22_POS_10 - Postulat Monique Ryf et consorts - Santé mentale des jeunes: quelle prise en charge à la sortie de la pandémie ?.

Séance du Grand Conseil du mardi 31 octobre 2023, point 11 de l'ordre du jour

Texte déposé

Toutes les mesures imposées par la pandémie de COVID-19 ont quasiment été levées à mi-février 2022, exception faite du port du masque dans les transports. Les premiers à avoir bénéficié de la levée de ces mesures sont les élèves des écoles vaudoises qui ont ainsi pu abandonner le masque imposé dès la 5P depuis la rentrée de janvier. Dès début février pour les 5-8p et dès mi-février pour plus grands. Le plaisir de retrouver les visages à découvert et les expressions des élèves ne doit pourtant pas faire oublier les souffrances traversées par les plus jeunes et qui pourraient se poursuivre encore au-delà de cette pandémie.

 

Plusieurs études l’ont montré : les jeunes ont subi la pandémie et les mesures qu’elle a engendré de plein fouet et dès les premiers mois de 2020. Toutes les organisations offrant un service à bas seuil – le 147 de Pro Juventute, le site Ciao.ch ou encore Stop Suicide - l’ont relevé : l’évocation de pensées suicidaires a très nettement augmenté dès le premier trimestre 2020 sur tous les canaux de communication de ces organisations, que ce soit les mails, les chats ou encore les appels téléphoniques. Pourtant, ces besoins spécifiques n'ont été pris en compte que tardivement. Il est apparu que les enfants et les jeunes vivaient nettement moins bien la pandémie et les restrictions qui lui étaient liées que les générations plus âgées. Et ce en particulier par rapport à leur santé mentale.

 

Au fil des mois et des études, il s’est avéré que la pandémie a nettement renforcé les inégalités sociales et les facteurs de risques existants que ce soit par rapport à des pensées suicidaires ou à de la violence au sein des familles, ainsi que le relève la Fondation Pro Juventute dans la mise à jour de novembre 2021 de son rapport sur le coronavirus. On constate – peut-on lire dans ce rapport – que « le fossé social se creuse, non seulement en termes de richesse et de revenus, mais aussi en termes de santé psychique. Les enfants et les jeunes socialement défavorisés subissent le fardeau de la pandémie de manière particulièrement forte. Et certains enfants et jeunes subiront des préjudices importants sur le long terme ».

 

En octobre 2021, le constat des difficultés rencontrées par les enfants et les jeunes – notamment concernant la santé mentale – a été posé par un groupe de travail conjoint des départements du DSAS et du DFJC. Un plan d’action comprenant 15 mesures pour un montant de 5 millions a été proposé très rapidement.  Des renforts ont été mis en place dans plusieurs secteurs pour faire face à une nette augmentation de la demande : Consultations psychiatriques et pédopsychiatriques renforcées et mise en place de soutien psychologique aux étudiant.e.s du secondaire II (gymnase et écoles professionnelles) ainsi que d’autres mesures de prises en charge et d’accompagnement.

 

Du côté de la psychologie scolaire, des heures supplémentaires ont été accordées aux psychologues scolaires afin de répondre aux besoins supplémentaires et la procédure d’accès à ces spécialistes a été simplifiée peut-on lire dans la réponse du Conseil d’Etat à l’interpellation Claire Attinger Doepper et consorts, « Urgence Jeunes ».

 

Ces mesures ne sont toutefois que temporaires, alors que les impacts de la pandémie vont se mesurer sur le long terme. Dans les écoles, les professions qui offrent des prestations directes aux élèves – les psychologues, les psychomotricien.ne.s ou encore les infirmières scolaires et les travailleurs sociaux – sont considérés comme du personnel administratif et leur nombre ne suit donc pas la démographie des élèves, contrairement au personnel enseignant. S’il ne suffisait pas à couvrir la demande déjà avant la pandémie, la situation sera encore plus compliquée à l’heure actuelle.

 

 

Au vu de cette situation, nous déposons un postulat pour demander au Conseil d’Etat de nous fournir un état des lieux de la prise en charge des élèves vaudois par les professions de soutien aux élèves (PPLS, soutien socio-éducatif, infirmiers/ères scolaires notamment) dans le Canton en situation post-pandémique en nous indiquant :

 

 

  • Quelle est l’évolution des effectifs des PPLS, du soutien socio-éducatif et des infirmiers/ères scolaires ces dernières années.
     
