23_POS_58 - Postulat Circé Barbezat-Fuchs et consorts au nom des Vert' libéraux - Pour une adaptation des vacances scolaires au réchauffement climatique.

Séance du Grand Conseil du mardi 20 août 2024, point 15 de l'ordre du jour

Texte déposé

Il y a ce que nous pouvons faire, à notre modeste échelle, pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais il y a aussi ce que nous pouvons ou devons faire pour nous y adapter.

Depuis très longtemps, le Canton de Vaud octroie sept semaines de vacances d’été à ses élèves, horaire sur lequel les séances du Grand Conseil se sont calquées. Mais le réchauffement climatique tend à rendre de nombreuses destinations de vacances de plus en plus infréquentables durant les vacances d’été. Et c’est grand dommage, car de nombreux parents tiennent à faire découvrir à leurs enfants soit la mer, soit de grandes villes comme Venise, Rome ou Barcelone.

D’où l’idée suivante : accorder une semaine de vacances entre l’Ascension et Pentecôte, en réduisant à six semaines la durée des vacances d’été.

En mettant en vacances nos élèves entre le jeudi de l’Ascension et le lundi de Pentecôte, nous leur ménagerions dans les faits des vacances de 12 jours, puisque le vendredi qui suit l’Ascension et le lundi de Pentecôte sont déjà des jours sans école.

Il convient de relever que l'Italie, par exemple, ne considère le jeudi de l’Ascension comme jour férié. Ce qui, en d’autres termes, permet de visiter ce pays pendant des jours ordinaires, donc moins surchargés de touristes. Et c’est probablement aussi la situation dans de nombreux autres pays.

Quant aux parents, nous observons déjà que de nombreux adultes prennent pour vacances cette semaine séparant l’Ascension de Pentecôte, ayant déjà fait ce calcul de « 12 jours de vacances au prix de 5 ou 6 ».

 

Quant au raccourcissement des vacances d’été, relevons par exemple que Neuchâtel a des vacances scolaires d’été de six semaines et Berne… de cinq !

 

Il convient de rappeler que l’Ascension est fixée 39 jours après Pâques, dont la date varie en fonction des lunaisons. Ainsi, le jeudi de l’Ascension se situe presque toujours au mois de mai, mais les extrêmes peuvent aller du 30 avril au 3 juin. Est-ce un problème ? A discuter.

 

Sur le plan institutionnel, la planification des vacances est une pure compétence cantonale. La Loi sur l’enseignement obligatoire fixe à 14 semaines la durée totale des vacances, mais c’est le département, dans ce cadre, qui établit les dates des vacances scolaires.

 

Nous avons donc l’honneur de proposer, par voie de postulat, que cette adaptation de nos vacances scolaires vaudoises au réchauffement climatique fasse l’objet d’une étude.

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Jacques-André HauryV'L
Aurélien DemaurexV'L
Blaise VionnetV'L
Séverine EvéquozVER
Laurent BalsigerSOC
David VogelV'L
Pierre FonjallazVER
Jean-Louis RadiceV'L
Graziella SchallerV'L
Géraldine DubuisVER
Nathalie JaccardVER
Vincent BonvinVER
Oscar CherbuinV'L
Yannick MauryVER
Sébastien HumbertV'L
Jean-François ChapuisatV'L
David RaedlerVER
Alberto MocchiVER
Jerome De BenedictisV'L
Cloé PointetV'L
Vincent KellerEP
Marc VuilleumierEP

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Sylvie Pittet Blanchette (SOC) — Rapporteur-trice

La Commission de la formation s’est réunie le 24 novembre 2023 en présence de M. Frédéric Borloz, chef du département. Ce dernier était accompagné de M. François Modoux, chargé de mission administrative et stratégique, ainsi que de Mme Nathalie Jaunin, directrice générale adjointe. M. Jérôme Marcel, secrétaire de commission, a établi les notes de séance, ce dont nous l’en remercions vivement. 

La postulante propose d’étudier la possibilité de réduire la durée des vacances d’été de 7 à 6 semaines, et de replacer cette semaine de vacances entre l’Ascension et la Pentecôte. Selon elle, cette modification faciliterait la visite de villes et pays devenus presque impraticables en plein milieu de l’été, comme le sud de la France. De plus, les familles pourraient prendre des vacances en amont de la pleine période touristique, ce qui permettrait de diminuer leurs frais et dépenses, et d’éviter les grandes affluences. 

