24_HQU_79 - Question orale Patricia Spack Isenrich au nom du groupe socialiste - Quelles mesures pour le centre d'impression de Bussigny ?.
Séance du Grand Conseil du mardi 10 septembre 2024, point 4.8 de l'ordre du jour
Texte déposé
Près d'un an après sa dernière vague de licenciement, TX Group, éditeur notamment du 24 Heures, Matin dimanche ainsi que 20 Minutes, a annoncé une nouvelle restructuration entraînant la suppression de près de 300 postes, cela malgré des comptes bénéficiaires. Ces licenciements concernent les rédactions et les imprimeries dont une emblématique, à Bussigny, qui est vouée à la fermeture. Ce centre d'impression est un acteur majeur de la presse vaudoise et romande, et pas uniquement pour les titres de TX Group. Il représente également un centre de compétence unique dans le domaine à l'échelle cantonale.
Dans ce cadre, la soussignée souhaiterait connaître les mesures entreprises par le Conseil d'Etat afin d'éviter les licenciements et la fermeture de l'imprimerie de Bussigny ?
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourQuestion orale Patricia Spack Isenrich au nom du groupe socialiste – Quelles mesures pour le centre d’impression de Bussigny ? (24_HQU_79)
Près d’un an après sa dernière vague de licenciement, TX Group, éditeur notamment du 24heures, Matin dimanche ainsi que 20Minutes, a annoncé une nouvelle restructuration entraînant la suppression de près de 300 postes, cela malgré des comptes bénéficiaires. Ces licenciements concernent les rédactions et les imprimeries, dont une emblématique à Bussigny qui est vouée à la fermeture. Ce centre d’impression est un acteur majeur de la presse vaudoise et romande, et pas uniquement pour les titres de TX Group. Il représente également un centre de compétences unique dans le domaine à l’échelle cantonale. Dans ce cadre, la soussignée souhaiterait connaître les mesures entreprises par le Conseil d’Etat afin d’éviter les licenciements et la fermeture de l’imprimerie de Bussigny.
Le 27 août 2024, le Conseil d’Etat a été informé de l’intention du groupe Tamedia de fermer le centre d’impression de Bussigny, une décision qui affecte 72 collaboratrices et collaborateurs. Simultanément, Tamedia a annoncé la suppression d’environ 90 postes de journalistes au sein de ses rédactions en Suisse. Au total, ce sont 290 suppressions de postes qui sont envisagées, y compris pour le centre d’impression de Zurich, également concerné par ce plan de restructuration. Le Conseil d’Etat a immédiatement convoqué une réunion avec la direction de Tamedia afin d’obtenir des éclaircissements sur la stratégie rédactionnelle de l’entreprise et de rappeler ses responsabilités en matière de respect des procédures en vigueur dans le canton de Vaud.
Le 3 septembre dernier, une délégation dirigée par la présidente du Conseil d’Etat et moi-même a rencontré la direction générale de Tamedia. Nous avons demandé des explications à Mme Jessica Peppel-Schulz, CEO du groupe, concernant les intentions de Tamedia en matière de maintien de médias de qualité, notamment dans le canton de Vaud, ainsi que des moyens nécessaires pour garantir un travail journalistique professionnel. Lors de cette rencontre, il a également été souligné que la Suisse romande ne devait en aucun cas devenir une simple chambre de traduction de Zurich.
Concernant l’imprimerie de Bussigny, nous avons exigé le respect des procédures légales et plaidé pour un prolongement des délais de consultation. Nous avons ainsi rappelé à Mme Peppel-Schulz les obligations de Tamedia dans le cadre de la procédure de licenciement collectif en cours. Je soulignerai en particulier l’obligation de permettre aux travailleurs de discuter et de formuler leurs propres propositions dans un climat serein, afin d’éviter ou d’atténuer les licenciements. En conséquence, aucune décision de licenciement ne peut être prise tant qu’une telle consultation est en cours. Selon les informations reçues par la Direction du Centre d’impression Lausanne (CIL), le délai a été prolongé d’une semaine suite aux interventions du conseiller d’Etat et de la Direction générale de l’emploi et du travail. En ce qui concerne les suppressions de postes dans les rédactions de Tamedia, les informations restent limitées à ce jour. Les 90 emplois concernés sont répartis sur l’ensemble du territoire suisse, et une communication plus précise devrait être faite prochainement.
En conclusion, comme il l’avait déjà exprimé en septembre 2023 suite à l’annonce de suppressions de postes au sein de ce même groupe, le Conseil d’Etat réitère sa profonde inquiétude concernant l’avenir du secteur de la presse. Cette préoccupation découle non seulement des difficultés économiques persistantes de plusieurs titres, mais surtout du sort de leurs collaboratrices et collaborateurs. Bien qu’il ne puisse juridiquement empêcher une entreprise de se restructurer et de supprimer des postes, le Conseil d’Etat souligne l’importance qu’il accorde à ceux qui, en tant que rédacteurs ou imprimeurs, contribuent au débat démocratique. En plus des diverses mesures d’aide à la presse déjà en place, il mettra tout en œuvre, dans la limite de ses prérogatives, pour que Tamedia prenne ses responsabilités vis-à-vis de ses employés, notamment en proposant un plan social adapté aux conséquences pour ces travailleurs de longue date.
Je remercie Mme la conseillère d’Etat pour sa réponse. Je constate que des mesures ont été mises en place par le Conseil d’Etat ces dernières années et que des annonces ont été faites. Cependant, la situation continue de se détériorer, et nous peinons à endiguer l’hémorragie. Dans cette optique, le Conseil d’Etat a-t-il rencontré les acteurs de terrain, au-delà du TX Groupe, afin d’engager une réflexion sur l’avenir de la branche ?
Le Conseil d’Etat agit toujours de manière paritaire, comme il l’a fait précédemment, en rencontrant non seulement les responsables des employeurs, ici Tamedia, mais aussi les représentants des employés. Si mes souvenirs sont exacts, une réunion est prévue demain, incluant les représentants des syndicats de ce secteur.
Je remercie la conseillère d’Etat pour sa réponse, qui me satisfait pleinement. Pourriez-vous m’indiquer si vous serez informée des propositions qui seront formulées dans le cadre de la consultation, afin de constituer un soutien dans cette affaire ?
Retour à l'ordre du jourDans le cadre de ces procédures de consultation, les employés ont la possibilité de soumettre des propositions pour préserver les emplois. S’ils le souhaitent, ils peuvent se tourner vers mon département. Les compétences des différents départements du Conseil d’Etat sont mobilisées pour soutenir le maintien des emplois dans le canton. Dans certaines procédures, des employés ont recours à cette aide, mais ce n’est pas systématique. Nous restons bien entendu à leur disposition et attendons de les rencontrer pour faire le point sur la situation.