  • Si ces effectifs permettent une prise en charge adéquate des élèves souffrant des effets de la pandémie ;
     
  • S’il est nécessaire de simplifier encore plus l’accès aux psychologues scolaires même après la pandémie ;
     
  • Enfin, s’il ne serait pas judicieux d’envisager – comme pour les enseignant.e.s – une progression des postes de ces professions parallèle à la progression démographique des élèves.

 

Nous remercions d’avance le Conseil d’Etat pour sa réponse.

 

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Cédric EchenardSOC
Sébastien CalaSOC
Anne-Sophie BetschartSOC
Stéphane BaletSOC
Cendrine CachemailleSOC
Alberto CherubiniSOC
Claire Attinger DoepperSOC
Amélie CherbuinSOC
Sabine Glauser KrugVER
Yves PaccaudSOC
Delphine ProbstSOC
Jean-Louis RadiceV'L
Eliane DesarzensSOC
Vincent JaquesSOC
Muriel Cuendet SchmidtSOC
Pierre DessemontetSOC
Elodie LopezEP
Denis CorbozSOC
Isabelle FreymondIND
Jean-Claude GlardonSOC
Carine CarvalhoSOC
Felix StürnerVER
Sylvie Pittet BlanchetteSOC
Jean TschoppSOC
Muriel ThalmannSOC
Graziella SchallerV'L

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Gérard Mojon (PLR) — Rapporteur-trice

La Commission thématique de la santé publique recommande au Grand Conseil de prendre partiellement en considération le postulat de la députée Ryf, avec l’accord de cette dernière. La postulante constate que suite à la pandémie de Covid dont les jeunes ont beaucoup souffert, le nombre de consultations en psychologie et pédopsychologie augmente de manière inquiétante. Le canton de Vaud a certes pris des mesures d’urgence, sous forme d’un plan d’action en 15 points et d’augmentations ponctuelles des dotations en infirmiers et infirmières scolaires. Cependant, tel n’a pas été le cas des psychologues, psychomotriciens et logopédistes scolaires (personnel PPLS). La postulante a déposé son texte pour aller en direction d’un accompagnement sur une plus longue durée.

Le conseiller d’Etat en charge du département rappelle que la santé mentale des enfants fait partie des thématiques sur lesquelles le Conseil d’Etat est actif depuis de nombreuses années. En 2021, il a mis en place le plan d’action précité en 15 points qu’il a reconduit en 2022. Une analyse détaillée de chacun des points est actuellement menée par une délégation du Conseil d’Etat composée des chefs du Département de la santé et de l’action sociale, du Département de la jeunesse, de l’environnement et de la sécurité et du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle, la transversalité de la problématique étant avérée. Le Conseil d’Etat a fourni de nombreuses données chiffrées reflétant une montée en puissance dans la prise en charge de la santé mentale des enfants, dans le canton. Cela figure dans mon rapport et je vous y renvoie.

La commission a voulu savoir si le canton dispose actuellement des professionnels nécessaires afin de répondre à la demande et quels postes sont à privilégier. Il s’avère que le canton fait face à d’importantes difficultés de recrutement dans ce domaine. L’analyse du plan en 15 points doit permettre de focaliser particulièrement les efforts sur les besoins réels. Sans contester le bien-fondé de l’idée de dresser un état des lieux et de procéder à une évaluation, certains commissaires regrettent toutefois un glissement de la problématique de la santé mentale vers celle de la santé scolaire et du soutien socio-éducatif. Ils plaident pour la suppression du dernier point du postulat, soit une progression des postes parallèle à l’évolution démographique des élèves, jugeant la solution prématurée avant même que le diagnostic ne soit pleinement établi.

Sur la base de l’analyse en cours, le conseiller d’Etat propose d’en rester au cadre précis du postulat, soit la santé mentale des enfants et des jeunes. La postulante s’est ralliée à la proposition du conseiller d’Etat. Au vote, la Commission thématique de la santé publique recommande au Grand Conseil de prendre partiellement en considération le postulat de la députée Ryf, en supprimant sa quatrième et dernière requête, par 13 oui et 1 abstention et de le renvoyer au Conseil d’Etat ainsi amendé.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

La discussion est ouverte.

