23_MOT_15 - Motion Sébastien Cala et consorts - Mettons en lumière les sportives d'élite ! (Développement et demande de renvoi à commission avec au moins 20 signatures).
Séance du Grand Conseil du mardi 13 juin 2023, point 13 de l'ordre du jour
Texte déposé
Au mois de septembre prochain, les amatrices et amateurs de sport auront la chance de pouvoir suivre le Tour de Romandie féminin (TDRF) aux bords des routes, sur leur télévision ou leur smartphone. Si la couverture médiatique de cette épreuve reste inférieure à celle du Tour de Romandie masculin, le TDRF est tout de même retransmis par la SSR ainsi que différents médias internationaux[1]. Ce n’est de loin pas le cas de nombre d’événements sportifs féminins d’importance.
Le décalage entre la couverture médiatique du sport féminin et masculin n’est pas une nouveauté. Il est même largement documenté à l’international, que ce soit pour la presse sportive, la télévision ou les nouveaux médias[2]. Si les raisons qui expliquent cet état de fait sont multiples, les conséquences pour le monde du sport féminin sont conséquentes.
La couverture médiatique permet en effet d’augmenter la visibilité d’un événement sportif ce qui est d’une part bénéfique pour les recettes (publicitaires, billetterie) et d’autre part pour la mise en valeur d’une discipline et d’athlètes modèles, souvent source d’inspiration pour les jeunes qui souhaitent débuter une pratique sportive.
Les parts de marché consacrées au sport féminin étant aujourd’hui très limitées, il est difficile pour un événement sportif féminin de vendre des droits de retransmission. De fait, nombre de ces manifestations ne bénéficient pas de production audiovisuelle car les coûts de production sont élevés pour les organisateurs qui ne prennent souvent pas le risque de financer la production de leur événement sans garantie de diffusion télévisuelle.
De leur côté, les diffuseurs ne souhaitent souvent pas acheter les droits ou financer la production d’un événement sportif s’ils n’ont pas de garanties concernant l’audience et la vente de publicité qui y est liée. Comme il subsiste passablement d’apriori concernant le sport féminin et que le marché est complexe, il est très difficile pour un événement sportif féminin d’être retransmis.
Afin de favoriser la diffusion des événements sportifs féminins, il apparaît dès lors essentiel de couvrir les coûts de production audiovisuelle. Cela permettrait de réduire le risque pour les organisateurs et pour les diffuseurs. Le sport féminin en serait assurément bénéficiaire, que ce soit au niveau des organisateurs, des structures et des actrices.
Comme relevé précédemment, l’augmentation de la visibilité d’un événement ou d’une discipline permet en effet d’accroître ses revenus, ce qui favorise la professionnalisation, le renforcement des structures et de l’encadrement, sans oublier la mise en valeur des athlètes.
C’est pourquoi les soussignées et soussignés ont l’honneur de demander au Conseil d’Etat de :
- Modifier la Loi sur l’éducation physique et le sport (LEPS) afin de permettre le subventionnement de la production audiovisuelle d’événements sportifs féminins ou mixtes.
[1]https://tourderomandiefeminin.ch/a-propos/ (Consulté le 21.05.2023)
[2] FINK Janet S., « Female athletes, women’s sport, and the sport media commercial complex : Have we really “come a long way, baby”? », Sport Management Review, vol. 18, n°3, 2015, pp. 331-342.
Conclusion
Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures
Liste exhaustive des cosignataires
Signataire | Parti |
---|---|
Felix Stürner | VER |
Jean Tschopp | SOC |
Vincent Keller | EP |
Jean-Marc Udriot | PLR |
Isabelle Freymond | IND |
Alberto Mocchi | VER |
Yves Paccaud | SOC |
Sébastien Pedroli | SOC |
Maurice Neyroud | PLR |
Cédric Roten | SOC |
Julien Eggenberger | SOC |
Yannick Maury | VER |
Cloé Pointet | V'L |
Sergei Aschwanden | PLR |
Josephine Byrne Garelli | PLR |
Céline Misiego | EP |
Alexandre Rydlo | SOC |
Cédric Weissert | UDC |
Jerome De Benedictis | V'L |
Jean-Daniel Carrard | PLR |
Olivier Gfeller | SOC |
Hadrien Buclin | EP |
Carine Carvalho | SOC |
Nathalie Vez | VER |
Graziella Schaller | V'L |
Théophile Schenker | VER |
Patricia Spack Isenrich | SOC |
Thanh-My Tran-Nhu | SOC |
Regula Zellweger | PLR |
Laurent Balsiger | SOC |
Romain Pilloud | SOC |
Amélie Cherbuin | SOC |
Jean-Louis Radice | V'L |
Sandra Pasquier | SOC |
Cendrine Cachemaille | SOC |
Joëlle Minacci | EP |
Jean-Rémy Chevalley | PLR |
Nathalie Jaccard | VER |
Alice Genoud | VER |
Muriel Thalmann | SOC |
Pierre-François Mottier | PLR |
Documents
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourPour commencer, je vous présente mes intérêts : je suis président de Sport Vaud, faîtière du sport associatif vaudois. A l’exception d’une ou deux disciplines sportives, les compétitions féminines sont, globalement, largement moins visibles médiatiquement que les compétitions masculines. C’est à la fois dommageable pour les organisatrices et organisateurs, pour les sportives elles-mêmes et plus globalement pour le sport. Lorsqu’un événement sportif est visible médiatiquement, la discipline est valorisée et l’événement voit ses revenus croître. Généralement, un cercle vertueux s’enclenche, car avec plus de revenus, les structures et de fait les sportives en sont bénéficiaires.
A l’heure actuelle, les organisatrices et organisateurs n’ont pas les ressources et craignent de financer les coûts de production sans avoir de garantie de diffusion par la suite. Inversement, les diffuseurs souhaitent souvent ne pas acheter les droits ou financer la production d’un événement sportif s’ils n’ont pas de garantie concernant l’audience et la vente de publicité qui lui est liée. Comme il subsiste passablement d’a priori concernant les compétitions sportives féminines et que le marché est très complexe, il est très difficile pour un événement d’être retransmis. Dès lors, comment favoriser la médiatisation et enclencher une dynamique positive ? Couvrir tout ou partie des coûts de production audiovisuels permettrait de réduire le risque pour les organisateurs et organisatrices, et pour les diffuseurs. Les événements sportifs féminins en seraient alors assurément bénéficiaires, que ce soit au niveau des organisateurs, des structures ou des actrices. Il est temps de mettre en lumière nos sportives ! Je me réjouis d’en discuter avec vous en commission.
Retour à l'ordre du jourLa motion, cosignée par au moins 20 membres, est renvoyée à l’examen d’une commission.