23_INT_176 - Interpellation Didier Lohri - Plan Loup 2024 analyse et argent fédéral.

Séance du Grand Conseil du mardi 21 novembre 2023, point 2.4 de l'ordre du jour

Texte déposé

Interpellation Plan loup 2024

La saison d’alpage 2023 est arrivée à son terme. La problématique de la gestion du loup est toujours d’actualité par suite des prises de position de la Confédération de cet automne.

Les propos tenus sous le coup de l’émotion lors de l’heure des questions du parlement sont parfois surprenants.

Lorsque le milieu agricole utilise l’argumentation « recevoir de l’argent pour donner à manger au loup » me surprend.

Je ne sais pas s’il faut comprendre que le secteur agricole ne veut plus de subventions pour être reconnu dans son travail ou s’il ne désire plus prendre de risques d’entrepreneurs !

Il est important de se remémorer que les entreprises ont toujours des pertes de l’ordre de 10% dans tous les projets à réaliser, sans tenir compte des sommes investies pour la recherche et le développement qui sont justement un laboratoire. Par rapport aux privés, il faut considérer que cette recherche et ce développement sont financés principalement par l’Etat au sens large du terme.

Si nous pouvons comprendre le sentiment, traduit de manière exagérée par le milieu agricole, force est d’admettre que l’Homme est parfois un loup se nourrissant du 90% du cheptel subventionné élevé avec tendresse par les entrepreneurs.

Les attaques de loup génèrent le 3% des causes de la mort du jeune bétail. Admettez que ce chiffre relativise considérablement le ressenti de la problématique du loup.

Il n’est cependant pas inutile, voire indispensable, de trouver des solutions face aux ressentis du milieu agricole sur la cohabitation avec les grands prédateurs.

La Confédération s’y emploie puisqu’en 2024, il y aura l’introduction d’une nouvelle mesure d’aide à la problématique des grands prédateurs. Le plan d’action vaudois de 2023 y faisait mention. En voici la teneur :

En attendant les conclusions des observations de terrain, le paquet d’ordonnances 2023 du Conseil fédéral prévoit une modification de l’ordonnance sur les paiements directs qui augmentent de CHF 250. –/pâquier normal PN ainsi que le soutien fédéral pour les jeunes bovins de moins d’une année qui sont protégés.

Cette mesure, qui devrait entrer en vigueur en 2024, avec les compléments de soutien cantonaux pour les parcs de protection, va modifier le comportement des amodiateurs.

Si nous prenons l’argumentation énoncée en plénum « argent implique nourriture pour les loups », la politique agricole fédérale est contraire à l’argumentation utilisée par le milieu agricole du parlement vaudois. La destination de l’argent pour la reconnaissance du travail effectué par les agriculteurs n’est pas reconnue. Le lobby agricole de l’assemblée fédérale s’est donc contenté de ces montants et estimant que ce n’est mieux que rien.

Faut-il se battre au niveau national pour obtenir une reconnaissance de ce travail autrement que par l’argent ! Déposer une motion demandant le retrait de cette mesure des 250 CHF par PN ?

Nous ne sommes pas à cet échelon politique permettant de répondre à cette question.

En revanche, si nous admettons que cette augmentation de paiement direct est un moyen adapté aux effets des grands prédateurs, il reste le dernier paragraphe du message fédéral, soit un complément de soutien cantonal pour les parcs de protection.

Ainsi ai-je l’honneur de poser les questions suivantes au gouvernement :

  1. Comment le Conseil d’Etat entend donner suite à la mesure du plan d’action Loup 2023 : « Soutenir les réflexions sur les évolutions structurelles possibles concernant l’économie alpestre ». Il indique notamment avoir relevé l’âge et la composition des troupeaux prédatés. Quelles conclusions ressortent de cette analyse ?
  2. Est-ce que le Canton utilise tout le potentiel financier mis à disposition par la Confédération pour la protection des troupeaux ?

Conclusion

Souhaite développer

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