22_INT_36 - Interpellation Sabine Glauser Krug et consorts au nom Les Vert-e-s - Violence gynécologiques et obstétricales dans les hôpitaux vaudois (Développement).

Séance du Grand Conseil du mardi 15 mars 2022, point 5 de l'ordre du jour

Texte déposé

Selon wikipedia, les violences gynécologiques et obstétricales sont les comportements, actes, paroles, ou omissions commis par le personnel de santé, qui ne sont pas justifiés médicalement ou sont accomplis sans le consentement libre et éclairé d’une femme enceinte, d’une parturiente ou d’une jeune mère. Des comportements inappropriés ou sexistes sont aussi recensés. Aujourd’hui, les épisiotomies sans consentement, les points de suture après l’épisiotomie fait par surprise, la révision utérine effectuée sans anesthésie ou le toucher vaginal sans consentement sont cités comme relevant de la violence obstétricale.

De plus, les patientes ne sont pas toujours informées de manière complètes et honnêtes sur les différentes options thérapeutiques qui sont ouvertes. Que ce soit des alternatives à une médication ou le libre choix entre toutes les options contraceptives par exemple.

 

En octobre 2019, le Conseil d’État a rendu sa réponse à l’interpellation Rebecca Joly – « Biais de genre : et si nous n’étions pas égales devant les blouses blanches ? » qui s’intéressait au risque de ne pas tenir compte des différences entre genres dans la prise en charge hospitalière et médicale, ainsi que dans les essais cliniques liés à l’utilisation des médicaments. Cette réponse mettait en avant de nombreuses mesures pertinentes, mais précisait aussi qu’il était trop tôt pour évaluer leurs effets dans la pratique. Cette interpellation s’intéresse également au dispositif mis en place pour le suivi des femmes lésées suite à des violences obstétricales, à l’intégration des patientes et des accompagnant dans les réflexions en amont des améliorations des infrastructures hospitalières (aussi dans le cadre des salles d’attente).

 

Selon une étude publiée en 2020 par la Berner Fachhochschule (BFH), relaté par la Fédération suisse des sages-femmes, 27 % des femmes en Suisse subissent des contraintes lors de l’accouchement. 10 % des 6000 femmes interrogées ont également déclaré avoir reçu des remarques insultantes par les spécialistes.

En 2019, le CHUV a mis en place une consultation suite à l'accouchement pour permettre un échange sur le déroulement de celui-ci. Nous saluons cette mesure et sommes intéressés par un bilan.

 

Dans un esprit constructif d’entraide entre femmes s’est créée une plateforme « Adopte un gynéco », qui permet aux femmes de partager des recommandations Une telle plateforme a pour intérêt d’encourager ces spécialistes à porter une attention particulière à leurs pratiques et attitude.

 

Nous avons donc l’honneur de poser les questions suivantes au Conseil d’État :

1. Quel est le bilan de la consultation obstétricale mise en place au CHUV pour répondre aux accouchements s’étant mal passé ?

2. Quelles mesures sont mises en place pour éviter les violences gynécologiques et obstétricales dans les hôpitaux du canton hors du CHUV ?

3. Existe-t-il un suivi des victimes de violences gynécologiques et obstétricales et des statistiques associées ?

4. Dans quelle mesure la LAVI (Loi sur l’aide aux victimes) constitue-t-elle une solution utilisée par les victimes des violences gynécologiques et obstétricales, pour faire valoir leurs droits et réduire les dérives

5. Dans quelle mesure le Conseil d’État soutient-t-il les démarches du type « Adopte un gynéco » ?

 

 

https://www.hebamme.ch/revue-de-presse/suisse-une-femme-sur-quatre-subit-des-pressions-a-laccouchement-2/?lang=fr

 

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Nathalie JaccardVER
Yannick MauryVER
Anne-Laure Métraux-BotteronVER
Pierre FonjallazVER
Rebecca JolyVER
Jean-Marc Nicolet

Document

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Sabine Glauser Krug (VER) —

La présente interpellation succède à une interpellation de notre collègue Rebecca Joly dont la réponse nous a informés des mesures prises au sein du CHUV pour éviter les biais de genre dans le cadre des prescriptions médicamenteuses, et de la prise en compte des différences de symptômes et de posologies. Mon interpellation s’intéresse aux résultats observés actuellement, puisque du temps de la réponse, les mesures étaient trop récentes pour établir un bilan. Elle s’intéresse également aux questions de prise en charge gynécologique et obstétricale et aux violences qui peuvent y être liées. En effet, selon une étude publiée en 2020 par la Berner Fachhochschule, 27 % des 6000 femmes interrogées en Suisse ont déclaré avoir subi des contraintes lors de l’accouchement. Un article paru en 2006 dans un journal de sages-femmes relevait que l’épisiotomie présentait un risque d’atteinte des nerfs clitoridiens, montrant que cet acte médical, trop longtemps banalisé, est loin d’être anodin.

On observe également une surmédicalisation, puisqu’il existe, par exemple, des possibilités de réduire le risque de recours à l’épisiotomie grâce au ballonnet Epi-No, comme l’a relevé dernièrement notre collègue Philippe Vuillemin, ou des alternatives à la contraception hormonale avec la symptothermie, qui permet à la femme de comprendre et observer ses cycles, afin de vivre sa contraception en harmonie et conscience.

Cette interpellation relève également des infrastructures inadaptées, comme des salles d’attente dont les sièges n’ont manifestement pas été choisis en tenant compte des troubles dont peut souffrir la patientèle du service, et elle s’interroge sur les moyens de les améliorer.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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