Mme Monique Ryf (SOC) —

Je remercie le vice-président de la Commission thématique de la santé publique pour son rapport. L’objet dont nous discutons a été porté à plusieurs reprises à l’ordre du jour et renvoyé pour différentes raisons, mais aujourd’hui, nous y sommes ! Le sujet ne perd pas de son importance, car chaque fois que je l’ai repris, j’ai pu faire un lien avec l’actualité ; en voici quelques exemples : le 10 septembre était la journée mondiale de la prévention du suicide ; le dimanche suivant, dans un journal dominical bien connu des Romands, les chiffres du N° 147 – un service de Pro Juventute que j’affectionne particulièrement – ont montré une augmentation importante des interventions de crise auprès de jeunes qui menacent de se faire du mal. Et les exemples s’enchaînent : un mois plus tard – le 10 octobre – une enquête menée par Addiction Suisse sur la santé des jeunes révèle que si, de manière générale, la santé des jeunes est bonne, la santé mentale des jeunes filles de 13 à 15 ans s’est dégradée, en particulier celle des jeunes filles de 15 ans. Aussi, je me permets de revenir encore une fois sur les éléments que je considère être fondamentaux. La prise en charge adéquate des jeunes, dans des moments de crise ou qui traversent des phases particulièrement difficiles, a un impact décisif sur leur futur, et ce, d’autant plus si la crise a marqué particulièrement les jeunes au début ou en pleine adolescence, périodes où non seulement les jeunes cherchent leur identité, mais encore où ils doivent souvent prendre des décisions importantes pour leur avenir.

Quand les jeunes souffrent, qui le remarque ? Les parents en premier, en principe, mais pas toujours. Quand un jeune souffre sur le plan psychique, cela se traduit par un renfermement sur soi, par un comportement qui change et qui peut devenir agressif, ou par un isolement et des maux divers. Et finalement, c’est souvent dans le cadre de l’école que ce comportement est identifié. Comme municipale à Oron, notamment des écoles, j’ai eu l’occasion de discuter à plusieurs reprises avec l’infirmière scolaire. Celle-ci a constaté une arrivée toujours plus fréquente de jeunes dans son bureau pour se plaindre d’une douleur qui, dans la discussion, se révèle être en fait une difficulté psychique. Avec le temps dont elle dispose, elle a le choix : soit laisser sa porte ouverte et répondre à ces demandes tout en faisant exploser ses heures, ou alors fermer sa porte pour garder le cadre qui lui est donné. En début d’année, avec le service et toujours dans la commune, nous avons mené une enquête sur les besoins des jeunes – « J’ai un projet ». A la question : « Tu as un problème ou besoin d’aide, à qui t’adresses-tu ? », 20 % des jeunes de 12 à 25 ans ont répondu :« A personne ! » Parmi les jeunes en âge de scolarité, un pourcentage à peu près équivalent a répondu :« A un professionnel ou une professionnelle de l’école, infirmière scolaire ou autre. » Pour ces jeunes, les ressources doivent être là en suffisance ! J’attends donc avec beaucoup d’intérêt le rapport annoncé par le Conseil d’Etat. Et comme indiqué en commission, je peux accepter de ne pas demander ici l’adaptation automatique des postes PPLS en fonction du nombre d’élèves, quand bien même cela me semblerait être une des solutions.

Mme Géraldine Dubuis (VER) —

Etre jeune et mal dans sa peau, c’est une réalité pour de nombreuses personnes qui ont entre 14 et 25 ans. Si l’adolescence a toujours été reconnue comme un moment charnière dans le développement humain, la multiplication des crises au sein de notre société laisse des traces. La crise environnementale, le Covid-19, l’agression russe en Ukraine ou le renchérissement de la vie sont autant de bombes qui tombent sur la tête de nos jeunes et il n’existe pas beaucoup de boucliers pour les en protéger. Ma collègue a évidemment relevé le N° 147 ; utilisons-le, utilisez-le, mesdames et messieurs les jeunes ! Pour la première fois depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, il est probable que la génération à venir vive moins bien que nous. La population de notre planète et le manque d’action des politiques, en Suisse comme ailleurs dans le monde, amènent aussi leur lot de désillusions.

