RAP_676176 - Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur le Postulat Manuel Donzé et consorts - Echecs en première année dans nos hautes écoles : en fait-on assez au niveau de l'orientation scolaire et professionnelle dans nos écoles ? (16_POS_193).
Séance du Grand Conseil du mardi 6 juin 2023, point 27 de l'ordre du jour
Documents
- Texte adopté par CE - Rap-CE POS Donzé 16_POS_193 - publié
- Rapport de la commission - RAP_676176 - Sylvie Pittet Blanchette
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour(remplaçant M. Manuel Donzé, ancien député) La Commission thématique de la formation s’est réunie le 20 janvier 2023 en présence de M. le conseiller d’Etat Frédéric Borloz. Dans sa position, il rappelle que la volonté est de valoriser la formation professionnelle. Dans ce contexte, les questions d’orientation sont également intégrées. L’idée est de mettre en avant les informations sur les métiers ainsi que les stages dans les deux à trois dernières années de la scolarité obligatoire, que ce soit en voie générale ou prégymnasiale. Le département va renforcer la présence des délégués à la formation professionnelle dans les écoles, avec l’intention de développer un réseau d’entreprises pour les stages. Dans le cadre de la révision du gymnase, appelé à passer de 3 à 4 ans, il y a la volonté d’organiser de l’orientation professionnelle durant le post-obligatoire pour toutes les voies.
Contacté par la députée Mme Schaller, le postulant se pose encore quelques questions. Il salue la volonté de revaloriser la formation duale, mais il relève que le nombre d’ETP actuellement à l’Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle (OCOSP) lui semble bas. Il est également interpellé par le peu d’informations concernant les échecs dans les différentes filières universitaires. Il se demande également si ces chiffres ne pourraient pas être publiés. Le chef du département lui répond que les chiffres de l’Université de Lausanne leur appartiennent. En effet, Swissuniversities veut éviter le ranking entre universités, respectivement identifier la qualité des élèves selon leurs origines cantonales, voire communales. Les personnes dans les établissements jouent le rôle de guichet d’entrée pour proposer des prestations. La transition II est donc un sujet de préoccupation. On peut partir du présupposé que les élèves qui avaient choisi le gymnase allaient forcément à l’université, mais c’est une vision qui montre ses limites. Par 14 voix et 1 abstention, la commission recommande au Grand Conseil d’accepter le rapport du Conseil d’Etat.
La discussion est ouverte.
J’avais pris contact avec M. Donzé, avant la commission, pour avoir son avis. Mme la présidente de la commission a dit qu’il était partiellement satisfait, mais j’ose dire qu’il était plutôt déçu de la réponse – tout comme moi. Il a fallu sept ans au Canton pour répondre à un postulat en ne disant pas grand-chose. En commission, tout le monde – le département et les députés – a bien reconnu que les taux d’échecs ont toujours été très élevés : environ 50 %, ce qui est énorme. Sous prétexte que cela a toujours été ainsi, on doit accepter que cela continue, alors qu’on ne sait pas vraiment quelles pistes ont été étudiées. On sait que cela a un coût très important, puisqu’il faut construire des auditoires qui peuvent accueillir tout ce monde en première année. J’ai eu la chance d’assister au Dies Academicus, l’autre jour, et M. Borloz a relevé que c’était peut-être une problématique à étudier. Pour le département, il y a aussi des réflexions à mener dans ce sens qui auraient pu être présentées dans cette réponse.
En ce qui concerne les postes pour l’orientation, on constate à la lecture que la dotation est extrêmement faible dans les gymnases : il y a 7 postes et demi pour 13'000 gymnasiens. C’est très peu pour pouvoir vraiment aider à orienter tous ces élèves.
Il a également été relevé par la présidente qu’il est impossible d’obtenir des chiffres pour pouvoir faire des comparaisons sur la provenance des étudiants par rapport aux établissements, aux cantons ou aux autres pays. On sent qu’il n’y a pas une volonté de faire des rankings, alors qu’on sait très bien que ces chiffres sont connus. Ce serait fort intéressant de les connaître pour pouvoir pallier ce taux d’échec important en première année. La bonne nouvelle est que le site www.orientation.ch va être refait ; c’est vrai qu’il est un peu d’un autre âge.
En commission, je me suis abstenue sur cette réponse, mais j’aurais mieux fait de la refuser. Je la refuserai donc lors du vote et j’espère que des mesures seront prises par le département pour faire baisser le taux d’échec en première année.
Les réponses du Conseil d’Etat à ce postulat peuvent paraître décevantes, mais il y a une réelle volonté d’éviter que l’on se retrouve avec des rankings des écoles, des gymnases ou des universités. C’est ce qui a toujours prévalu dans notre pays, avec un système très égalitaire entre les différents gymnases, les différentes écoles. Si, aujourd’hui, on commence à absolument vouloir des chiffres, pour savoir de quels cantons sont les élèves avec le plus de problèmes, etc., cela risque de provoquer un certain remous. Il y a certes des améliorations qui peuvent être faites au niveau de l’orientation, mais cela n’a pas grand-chose à voir avec les statistiques. C’est surtout au niveau de l’orientation qu’il faut agir ; le conseiller d’Etat en charge du département met en place un certain nombre de mesures qui permettront certainement aux élèves sortant du gymnase d’être mieux orientés. C’est dans cette direction qu’il faut aller. Je pense qu’il faut accepter le rapport du Conseil d’Etat, car on ne peut pas obtenir une autre réponse que celle qui a été donnée.
Je vous rends attentifs sur le déroulement des opérations. On a répondu en novembre 2022 ; à cette même date, on annonçait notre plan d’actions pour la valorisation de la formation professionnelle. Entre-deux, on travaille sur le gymnase en 4 ans ; j’ai annoncé, il y a quelques jours, lors de la réunion à l’université, que ce qui est intéressant est ce qu’il y a autour du gymnase en 4 ans. Globalement, on essaie de renforcer la formation postobligatoire, mais aussi académique – il ne faut pas opposer les formations. Les projets avancent. On vous a répondu en novembre 2022 et il faut ensuite du temps pour que cela soit traité au Grand Conseil. Depuis le mois de novembre, il s’est passé plein de choses et si vous me reposez la question d’ici quelques mois – vous n’êtes pas obligés de le faire – il se sera encore passé de nombreuses choses que je pourrai vous communiquer. Tel est le rythme du Parlement et de la vie politique. On ne peut pas avoir toutes les réponses immédiates. Mais toutes les questions qui nous ont été posées sont des questions qui nous préoccupent ; on travaille sur plusieurs pistes et on espère que l’on pourra mesurer les effets d’ici quelques années.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
Le rapport du Conseil d’Etat est approuvé avec quelques abstentions.