RAP_676172 - Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur le Postulat Sylvie Podio et consort - Pour une information claire quant à l'organisation et aux enjeux liés à la formation professionnelle (16_POS_159).
Séance du Grand Conseil du mardi 20 février 2024, point 18 de l'ordre du jour
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourLa commission ad hoc qui traitait de ce rapport s’est réunie en septembre 2022. Lors de cette commission, le Conseil d’Etat a expliqué son rapport qui clarifie le fonctionnement de la formation professionnelle initiale vaudoise et qui met en avant l’efficacité du système. Il explique ainsi que le Département de l’enseignement et de la formation professionnelle (DEF) est l’autorité compétente en matière de formation professionnelle, mais que le Conseil d’Etat peut attribuer des compétences de formation à d’autres départements ou à d’autres services pour des domaines de formation particuliers. C’est ainsi le cas, notamment dans le domaine agricole, puisque cette compétence est déléguée au Département des finances et de l’agriculture, ainsi que dans le domaine sylvicole qui est délégué au Département de la jeunesse, de l’environnement et de la sécurité. Ces délégations pour des formations spécifiques permettent une proximité profitable avec le terrain.
Le développement et la mise en valeur de la formation professionnelle étaient déjà des préoccupations du département dans la précédente législature, et diverses mesures ont été prises dans cette optique. Le nouveau Conseil d’Etat fait désormais siennes ces préoccupations, et il convient d’appuyer et de renforcer ces mesures afin qu’elles déploient leurs effets.
La postulante trouve que ce rapport est satisfaisant, mais il y a deux aspects qu’elle estime lacunaires : le soutien aux entreprises qui suivent les apprentis, où parfois des besoins supplémentaires sont nécessaires, et les moyens de faciliter les transitions, les mutations professionnelles, car on ne s’engage plus dans un métier pour la vie ; dès lors, il faudrait faciliter ces changements professionnels.
Lors de la discussion générale, certains sujets ont été particulièrement mis en avant, notamment la question de l’encadrement. Y a-t-il assez d’encadrants pour les apprentis ? Concernant la mobilité professionnelle et de l’orientation, la question est de savoir si l’orientation se fait de manière adéquate lors de l’école obligatoire. La question des taux de certification a aussi été discutée, de même que l’âge de l’entraide en apprentissage qui est toujours plus tardif. Il y a également eu quelques questions particulières, notamment sur les gestionnaires en intendance qui, aujourd’hui, ne sont plus bien suivis. Cette formation sera transférée à Moudon, suivant l’agriculture, car il y a une réelle efficience du système. Il y a enfin eu des questions sur les différentes collaborations entre les départements, sur la valorisation des attestations de formation professionnelle, sur les formations en lien avec la sécurité, ainsi que sur la révision de la Loi sur la formation professionnelle, mais réviser cette loi n’est pas important pour le moment. La commission recommande au Grand Conseil, à l’unanimité, d’accepter le rapport du Conseil d’Etat.
La décision est ouverte.
Comme je l’ai souligné en commission, le rapport est complet ; il met bien en avant les enjeux liés à la formation professionnelle. Cependant, je trouve toujours que la situation reste lacunaire sur deux points : premièrement, le soutien aux entreprises qui suivent des apprenties et des apprentis ; deuxièmement, les moyens existants pour faciliter les transitions et les mutations professionnelles. En effet, on ne s’engage plus dans un métier pour la vie, dès lors il convient de faciliter les changements professionnels. En outre, le besoin de soutien des jeunes dans leur démarche de recherche d’apprentissage – fautes dans les lettres de motivation, CV mal présentés, inadéquation des qualités requises – est toujours présent et les réponses apportées ne sont pas toujours suffisantes.
Un an s’est écoulé depuis la séance de commission. Le taux de certification des moins de 25 ans fixé par la Confédération est de 95 % ; lors de la séance de la commission, il était de 88 % dans le canton de Vaud. A ce stade, le Conseil d’Etat pourrait-il nous informer sur le taux actuel ?
Je regrette toujours que le Conseil d’Etat ne saisisse pas l’opportunité du déménagement pour replacer les gestionnaires en intendance dans un milieu de travail plus proche de celui qui sera le leur en tant que travailleurs, soit le domaine sociomédical. Malgré ces regrets, je ne peux pas refuser le rapport du Conseil d’Etat.
Pour le groupe socialiste, le rapport du Conseil d’Etat donne une vision d’ensemble assez complète de la situation de la formation professionnelle à l’heure actuelle, si ce n’est les quelques éléments qui ont été relevés par la postulante. Il est vraiment intéressant de voir toutes les mesures qui sont listées dans ce rapport du Conseil d’Etat, mesures qui avaient déjà été publiées à l’époque par le Département en charge de la formation.
Je conseille à chacune et à chacun dans cette salle de lire en détail ce rapport pour voir l’importance des points qui coincent encore dans nos écoles pour que les élèves choisissent la voie professionnelle : notamment le travail auprès des parents qui pensent que les études sont plus importantes que le choix d’un apprentissage, ainsi que la valorisation de la formation professionnelle. Ce sont autant d’éléments que l’on peut lire dans ce rapport que le groupe socialiste vous recommande d’accepter.
J’ai toutefois une petite remarque personnelle en tant que présidente de la Commission de gestion : le postulat a été déposé le 9 février 2016 et renvoyé au Conseil d’Etat le 1er mars 2016. Or, nous traitons ce point en février 2024. Je pense que nous pouvons faire nettement mieux.
Concernant la question du suivi des apprentis, notamment lorsqu’il y a des problèmes dans des branches ou des problèmes de réussite aux examens, nous augmentons l’assistance que nous pouvons apporter aux entreprises. La transition professionnelle est aussi une préoccupation. Les formations qui permettent de passer d’un métier à l’autre, la reconnaissance ainsi que la valorisation des acquis sont des éléments très importants pour nous et qui se développent énormément. Malheureusement, le taux est encore stable dans le canton de Vaud par rapport aux 88 % qui ont été cités, c’est-à-dire le taux de personnes qui, à 25 ans, ont une formation en secondaire II.
Des mesures ont été annoncées un mois après la tenue de la commission, elles se mettent un peu plus en place mois après mois. Elles sont nombreuses et complexes ; j’espère qu’elles porteront leurs fruits, mais il ne faut pas attendre des résultats immédiats. Le travail consistera à valoriser cette formation professionnelle sur le long terme, tout comme toutes les formations supérieures qui pourront lui succéder.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
Le rapport du Conseil d’Etat est approuvé à l’unanimité.