La réalité sociale est particulièrement stressante pour les jeunes, ce qui représente un danger exacerbé pour leur santé mentale. Ainsi, les hospitalisations dues à des problèmes psychologiques ont augmenté de 17 % en 2021 chez les 10 à 24 ans, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS). Et selon la même instance, le suicide est la deuxième cause de décès chez les jeunes de 15 à 24 ans, après les décès accidentels. Les filles et les jeunes femmes sont particulièrement touchées par ce phénomène ; en 2021, elles étaient 26 % de plus qu’en 2020 à être hospitalisées pour un diagnostic de « trouble psychique », soit une hausse sans précédent. Cette augmentation des problèmes de santé mentale chez les jeunes est une gageure au vu des manques de moyens mis à leur disposition. Il est nécessaire d’agir ! Le Conseil d’Etat l’a fait en partie et on ne peut que l’en féliciter. La demande de la postulante va dans ce sens et c’est pourquoi la majorité des Vertes et des Verts soutiendra la prise en considération partielle du postulat et son renvoi au Conseil d’Etat.

Mme Josephine Byrne Garelli (PLR) —

En 2021, un plan d’action de 15 points a été mis en place prenant toute la mesure des impacts de la pandémie. Ce plan d’action a été reconduit en 2022 et une analyse de chacun de ses points est actuellement menée transversalement par une délégation du Conseil d’Etat – Département de la santé et de l’action sociale, Département de la jeunesse, de l’environnement et de la sécurité et Département de l’enseignement et de la formation professionnelle. En matière de santé mentale des enfants et des jeunes, on constate que la situation s’est effectivement complexifiée et, aujourd’hui, tous les indicateurs sont au rouge. On note une augmentation significative du nombre d’enfants et de jeunes pris en charge par la Direction générale de l’enfance et de la jeunesse (DGEJ) – près de 8000 aujourd’hui contre 6800 environ en 2008.

Deux commissaires ont plaidé pour la suppression du quatrième et dernier point du postulat demandant une progression des postes parallèle à l’évolution démographique des élèves, comme pour les enseignants. Il leur apparaît prématuré de proposer une solution avant même que le diagnostic ne soit pleinement établi. La commission se dit satisfaite que le Conseil d’Etat ait sérieusement pris les choses en main. Les trois premiers points du postulat permettent au Conseil d’Etat d’élaborer un rapport clair sur l’ensemble de ses travaux, y compris ceux entrepris au sein du Département de la santé et de l’action sociale concernant la santé mentale. Au vu de ce qui précède, le groupe PLR vous invite à prendre partiellement en considération le postulat et de le renvoyer au Conseil d’Etat.

Mme Sandra Pasquier (SOC) —

Nous sommes toutes et tous sensibles à la santé mentale des enfants et des jeunes. Le Conseil d’Etat confirme que la situation s’est complexifiée depuis quelques années, en particulier durant et après la pandémie, et que tous les indicateurs sont aujourd’hui alarmants. Le Conseil d’Etat n’est pas resté les bras croisés, ces dernières années, mais nous l’encourageons vivement à terminer les analyses des 15 mesures citées dans le rapport, dans les délais les plus courts, afin d’avoir une vision d’ensemble et, le cas échéant, d’augmenter le budget en conséquence si le besoin est avéré. C’est donc à l’unanimité que le parti socialiste vous encourage à prendre ce postulat partiellement en considération.

M. Jacques-André Haury (V'L) —

Je n’ai pas d’opposition à ce qui a été dit et je soutiendrai la prise en considération partielle de ce postulat. J’aimerais cependant faire quelques réflexions sur la fragilité psychologique des jeunes que l’on constate malheureusement aujourd’hui. Si l’on se réfère à la médecine somatique et infectiologique, chacun sait que l’immunité se développe au contact des microbes, c’est-à-dire au contact des agents pathogènes, des agresseurs. Un enfant qui n’est pas en contact avec les germes qui pourraient développer son immunité deviendra et restera fragile. Je me demande si, en matière de santé psychologique, nous n’assistons pas, maintenant, 20 ou 30 ans plus tard, au résultat d’un développement psychologique et psychiatrique qui a voulu protéger l’enfant de toute immunisation contre les difficultés de la vie. On l’a particulièrement fait lors de la réforme dramatique et ténébreuse que fut l’Ecole vaudoise en mutation (EVM), où l’on a voulu supprimer tout ce qui pouvait être blessant pour l’enfant, comme les notes qui pouvaient parfois être mauvaises, ou les comparaisons. Quand l’enfant n’était pas capable de réussir un test, on a préféré lui dire qu’il était « en voie d’acquisition », etc. Mais à force de protéger les enfants de l’immunisation psychiatrique et psychologique qu’est la confrontation à la difficulté et à l’échec, il ne faut pas s’étonner qu’arrivés à l’adolescence et à la vie adulte, ils aient de la peine à les supporter ! Je ne le dis pas pour empêcher le département d’étudier les mesures à prendre maintenant, mais il faut peut-être aussi s’interroger sur la manière de prévenir la fragilité des jeunes, et admettre que l’immunité psychiatrique doit se développer dès la petite enfance, au contact de la difficulté, de l’opposition et de la règle.

