21_HQU_73 - Question orale Blaise Vionnet au nom parti vert'libéral - Pollution aux dioxines: et si nous parlions des vraies valeurs plutôt que des valeurs limites.

Séance du Grand Conseil du mardi 8 juin 2021, point 3.3 de l'ordre du jour

Texte déposé

Pollution aux dioxines :  et si nous parlions des vraies valeurs plutôt que des valeurs limites

Nous apprenions en date du 19 mai 2021 par le communiqué de presse de l’Etat de Vaud la découverte d’une ancienne pollution des sols à Lausanne.

 

Dans cette communication, nous découvrions que sur les 49 sites testés, 18 s’avèrent dépasser le seuil valeur limite de 100 ng l-TEQ/kg. Ces résultats ont amené à prendre des mesures de protection spécifique sur 9 sites.

 

Nous apprécions le désir du Conseil d’Etat de communiquer à ce sujet et les mesures préventives initiées. Néanmoins, il nous semble que cette communication manque de transparence. En effet, si l’on prend un exemple en médecine, lorsqu’une valeur limite est dépassée, les conséquences ne sont pas tout-à-fait les mêmes si une fièvre  est à 37.5° ou à 40°  ou si la tension artérielle  est à 150 ou à 200 mmHg.

 

Pour pouvoir mieux apprécier l’importance de cette pollution, je souhaiterais obtenir davantage d’informations sur les  valeurs  seuil  en obtenant  les  valeurs  réelles  de ce dépassement.

D’avance, je remercie le Conseil d’Etat de sa réponse.

Transcriptions

M. Blaise Vionnet (V'L) —

Question orale Blaise Vionnet au nom parti vert’libéral - Pollution aux dioxines : et si nous parlions des vraies valeurs plutôt que des valeurs limites (21_HQU_73)

Nous apprenions, en date du 19 mai 2021, par le communiqué de presse de l’Etat de Vaud, la pollution des sols par des dioxines à Lausanne. Nous saluons le désir de transparence du canton et sa volonté de trouver des solutions pour pallier cet état de fait. Il nous semble néanmoins qu’il manque un petit quelque chose à cette transparence. En effet, nous apprenions que 18 sites sur les 49 dépassaient le seuil limite fixé à 100 ng l-TEQ/kg. En médecine, ce n’est pas tout à fait la même chose d’avoir une fièvre à 38° ou à 40°, ou une tension artérielle à 150 ou à 210. D’où ma question afin de mieux apprécier l’importance de cette pollution : quelles sont les valeurs réelles de ces déplacements ?

D’avance, je remercie le Conseil d’Etat de sa réponse.

Mme Béatrice Métraux — Conseiller-ère d'État

En préambule, il convient de rappeler que la valeur d’assainissement prévue par l’Ordonnance fédérale sur les atteintes portées aux sols (OSol) pour les places de jeux et les jardins privés s’élève à 100 nanogrammes équivalents-toxiques par kilogramme (ng l-TEQ/kg). Au-delà de ce seuil, un risque d’utilisation est avéré. A noter que pour l’agriculture et l’horticulture, la valeur d’assainissement de l’OSol se monte à 1000 nanogrammes équivalents-toxiques par kilogramme (ng l-TEQ/kg). En l’occurrence, la majorité des valeurs mesurées sur les 18 sites dépassant la valeur d’assainissement s’étend entre 100 et 300 nanogrammes équivalents-toxiques par kilogramme (ng l-TEQ/kg). Trois valeurs dépassent cet intervalle, avec une valeur atteignant un maximum de 640 (ng l-TEQ/kg). Les analyses se poursuivent et les résultats seront consolidés et communiqués cet été.

Pour les neuf sites concernant les places de jeux et jardins publics, des mesures de précaution ont été prises afin de prévenir le risque d’ingestion de terre par des enfants en bas âge. Il s’agit surtout maintenant pour les autorités communales et cantonales de déterminer les risques sanitaires en fonction des degrés d’exposition, car la valeur seuil de l’Ordonnance fédérale est une valeur réglementaire qui exprime un risque potentiel pour la santé. Cette évaluation des risques sanitaires nécessite de définir des scénarios d’exposition réels de la population et de définir le risque en regard de la dose journalière admissible d’ingestion du polluant. Sur la base des résultats, il sera possible de travailler sur des mesures proportionnées et adaptées à la situation. Les deux départements concernés, en collaboration avec la Ville de Lausanne, le Département de l’environnement et de la sécurité et le Département de la santé et de l’action sociale, ainsi qu’UniSanté, sont en train de définir ces mesures. Le Conseil d’Etat et la Ville de Lausanne se sont également engagés à continuer à informer de manière transparente dans ce dossier, ce qui sera réalisé dès que les analyses environnementales et sanitaires en cours auront abouti.

M. Blaise Vionnet (V'L) —

Je remercie Mme la conseillère d’Etat pour sa réponse qui me satisfait pleinement. Je préfère avoir des valeurs dépassées entre 100 et 300, plutôt que des valeurs qui dépasseraient les valeurs seuils de l’agriculture. Je suis donc plutôt rassuré par votre réponse et je vous en remercie.

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