20_REP_105 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Carole Schelker - Urgence climatique : il est temps pour l’éolien de mettre en œuvre le Plan climat vaudois (20_INT_44).

Séance du Grand Conseil du mercredi 23 juin 2021, point 12 de l'ordre du jour

Documents

Transcriptions

Mme Carole Schelker (PLR) —

Je remercie le Conseil d’Etat pour sa réponse complète. Dans mon interpellation, je questionnais le Conseil d’Etat sur la mise en œuvre de la planification éolienne et sur l’atteinte effective des objectifs stratégiques fixés pour ce domaine à l’horizon 2030. Je constate que le Conseil d’Etat reste confiant quant à la réalisation de l’objectif visé. Il maintient cet objectif, même s’il est conscient du risque d’un décalage dans le temps pour atteindre la valeur cible. En effet, on voit que le développement des projets nécessite de longues et complexes procédures. On apprend dans cette réponse que les services de l’Etat mettent tout en œuvre pour accélérer et optimiser les procédures de consultation au sein des services de l’Etat. J’encourage le Conseil d’Etat à poursuivre et renforcer les efforts en ce sens.

Quant au temps perdu par les voies de recours, on constate que nos objectifs stratégiques liés à l’éolien fixés dans le Plan climat sont principalement remis en question par des fronts d’opposants qui plébiscitent justement le zéro carbone, et ce, au nom de la protection du paysage ou de la faune, ce qui est regrettable. De plus, nous apprenons qu’une table ronde réunissant les principaux acteurs concernés par cette problématique sera mise en place en automne 2021 à l’initiative du département. Cette séance aura lieu dans le but de dresser un état des lieux et de mener une réflexion sur le développement de l’énergie éolienne dans le canton. J’espère que cette table ronde ne sera pas uniquement un grand exercice de communication, mais qu’elle permettra d’aboutir à des décisions fortes en faveur de l’éolien, comprenant notamment une stratégie pour soutenir les communes et autorités locales qui portent depuis de nombreuses années ces projets complexes.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

 La discussion est ouverte.

M. Pierre Zwahlen (VER) —

Les Vertes et les Verts n’ont pas tous la même opinion sur l’énergie éolienne, et surtout sur ses implantations. Il n’empêche que le Conseil d’Etat a raison : il faut rétablir le dialogue, l’écoute et associer les différents actrices et acteurs pour que l’on trouve des solutions. Le gouvernement maintient le cap pour l’éolien à 600 gigawattheures d’ici le début de la prochaine décennie. C’est indispensable pour que nous réussissions la transition énergétique. Il ne faut pas oublier que d’autres sources d’énergie sont aussi nécessaires : le solaire, la géothermie, les pompes à chaleur, et bien d’autres. Pour cela, il y a une semaine, notre Parlement a accepté un montant de 300 millions de francs sous forme d’initiatives sur lequel le Conseil d’Etat devra se prononcer. Mais nous savons que nous disposons des ressources financières pour activer cette transition. Il y a également tout le domaine de l’efficience énergétique qui ne doit pas être oublié et qui doit être profondément réalisé. Dans ce contexte, je tiens à remercier le Conseil d’Etat de sa volonté de dialogue et d’écoute. Ce sera essentiel pour réaliser les objectifs fixés.

M. Olivier Epars —

Je suis un peu surpris de la réaction de Mme Carole Schelker, attaquant les ONG de protection du paysage et de la nature. Tout à l’heure, le Grand Conseil a accepté, sauf erreur à l’unanimité moins une voix, une pétition ; cela fait que le Grand Conseil montre son attachement à la tranquillité et à la protection de la faune par rapport aux animaux domestiques que sont les chiens. Je crois qu’il y a d’autres moyens d’atteindre le zéro carbone que l’éolien. C’est évident. Ces éoliennes ont un impact énorme sur le paysage et sur la biodiversité. La protection de la biodiversité est un intérêt public tout aussi grand que la protection du climat. Car si l’on protège le climat et qu’il n’y a plus de biodiversité, je crois que le plaisir d’être sur cette terre sera bien moindre.

Mme Béatrice Métraux — Conseiller-ère d'État

Je réponds à Mme Schelker – qui avait déposé cette interpellation – que la table ronde prévue ne sera pas une opération de communication. Elle vise à ce que des gens qui ne se parlent pas se retrouvent et puissent échanger paisiblement et sereinement. Les gens qui ne se parlent pas, ce sont les associations tous azimuts, celles qui ne veulent pas des éoliennes ou celles qui en veulent à tous les coins de rue. Au fond, nous voulons réinstaurer un dialogue entre tous les partenaires. Mais j’ai retenu de vos propos, madame Schelker – et je crois que nous devons faire cela – qu’il faut aider et soutenir les communes qui ont des projets. On évoquera aussi de ce soutien aux communes dans cette table ronde.

Nous avons autorisé six parcs ; trois sont en préparation avancée. A l’époque, nous en avions planifié dix-neuf, mais lorsque le Conseil d’Etat indique qu’il doit peut-être revoir sa planification, ce n’est pas parce qu’il veut supprimer des parcs sans raison. Le Conseil d’Etat s’interroge sur la rentabilité énergétique de certains parcs ; j’en veux pour preuve le parc de ma commune, où nous avions à l’époque prévu trois éoliennes, alors que maintenant il n’y en a plus qu’une. Lorsque, dans l’interpellation, nous disons que le Conseil d’Etat veut revoir sa planification, c’est parce qu’il faut avoir une planification efficace en matière énergétique. De toute façon, la révision du Plan directeur cantonal sera l’occasion de revoir la situation des dix-neuf parcs. En résumé, le Conseil d’Etat maintient son objectif ; il reverra – ou non– certains parcs non rentables, mais il soutient évidemment la transition énergétique et il travaillera dans ce sens.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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