La postulante ajoute également que l’organisation des vacances estivales représente un véritable casse-tête pour de nombreux parents et travailleurs, les solutions de garde étant réduites. De plus, elle indique que les études montrent que plus les vacances durent longtemps, plus les différences entre les élèves se creusent. Certains ont de la chance de pouvoir profiter de connaissances supplémentaires et de stimulation intellectuelle durant l’été, tandis que d’autres sont moins stimulés et reprennent le rythme scolaire en éprouvant une réelle souffrance après une longue période d’arrêt. Enfin, bien que cela puisse paraître anecdotique pour certains, le fait d’avoir 6 semaines de vacances au lieu de 7 pourrait simplifier la répartition des vacances lorsque les parents sont séparés. La postulante propose donc d’explorer de nouvelles pistes, d’ouvrir le champ des possibles, et demande au Conseil d’Etat de mener une étude sur la faisabilité de ce changement de paradigme. 

Quant au chef du département, il relève qu’il s’agit d’un sujet d’apparence simple, mais qui est en réalité très compliqué. Traditionnellement, le Canton de Vaud, étant le plus grand canton romand, se prononce en premier. En outre, lorsqu’un secteur est impacté par l’organisation des vacances scolaires, des intérêts économiques touristiques sont également en jeu. Un changement de paradigme au niveau des vacances scolaires aurait obligatoirement un impact fort. Selon lui, une large consultation serait nécessaire, non seulement avec d’autres cantons, mais aussi avec tous les milieux économiques. 

Le département n’est pas ouvert à une modification de la planification des vacances. Il estime que le phénomène climatique ne plaide pas en faveur d’une réduction de la durée des vacances estivales. Le chargé de mission administrative et stratégique explique que cette planification est issue d’un consensus fort, qu’elle tient compte des contraintes fixées par la loi telles que le temps scolaire minimum par année, soit 38 semaines et 188 jours d’école, en moyenne sur 5 ans, car dans les faits, les années sont quelque peu différentes. Il s’agit également de garantir une alternance entre le temps scolaire et le temps de repos. 

Lorsque Pâques tombe très tôt, cela perturbe beaucoup les choses. Il existe également de fortes pressions des milieux économiques, notamment pour les Relâches de février, qui sont importantes pour l’économie touristique hivernale. Cela explique un décalage d’une semaine, notamment avec les Genevois par exemple. L’organisation générale de la société dépend de deux fêtes religieuses chrétiennes, notamment de Noël et de Pâques. Certaines communautés étrangères, comme celles d’Italie, d’Espagne et du Portugal, comptent sur les deux semaines de Pâques pour partir voir la famille, car ces vacances coïncident avec celles de leur pays d’origine. Cette dimension dépasse donc notre canton. 

De plus, la directrice adjointe de la Direction générale de l’enseignement obligatoire (DGEO) confirme l’existence d’un facteur de discrimination négative au niveau pédagogique, lorsque la pause scolaire est grande, et que les parents s’investissent peu. Elle estime toutefois que la suppression d’une semaine n’a que peu d’incidence. D’un point de vue pédagogique, il faudrait réexaminer tout le calendrier afin d’avoir régulièrement des périodes scolaires et des périodes de vacances équilibrées. 

Le débat souligne la complexité de la fixation des vacances scolaires. Dans ces conditions, selon certaines personnes, un rapport plus détaillé serait inutile. Par conséquent, il a été suggéré de retirer ou de classer ce postulat. La postulante a donc décidé de retirer son intervention, mais elle a émis le vœu que le rapport de commission explique la complexité et la difficulté de changer le calendrier des vacances, ainsi que les raisons rendant son changement impossible, ce que j’espère avoir fait. L’objet ayant été retiré, il n’y a pas eu de vote. 

M. Jean-François Thuillard (UDC) — Président-e

La discussion est ouverte. 

Mme Circé Fuchs (V'L) —

L’objectif de ce postulat était de susciter une réflexion sur l’organisation des vacances scolaires en lien avec les problématiques de changement climatique, d’organisation familiale et d’égalité entre les élèves venant de différents milieux sociaux et familiaux. Lors de la commission, il a été démontré que l’organisation des vacances s’apparentait à un réel Rubik’s cube, dépassant la seule constellation cantonale, avec une planification sur cinq ans issue d’un consensus intercantonal, qui nécessite une alternance régulière entre l’école et les vacances. Les autres arguments figurent dans le rapport. 

Ainsi, au vu de la complexité de l’organisation des vacances scolaires, je retire officiellement ce postulat. Cependant, nous ne considérons pas pour autant la problématique réglée. Il nous faudra trouver des solutions pour réduire le plus possible l’impact du réchauffement climatique sur l’enseignement. Dans ce sens, je me réjouis de voir la mise en œuvre des mesures indiquées dans la réponse à notre collègue Yolanda Müller Chabloz pour réduire cet impact. Si Genève décide de décaler ses vacances scolaires estivales, comme mentionné pas plus tard que dimanche soir dans le 19h30, ce débat pourrait très bien revenir sur notre table.

M. Jean-François Thuillard (UDC) — Président-e

La discussion est close. 

Le postulat est retiré. 

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