23_POS_41 - Postulat Alberto Mocchi et consorts - J'entends le loup, le renard... et la belette ? (Développement et demande de renvoi à commission avec au moins 20 signatures).

Séance du Grand Conseil du mardi 6 juin 2023, point 6 de l'ordre du jour

Texte déposé

Si on parle abondamment du retour de certaines espèces de mammifères dans nos contrées, on oublie souvent que pour de nombreuses autres espèces, c’est plutôt un déclin inexorable que l’on constate dans notre pays.

Belettes, lièvres bruns, muscardins ou encore hérissons sont ainsi placés, aux côtés de 19 autres espèces (sur les 55 de mammifères indigènes hors chauves-souris) par l’Office fédéral de l’environnement sur la liste rouge des mammifères menacés ou quasi menacés, selon les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

L’exemple des hérissons est à ce titre extrêmement parlant : espèce jadis pour le moins commune de par chez nous, ses effectifs semblent avoir fondu comme neige au soleil ces dernières années - au point qu’il aurait disparu ou presque de certaines régions - et sont devenus plus rares dans d’autres. Une étude dans le canton de Zurich a ainsi montré une diminution de 40% de ces mammifères insectivores ces trente dernières années. On est certes encore loin des 90% de diminution constatés dans certaines régions d’Allemagne ou du Royaume-Uni, mais la situation est préoccupante pour les hérissons comme pour bien d’autres petits mammifères.

La cause de ce déclin est malheureusement une fois encore à chercher principalement du côté des activités humaines : destruction de leur habitat, trafic routier, intensification de certaines pratiques.

Des mesures ponctuelles ont été prises ces dernières années dans notre canton pour quantifier ce déclin, et essayer de l’enrayer. On peut ainsi penser à l’opération « Hérisson y es-tu ? » lancée par le Parc Jura vaudois afin de recenser la présence de cet animal, ou au projet mené dans le Gros-de-Vaud par Pro Natura, en collaboration avec des exploitants agricoles, afin de créer des habitats favorables aux petits mustélidés comme les belettes et les hermines.

Il semble cependant important de pouvoir compter sur des mesures de recensement à l’échelle cantonale, ainsi qu’à des politiques concertées à l’échelle de l’entier de notre territoire, afin d’enrayer ce déclin.

 

Par le biais de ce postulat, nous souhaitons donc demander au Conseil d’Etat de rédiger – en collaboration avec les milieux concernés : ONG de protection de l’environnement, milieux agricoles et sylvicoles etc. – un plan cantonal visant à mieux recenser les effectifs de ces différentes espèces menacées, et à les protéger via des actions de reconstitution de leurs milieux naturels, sensibilisation de la population ou toute autre démarche poursuivant ces buts.

 

 

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Carine CarvalhoSOC
Alice GenoudVER
Martine GerberVER
Yves PaccaudSOC
Jean TschoppSOC
Yannick MauryVER
Sandra PasquierSOC
Cendrine CachemailleSOC
Pierre FonjallazVER
Vincent BonvinVER
Monique RyfSOC
Graziella SchallerV'L
Nathalie VezVER
Yolanda Müller ChablozVER
Sylvie PodioVER
Patricia Spack IsenrichSOC
David VogelV'L
Théophile SchenkerVER
Sébastien HumbertV'L
Valérie ZoncaVER
Marc VuilleumierEP
Claude Nicole GrinVER
Jean-Louis RadiceV'L
Laurent BalsigerSOC
Elodie LopezEP
Anna PerretVER
Aurélien DemaurexV'L
Cloé PointetV'L
Muriel ThalmannSOC
Hadrien BuclinEP
Felix StürnerVER

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Alberto Mocchi (VER) —

On parle beaucoup, y compris dans cet hémicycle, du retour de certains mammifères dans notre canton, mais on s’intéresse assez peu à la disparition d’autres types de mammifères plus petits, tels que les mustélidés – les hérissons, les belettes et autres. Il me semblait important – et je déclare là mes intérêts de membre du Comité cantonal de Pro Natura Vaud – d’agir aussi en faveur de cette biodiversité qui s’érode, et pour cela d’avoir une action concertée entre tous les acteurs concernés. Il ne s’agirait pas que l’Etat décide quelque chose dans son coin et l’impose aux uns et aux autres, mais d’avoir une politique publique concertée avec les principaux concernés, c’est-à-dire aussi avec les milieux agricoles, afin qu’ils puissent être partie prenante de l’action plutôt que devoir subir une politique publique.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

Le postulat, cosigné par au moins 20 membres, est renvoyé à l’examen d’une commission.

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