Mme Céline Misiego (EP) —

Le groupe Ensemble à Gauche et POP va accepter ce postulat, mais il regrette vivement que le seul point de ce postulat qui pourrait permettre une action en soit retiré. On entend tout le monde se dire conscient que la situation est grave, que le problème est important et qu’il faut le prendre en compte, mais on veut supprimer le seul point qui amène une action. Nous espérons qu’une fois le rapport publié, quand vous aurez lu en noir sur blanc que la situation est grave, vous accepterez alors d’entreprendre des actions.

M. Vassilis Venizelos (C-DJES) — Conseiller-ère d’Etat

Il est vrai que, sur le plan de la santé mentale, la situation est alarmante. Le Conseil d’Etat avait pris des décisions, en 2021, dans le cadre de la crise sanitaire, en mettant en place un groupe de travail transversal composé des différents spécialistes de l’Etat, avec des représentants du Département de la santé et de l’action sociale, du Département de la formation et du Département en charge de la jeunesse, de l’environnement et de la sécurité. Ces mesures ont été ensuite pérennisées, ainsi que le Conseil d’Etat l’a communiqué au printemps de cette année. Vous trouverez d’ailleurs des traces de cette décision dans le budget 2024. En effet, 10 millions doivent permettre de financer différentes mesures, notamment des renforts dans les lieux de formation et les foyers pour des besoins en augmentation, des soutiens aux enseignantes et aux enseignants, à répondre aux besoins en matière de PPLS avec des postes de psychologues et de logopédistes, des équipes mobiles pour intervenir dans les foyers en soutien aux éducateurs et aux éducatrices, des soutiens pour le décrochage scolaire et pour le bien-être et la prise en charge des élèves et des apprentis et apprenties en difficulté, des renforts en milieu hospitalier aussi, avec un renforcement de la consultation des Boréales, des soutiens pour les violences interfamiliales, les maltraitances, et les troubles des conduites alimentaires, et enfin des renforts au niveau de la prévention du suicide, du mésusage des écrans, et des réseaux sociaux.

Ce plan d’action va évidemment continuer à être suivi par la délégation du Conseil d’Etat et par la direction interservices mise en place pour mettre en œuvre les différentes mesures qui vont déployer leurs effets ces prochaines années. Tout cela dépend bien sûr de l’acceptation des différents postes et mesures inscrites au budget 2024. En parallèle, il y a un enjeu extrêmement important en matière de prévention. Le Conseil d’Etat a récemment pris une décision forte sur le renforcement du pilotage de la prévention et de la promotion de la santé auprès des enfants et des jeunes, en créant une nouvelle gouvernance, avec une délégation du Conseil d’Etat composée de Mme Ruiz, de M. Borloz et de moi-même et portant sur la prévention auprès de l’enfance et de la jeunesse, que ce soit en milieu scolaire ou en milieu extrascolaire. Il est effectivement important d’avoir des actions cohérentes et coordonnées, dans l’école et à l’extérieur de l’école, raison pour laquelle nous avons revu cette gouvernance. Différentes mesures seront communiquées au premier semestre 2024 ; le Conseil d’Etat prend la problématique très au sérieux et agit concrètement. Il propose ici, à ce Grand Conseil, d’inscrire 10 millions supplémentaires au budget pour pérenniser le plan d’action « santé mentale » et, surtout, il se donne les moyens de mettre aussi en place une stratégie sur le long terme avec la nouvelle gouvernance composée de Mme Ruiz, de M. Borloz et de moi-même.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

La discussion est close.

Le Grand Conseil prend le postulat en considération partiellement à l’unanimité.

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