, notamment en mobilité.

Mme Nuria Gorrite (C-DCIRH) — Conseiller-ère d’Etat

Le Conseil d’Etat partage le constat de M. De Benedictis, et je tiens à le rassurer sur le fait que l’élaboration du projet d’agglomération de 5e génération ou encore la mise en œuvre de la stratégie vélo avancent au sein de mon département, grâce à l’engagement exemplaire des équipes. C’est un fait, le Canton rencontre des difficultés de recrutement, notamment pour les postes d’ingénieurs et spécialistes en mobilité. Il faut savoir que cette réalité du marché du travail touche tous les employeurs suisses : 83 % d’entre eux font état de difficultés à pourvoir les postes vacants avec des candidates et candidats adéquats.

Cette situation s’explique par la pénurie de personnel qualifié et le volume important d’activités dans le domaine. De nombreux projets sont développés par les collectivités publiques, par les entreprises de transports publics ou encore par les offices fédéraux et bien sûr les bureaux privés. Conséquence : tout le monde a besoin de spécialistes formés et expérimentés et se les arrache ». Au sein de mon département, ces trois dernières années, la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR) a mis au concours sept postes de chefs de projet au sein de sa division Planification, pour les projets de réseau routier et espaces publics et les planifications régionales et d’agglomérations, qui exigent d’être confiés à des personnes très expérimentées, pouvant conduire des projets complexes. Sur ces sept postes, cinq ont pu être repourvus, deux sont encore vacants.

Par ailleurs, l’unité vélo vient de mettre au concours deux des postes d’ingénieurs visant à concrétiser la stratégie vélo, et il faut constater que le nombre de dossiers reçus est tout à fait satisfaisant. Il faut aussi relever que les postes de durée déterminée liés aux décrets d’investissements sont de manière générale moins attractifs, du fait de leur caractère limité dans le temps et sont donc plus difficile à pourvoir. L’incertitude liée au renouvellement de ce type de poste pousse leur titulaire à chercher d’autres opportunités avant la fin du projet d’investissement. En conclusion, je souhaite souligner ici que l’Etat est engagé dans une démarche active de promotion des métiers nécessaires à la mise en œuvre des politiques publiques, en particulier pour les professions techniques. Ainsi, avec la Direction générale des ressources humaines (DGRH), la DGMR présente les métiers de la mobilité lors des Forum EPFL, HES-SO ou au Women’s Contact Day. Par ailleurs, la DGRH actualise la stratégie de ressources humaines et je peux vous confirmer que la question du recrutement des postes techniques et de spécialistes en général fait l’objet d’une attention particulière.

M. Jerome De Benedictis (V'L) —

Je remercie Mme la conseillère d’Etat pour cette réponse précise, positive sur certains points et qui partage mes inquiétudes. Je vous prie également de remercier vos équipes pour leur investissement dans ces démarches. Ma question complémentaire est la suivante : y a-t-il un risque que des projets sur des routes cantonales ne soient pas intégrés au projet d’agglomération de 5e génération faute de personnel ?

Mme Nuria Gorrite (C-DCIRH) — Conseiller-ère d’Etat

A ce stade, je peux totalement exclure ce risque. Il n’y a d’ailleurs pas de projets de nouvelles routes cantonales au projet d’agglomération de 5e génération.

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