22_HQU_30 - Question orale Hadrien Buclin - Renforcer le soutien aux éleveuses et éleveurs plutôt qu’étendre la zone de tir du loup.
Séance du Grand Conseil du mardi 8 mars 2022, point 3.6 de l'ordre du jour
Texte déposé
Le Conseil d’État a obtenu une forte extension de la zone où est autorisée le tir de deux jeunes loups par les gardes-faune. Cette décision est regrettable du point de vue de la défense de cet animal qui fait partie intégrante de l’écosystème régional. Ne serait-il pas plus opportun de renforcer les mesures de soutien de l’État aux éleveuses et éleveurs (financement de barrières rehaussées, dédommagements en cas de pertes d’animaux, etc.) plutôt que de décimer une meute de loups, qui plus est en visant les individus les plus jeunes ?
Transcriptions
Question orale Hadrien Buclin - Renforcer le soutien aux éleveuses et éleveurs plutôt qu’étendre la zone de tir du loup (22_HQU_30)
Le Conseil d’Etat a obtenu une forte extension de la zone où est autorisé le tir de deux jeunes loups par les gardes-faune. Cette décision est regrettable du point de vue de la défense de cet animal qui fait partie intégrante de l’écosystème régional. Ne serait-il pas plus opportun de renforcer les mesures de soutien de l’Etat aux éleveuses et éleveurs – financement de barrières rehaussées, dédommagements en cas de pertes d’animaux, etc. – plutôt que de décimer une meute de loups, qui plus est en visant les individus les plus jeunes ?
Le Conseil d’Etat relève que l’extension de la zone de tir n’a pas pour but de remplacer les mesures de soutien aux éleveuses et éleveurs. En outre, le Département de l’environnement et de la sécurité continue à agir pour permettre la cohabitation entre les activités humaines et les grands prédateurs. Une analyse de vulnérabilité des alpages vient d’être menée et présentée aux éleveurs. Ce diagnostic doit permettre de mettre en place des mesures de protection et de prévention pour les prochaines saisons d’estivage. Ces mesures font actuellement l’objet de discussions avec les fédérations d’éleveurs : aides financières et conseils pour la sécurisation des alpages, augmentation de la présence humaine et possibilité de faire évoluer les pratiques d’élevage. Ces nouvelles mesures renforceront le dispositif de soutien aux éleveurs déjà mis en place : accompagnement des éleveurs, suivi renforcé du loup en collaboration avec les autorités françaises, mesures-pilotes avec réalisation de parcs sécurisés et tests d’effarouchement.
S’agissant des tirs de régulation, comme le rappelle l’Office fédéral de l’environnement dans sa prise de position, leur but premier est l’éducation de la meute et non pas le tir des individus responsables des dégâts. Les tirs doivent cibler des jeunes en présence d’autres individus adultes et subadultes à proximité des animaux de rente, l’objectif étant de rendre les individus restants au sein de la meute plus craintifs et moins enclins à s’attaquer au bétail. Les bovins étant actuellement en plaine, l’extension du périmètre a précisément pour but de permettre cette sensibilisation en intervenant sur le tir de jeunes loups accompagnés d’adultes qui s’approcheraient des troupeaux. A noter que la durée de l’autorisation de tir délivrée en 2021 reste la même, à savoir des tirs autorisés jusqu’au 31 mars 2022. Le tir de deux jeunes loups est conforme au seuil défini par l’Ordonnance fédérale sur la chasse, à savoir maximum 50 % des louveteaux de l’année.
Je remercie Mme la conseillère d’Etat pour sa réponse. Plusieurs personnes proches du dossier m’ont indiqué que l’on pourrait faire davantage pour développer des méthodes alternatives au tir. Vous avez notamment évoqué les moyens d’effarouchement et indiqué que d’autres manquaient. En effet, la Fondation Jean-Marc Landry a des moyens limités pour développer ces nouvelles méthodes. Dès lors, des moyens supplémentaires sont-ils prévus ?
Retour à l'ordre du jourNous sommes actuellement en discussion avec les fédérations des éleveuses et éleveurs afin d’augmenter ces moyens et pour connaître quelles sont les mesures les plus efficaces, car il est aussi important de prendre en charge les demandes des éleveuses et des éleveurs.